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Menace - Impact Velocity
Chronique
Menace Impact Velocity
Nouveau venu sur la planète metal, MENACE ne paye peut-être pas de mine avec son patronyme passe-partout, qui aurait tout aussi bien pu convenir au premier groupe de heavy speed Allemand venu. Renseignements pris et sans avoir écouté la moindre note de ce « Impact Velocity », on se doute qu’on en sera très loin rien qu’à l’annonce du casting : Derek Roddy et Shane Embury à la section rythmique, Russ Russell aux manettes. Et entre autres grands noms rattachés au projet mais écartés pour cause d’incompatibilités de planning, Brann Dailor et Max Cavalera. Du lourd ! Mieux encore, la tête pensante à l’origine du all star band n’est autre que Mitch Harris, dont les side-projects à son NAPALM DEATH de cœur avaient déjà séduit par le passé (MEATHOOK SEED). Comme on n’est jamais mieux servi que par soit même et que Christophe Lamouret (OUT) avait un peu déçu sur « B.I.B.L.E. », on retrouve ici notre Mitchounet adoré (derrière notre chroniqueur de swedish DM tout de même) non seulement à la guitare mais, surtout, derrière le micro.
Ceux qui se sont déjà fait récurer les oreilles en live par les hurlements de sorcière brûlant vive du Sieur Harris doivent déjà s’interroger. Vu le timbre de voix du bonhomme, de quel bon dieu de bois va-t-on chauffer le bûcher ? Première surprise de taille : du chant clair et du bon ! En usant astucieusement de lignes vocales doublées pour enrichir sa prestation, Mitch Harris gagne sur tous les tableaux : celui de la performance, parfois troublante de similitude avec celles de Burton C. Bell chez FEAR FACTORY (« Multiple Clarity », « I Won’t See The Sun ») et, surtout, celui de l’émotion. Non, MENACE n’est pas un de ces à côté défouloir dont son comparse Shane s’est fait une spécialité (LOCK UP, BRUJERIA). Suite logique d’un MEATHOOK SEED n’exploitant pas toujours au mieux son potentiel, MENACE bénéficie logiquement des années d’expérience accumulées par son géniteur. Musicalement parlant, même si celle-ci est nettement moins brutale que chez Barney & Co., on évolue dans une sphère bien metal. Un metal catchy aux accents indus (certains riffs rappellent la période « Inside The Torn Apart ») qu’on peut rapprocher de certains travaux de DEVIN TOWNSEND, pour l’adjonction de samples/synthés donnant volontiers dans l’emphase. Pour le reste, on fraye carrément aux portes du metal gothique avec des refrains évidents dont la sincérité suffisent à coller la chair de poule (« To The Marrow », « Painted Rust »). Mitch Harris braconnant sur les terres de TYPE O NEGATIVE, ça valait une grosse cote. Une douce mélancolie, du feeling à revendre. L’espace de cinq premiers titres subjuguants en diable, on signe sans hésiter pour une de ces machines à hits parfaite pour la bagnole, le conjoint allergique à BETWEEN THE BURIED AND ME et les neurones fatiguées par une overdose de musique exigeante.
En grand chef d’orchestre, Mitch ne s’arrête pas là. Pas à une surprise près, nous voilà lentement mais sûrement conviés à une seconde partie de programme nettement plus inhabituelle. Le glissement s’opère sur « Drowning In Density » et « Positron », deux titres un poil plus costauds sans qu’on voit pour autant venir la mandale. Du chant clair caressant l’auditeur dans le sens du poil, ok, mais chassez le métalleux, il revient au goulot ! Au démarrage déjà, certains automatismes de composition rappellent furieusement NAPALM DEATH (« Everything And Nothing », l’excellent bonus track « Insult To Injury ») avant que Mitch ne nous réoriente gentiment vers son univers personnel. Et puis dès « Within Context », la bascule s’opère. Le ton se durcit, le tempo s’emballe. Du riff en acier trempé, des gueulantes terribles. Et ce « Malicious Code » au groove indécent, immédiatement suivi par un title track qu’on croirait extrait d’un album de STRAPPING YOUNG LAD (du blast mes amis !). Et que dire de l’étrange « Seamless Integration », clôturant l’album façon « My World » sur « Use Your Illusion 2 » ? Le plus beau dans cet album somme aussi sincère qu’inspiré, c’est qu’on ne bascule à aucun moment dans la schizophrénie ; pour être clair, il ne se passe pas un morceau sans que le chant clair de Mitch Harris ne serve de fil rouge à des compositions parfois très singulières. Qu’elles soient langoureuses, brutales ou juste entraînantes, toutes servent le même objectif : résumer de fort belle manière vingt ans d’activité d’un musicien qu’on aurait tort de réduire au rang de machine à riffs chez NAPALM DEATH, Birmingham. Rafraichissant, abouti, surprenant et toujours efficace quel que soit le style abordé, "Impact Velocity" fait donc carton plein : par les temps qui courent, où le sentiment de déjà vu/entendu afflige la plupart des productions metal, ce genre d'album vaut de l'or!
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