Mörker - Höstmakter
Chronique
Mörker Höstmakter
Léger passage à vide au rayon des nouveautés en ce qui me concerne… Aucune découverte potable (inspiration proche du néant) ou grosse cylindrée à chroniquer dans mon domaine de compétences ces dernières semaines. Pas d’album poussiéreux inconnu cette fois (rassurez-vous il m’en reste pas mal dans mes cartons), je compte rattraper certaines galettes passées à travers les mailles de nos moult promos. Aucune surprise si vous lisez mes chroniques cela-dit, puisqu’il s’agit de black suédois et du label allemand Northern Silence Productions (maison mère du prodigieux Woods Of Desolation). Deux ans après Skuggornas Rike, Mörker (« Ténèbres ») délivre son second opus Höstmakter aux faux airs de metal dépressif (artwork fortement typé).
Skuggornas Rike demeurait quelque peu bancal, ici le groupe scandinave semble avoir muri, il affute son style et consolide ainsi son black metal bigarré empruntant au folk/pagan, au symphonique ou à l’atmosphérique (le mystique « Mitt Arv » aux effluves d’un Thy Serpent). La base reste elle clairement mélodique (archétype du black suédois), des riffs accrocheurs simples sur chaque morceau (Vinterland vient effectivement en tête selon « Metal-Archives ») donnant un impact conséquent à un musique jadis terne et indigeste. Mon suédois n’est pas parfait mais « I Flodens Forsande Brus » (2:26), « Segertåg », la dansante (hydromel à la main) « Djupa Spår Av Tvivel » ou la glaciale « Själen Vandrar Sin Egen Väg » (transpirant lui le Aeternus) sauront indubitablement titiller vos tympans. Les interludes acoustiques sont de véritables bijoux, la perle « Falk » vous hantera de nombreuses nuits…. Heureusement la production obscure des débuts est gommée au profit d’un son puissant (à noter un mastering de Necromorbus) qui permet une écoute optimale malgré des guitares « lead » légèrement en retrait dans le mixage.
L’élément central de Mörker paraît lui comme un handicap (le strict minimum est exécuté). Le chant d’Ascaroth peine sensiblement en puissance et en émotion, dernier point difficilement acceptable pour le style pratiqué. Quel dommage… La rythmique et le clavier (instrument à part entière, point d’ornement dans ce cas de figure) suivent la subtilité de jeu du guitariste Grimner, il n’y a rien à redire. Les six cordes restent l’atout principal de Mörker, le travail apporté est impressionnant. Une quantité de riffs étonnante (sans compter les passages acoustiques disséminés) et des structures ô combien variées. Néanmoins le musicien n’arrive pas à totalement effacer les défauts antérieurs. Höstmakter semble sans réel fil conducteur, les titres aux influences variées s’enchaînent sur des transitions abruptes. On passe ainsi d’un black viking/folk sur «Segertåg » à du symphonique « I Kamp Mellan Liv och Död ». A cela s’ajoute des moments de flottement conséquent en milieu et fin d’album (« Dödsångest » ou le morceau éponyme) empêchant de pleinement s’introduire dans l’univers de Mörker.
Une précognition vient de me toucher, cette chronique de Höstmakter est écrite en prévision d’une prochaine œuvre encore plus savoureuse. Un EP 7" Ensamhet était prévu l’année dernière mais le groupe sembler être tombé dans un mutisme. Espérons qu’il ne soit pas trop long. Höstmakter subit de nombreux défauts : un manque d’homogénéité, un aspect inégal et des émotions bien trop contenues… Il reste malgré tout un album de black metal mélodique éclectique (une dizaine de groupes vient en tête à la fin de l’écoute), particulièrement riche et accrocheur, parfait comme musique de fond pour survoler les paysages d’Europe du Nord.
| Mitch 19 Mars 2014 - 1421 lectures |
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