Profezia - Oracolo Suicida
Chronique
Profezia Oracolo Suicida
Ah enfin ! Je n’y croyais plus ! C’est le troisième album sorti chez Moribund Records que je chronique en un mois, et enfin je ne suis pas déçu ! Je me réconcilie ainsi non seulement avec le label mais également avec l’Italie puisque c’est de ce pays que venaient les ennuyeux VARDAN et APOSTOLUM. Mais à vrai dire, je savais que j’allais apprécier cet Oracolo Suicida puisqu’il est l’œuvre de Kvasir, le guitariste et bassiste d’ABHOR, un groupe qui m’a totalement emballé en 2011 sur Ab Luna Lucenti, Ab Nostua Protecti avec son black mélodique simpliste.
Il n’est pas donc pas étonnant de retrouver une ligne de conduite assez proche chez PROFEZIA, le copain d'ABHOR. Le black y est fait dans une vieille marmite, avec une production sans excès, un son brut et des compositions qui privilégient les ambiances, sombres, à la technique. L’approche globale est celle d’un black de base, atemporel, avec des vocaux tout aussi traditionnels, mais chantés en Italien. Et du coup, les 40 minutes de ce nouvel album auraient pu ne pas se démarquer des autres sortie s’il n’y avait pas... un violon ! Mais attention, que les détracteurs de cet instrument ne s’enfuient pas ! Celui-ci n’est pas utilisé pour créer des ambiances folk ou pagan, de manière festive et intempestive, mais apporte avec lui tension et mélancolie. Un rapprochement peut se faire avec les Français de MIND ASYLUM (Eodharius), mais alors que ces derniers avait tendance à l’utiliser sur des breaks efficaces mais par trop prévisibles, PROFEZIA l’intègre au reste, superpose les instruments et parvient à varier les effets. Il peut alors apporter de la douceur sur des titres comme « Senza il Giorno », se faire dramatique sur d’autres comme « Futuro Rivelato », et même prendre des allures tziganes comme sur « Dracolo Suicida ». Le fait qu’il ne soit pas omniprésent permet également de ne pas se lasser. Au contraire, l’on n’aurait pas rechigné sur quelques apparitions supplémentaires.
Parce qu’effectivement, lorsque le violon reste muet, la musique de PROFEZIA perd en intérêt. Le côté « sans prétention » a certes son charme et j’avoue préférer ce style humble aux symphonies pompeuses des groupes actuels tel que CARACH ANGREN, mais c’est certain que ces 6 morceaux auraient pu être plus forts. Ils auraient pu claquer plus. Quoi qu’il en soit, PROFEZIA est pour l’instant ce que Moribund propose de mieux en ce début d’année aux côtés de DODSFERD, même si en fait il s’agit d’une réédition du même album, sorti quelques mois plus tôt sur Raging Bloodlust Records...
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