Unearthly - Flagellum Dei
Chronique
Unearthly Flagellum Dei
Un groupe brésilien qui joue du black/death polonais ? Tout est possible. Le look « Chevaliers du zodiaque » façon Behemoth ainsi que la production en Pologne chez Wojtek et Slawek Wieslawski (Vader, Hate, Decapitated) captés dans leur biographie mettent inévitablement déjà sur la piste. Formé en 1998 à Rio de Janeiro, Unearthly n’a pourtant rien d’un simple ersatz sur le papier, coqueluche dans son pays natal mais aussi étonnamment dans les pays slaves (distribution uniquement dans ces contrées), le groupe enregistrera même un Dvd live en Russie. Fraîchement signé sur le label slovaque Metal Age Productions, Unearthly peut désormais conquérir l’Europe entière. Il ressortira pour l’occasion son quatrième album Flagellum Dei (sorti initialement en 2011) en mai 2014, prélude à leur prochain brûlot prévu pour la fin de cette année.
Les références à Behemoth sont clairement affichées, les adeptes de la bande à Nergal se prépareront à lancer des pierres sur les membres d’Unearthly. Pourtant malgré une influence (trop ?) explicite et après plusieurs écoutes minutieuses, le groupe brésilien ne fait aucunement dans le black/death rudimentaire camouflé par une production massive (qui a dit « comme les derniers Behemoth » ?) ni dans un « copier-coller » trop marqué. Curieusement les compositions demeurent fouillées pour le style : des structures non formatées, une large quantité de riffs variés (dont de nombreux passages acoustiques savoureux) voire parfois techniques et arrangements parsemés. Le final « Exterminata » présente au mieux les capacités des Brésiliens. A côté, la recette « leads en tremolo + blasts » avec son « réacteur d’avion » (Hertz Studio) fonctionnera toujours autant. Le titre d’ouverture « 7.62 », « Baptized In Blood » et « Lord Of All Battle » en trio de tête.
Le monstrueux batteur (qui est malheureusement parti) y est forcément pour beaucoup. Une oreille posée sur le solo d’intro (oui oui, un solo de batterie) de « Black Sun (Part I) » (avec le son qui faut) ou l’instrumental « Limbus » suffira à en rallier pas mal à sa cause. Quant au frontman, son chant modulé et puissant (avec quelques effets) contraste avec les hurlements parfois poussifs (« pause caca ») d’un Nergal. Le fameux Steve Tucker (ex-Morbid Angel) viendra pousser la gueulante sur « Osmotic Haltesis (Part II) » pour enfoncer le clou. Si seulement les 45 minutes de Flagellum Dei avaient été d’une efficacité constante… Ce n’est pas le cas. Outre l’influence Behemoth qui ne décolle pas entièrement de la peau d’Unearthly, ses compositions subissent de nombreux passages à vide (« Flagellum », « My Fault », « Eye For An Eye ») qui cassent brutalement le rythme de la galette. Musique impersonnelle et inégale, la conclusion se voudra ainsi relativement sévère malgré toutes les qualités énumérées.
Une future alternative à ceux déçus par les dernières œuvres des références citées (Behemoth, Decapitated ou Vader) ? Peut-être. Aucune personnalité il est vrai mais un black/death version polonaise à la fois léché (comme quoi c’est encore possible) et destructeur sur certains passages (à écouter très fort). Pour ne pas ranger la suite au placard, on espère malgré tout quelques prises de risque sur le prochain album ainsi qu’une musique moins inégale afin qu’Unearthly puisse d’avantage marquer les esprits et distancer le boulet « Behemoth-like ». Réponse dans quelques mois.
| Mitch 22 Avril 2014 - 1264 lectures |
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