Cela fait maintenant plus de 10 ans que je connais
ARS MORIENDI, puisque c’est en 2008 que son premier album,
L’oppression du rien, m’est parvenu aux oreilles. 10 années qui ont vu des albums sortir tous les trois ans, ou presque.
Du tréfond d’un être en 2011,
La singulière noirceur d’un astre en 2014,
Sepelitur Alleluia en 2016, et donc le petit dernier,
La solitude du pieux scélérat en 2019. Et jusqu’à maintenant, le seul homme à bord, Arsonist, a bien mené sa barque, sachant me convaincre à chaque fois, sachant me toucher à chaque fois, sachant aussi me surprendre à chaque fois. Du coup c’est toujours un énorme plaisir de découvrir de nouvelles compositions. L’intérêt de Sakrifiss pour son groupe, Arsonist semble l’avoir remarqué, et c’est ce qui l’a sans doute motivé à noter son nom dans le livret à la page des remerciements, entre Fabien Arlaud et Ivo Illiev...
Et pourtant, récemment, je voyais notre talentueux musicien un peu déçu de l’accueil qui a été réservé pour l’instant à son nouveau bébé, regrettant une promotion trop timide, regrettant que certains supports habituels ne s’étaient pas vraiment manifestés. J’en fais sans aucun doute partie, j’avoue avoir pris mon temps pour écrire cette chronique. L’album est sorti en mai 2019, je n’en parle que maintenant, en décembre de la même année. Pourquoi ? Parce que c’est toujours compliqué de chroniquer un
ARS MORIENDI, qui demande du temps pour être bien cerné, après une dégustation et une digestion lente. Il y a un moment où il faut bien trancher, et faire tomber un verdict, alors je me lance enfin, avant que l’année ne termine.
Soyons sincère, cet album de 52 minutes contient aussi bien des perles que des morceaux moins marquants. Et avant tout, il y a pour moi un titre qui se démarque, et qui devient peut-être bien mon préféré dans toute la discographie d’
ARS MORIENDI, c’est « L’anachorète ». J’adore ce titre dont la musique est tirée de la démo de 2003 (
Venefica) et je ne m’en lasse pas. Il renferme ce que j’aime dans le groupe, sans avoir la moindre faiblesse. Ce qui n’est pas évident quand on connait la musique d’Arsonist. C’est un touche à tout, c’est un expérimental, c’est un savant fou perfectionniste qui cherche à rendre logique un ensemble d’éléments qui ne sont pas censés être utilisés ensemble. On pourra parler de black metal progressif, ou avantgardiste, mais les étiquettes glissent totalement sur la réalité de cette musique. Disons qu’il s’agit du mélange d’un nombre incroyable de références et d’inspirations. Black, death, heavy... Instruments électriques ou acoustiques, piano, claviers, instruments à vent... Voix growlées, voix hurlées, voix claires, chœurs... Rien n’est écarté chez
ARS MORIENDI, et un morceau peut changer d’ambiance subitement... Or, pour tout apprécier, il faudrait avoir un pacours musical et une sensibilité exactement similaire à notre homme. Ou être plus ouvert encore que moi. Et moi, vous le savez, je suis hermétique au death, voire même parfois allergique. Donc je tique quand le death se met trop en avant dans cet album, mais aussi à d’autres reprises. Exemple parlant : « La solitude du pieux scélérat » est un très bon titre, qui élève l’esprit dans une autre dimension, mais qui m’irrite à trois reprises : son introduction avec des sonorités électroniques, l’enchainement bien trop death pour moi, et les vocaux toujours death trop prépondérants sur la fin... Sur un titre qui dure 13 minutes, c’est peu, mais voilà nous sommes faits ainsi que nous gardons plus en mémoire ce qui nous a déplu que le contraire, même si cela ne représente qu’une légère partie du tout. On se souviendra de la mouche qui volait au dessus de la table alors que le repas était délicieux. On ne verra plus que le morceau d’épinard coincé dans les dents de Cindy alors que tout le reste de son corps est féérique.
Le début de « Rien qu’un songe » me fait aussi le même effet. Alors que le reste du titre est magique, il reste une micro insatisfaction dans mon inconscient. Il n’y en a par contre aucune sur « L’anachorète » mais, je le rappelle, c’est une remarque totalement subjective et chaque auditeur trouvera son plaisir et son déplaisir à des moments différents. Mais quel travail ! Ça, c’est une évidence et ça, ça force à nouveau le respect. Qu’on soit sensible ou non à la musique est une chose, mais on ne pourra jamais critiquer la qualité et le talent d’Arsonist pour faire évoluer et avancer ses morceaux...
Autre petit bémol concernant « Jusqu’à la 13ème génération » qui me semble beaucoup moins riche que les autres morceaux, plus linéaire même si bien fourni en riffs. Et enfin plus gros bémol concernant le visuel. Je n’ai pas du tout trouvé la pochette cohérente avec la musique, et je la trouve même carrément repoussante.
ARS MORIENDI est à la fois planant, noble, touchant, poignant, mystique, galopant... Cette pochette, pas le moindre. Cette pochette me déplait, avec un dessin limité. Pourquoi pas pour un autre groupe, un autre album, mais elle ne montre pas du tout les qualités de cet opus...
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