Le premier album d’
HALSFANG est sorti sur le label Hass Weg Productions, celui-là même qui s’échine à aider les groupes underground, principalement français, pas nécessairement débutants. On lui doit entre autres des sorties de
DUX,
CHADENN,
MALMORT ou encore
MOURNING FOREST. C’est ce dernier qui a ma préférence dans cette écurie, avec les étrangers de
SAD et
FLAMEN, et cela tombe bien puisque c’est son vocaliste, le très prolixe Balkor, qui s’occupe de tout chez notre groupe du jour. Lui qui se retrouve désormais également à la basse de
PESTIFERUM avait donc des envies très précises, au point de créer un nouveau projet, dont l’imagerie déjà est à part. La pochette a ainsi été réalisée par le Français Maxime Taccardi, que certains doivent connaître à travers son travail pour
DROHTNUNG,
DROWNING THE LIGHT,
ATRA ou encore
MONARQUE. Exemples :
Si vous trouvez que c’est laid, nous sommes d’accord. Mais il faut être sincère, cela a tendance à coller avec la musique, et c’est le cas ici aussi avec ce que réservent les 9 morceaux. Ceux-ci ne tentent pas de reproduire le black mélodique de
MOURNING FOREST, mais d’en mettre plein la gueule de l’auditeur, et pour y parvenir, plusieurs moyens sont employés. Le premier, c’est la violence directe, et c’est elle qui reste en mémoire une fois les 55 minutes terminées ! On a l’impression de s’être fait enfoncé de la merde plein la gorge principalement à cause d’une batterie qui hâche tout sur son passage et des vocaux crachés rugueusement. Pourtant cette formule n’est pas utilisée continuellement, mais c’est indéniable que certains titres sont emplis de crasse pure. Et on a beau la frotter, chaque épaisseur de pus en cache une autre, comme chez
KVELL,
HELSLAKT ou dans un moindre mesure
SEKTEMTUM. Le bourdonnement rend fou et Balkor semble vouloir notre mort sur ces passages. Un titre est particulièrement évocateur : « I’m Glad You’re Dead », qui commence par une tirade d’un film sur laquelle un illuminé est plié en quatre après avoir cassé sa victime d’un « I’m glad you’re dead !! MOUAHAHA ! ». Et après le déluge.
La saleté n’est pas la seule arme dans l’arsenal de
HALSFANG. Il a aussi de bonnes grosses roquettes empruntées à
AD HOMINEM. Aussi bien les instruments que les vocaux se mettent parfois à mattraquer de la même manière (« The Annihilation Song », « Duos Habet Et Bene Pendentes ») et la destruction y est à l’honneur. Il ne faut alors pas chercher la moindre sensibilité ; c’est une exécution !
Cela peut paraître éprouvant sur tout un album, d’autant que les titres font en moyenne près de 6 minutes mais heureusement plusieurs morceaux glissent des traits de lumière. « Death Embrace », « Vere Papa Moruus Est » et « Yersinia Pestis » ont chacun des passages mélodiques salvateurs. Ils sont bien entendu dans la veine des morceaux déjà cités mais ajoutent de légères éclaircies qui rappellent enfin le talent du compositeur. Ils dévoilent enfin la petite couche dorée que l’on cherchait sous la crasse. Ces titres convaincants donnent envie de revenir à l’album et de se rendre compte en se familiarisant avec les morceaux qu’ils contenaient tous quelques détails qui avaient échappés. L’opus a beau être très sombre, il y a bien de minuscules lucarnes, et il va falloir faire l’effort de les trouver.
Un premier album qui rebute au premier abord mais qui se dévoilera pour ceux qui sauront persister.
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