Aposento - Aposento
Chronique
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On ne rend pas assez hommage à Xtreem Music et son fondateur Dave Rotten, également frontman de Avulsed (ainsi que de Christ Denied et Putrevore). Il n'y a certes pas que des pépites sur ce label mais il faut saluer la passion de ce mec qui, depuis le début des années 1990, se pose en acteur majeur en Europe de la scène death metal, que ce soit avec Drowned Productions puis Repulse Records et enfin Xtreem Music. Celui-ci se permet même plusieurs rôles, entre la réédition de classiques (beaucoup de finlandais notamment avec Demigod, Adramelech, Demilich, Disgrace, Funebre et Purtenance), la découverte de nouveaux talents (Gorezone, Hour Of Penance, Azooma, Dying Out Flame) ou la promotion de sa scène nationale espagnole (Unreal Overflows, Unbounded Terror, Human Mincer, une multitude de combos thrash voire black, bientôt Canker...). Aujourd'hui, c'est cette dernière facette qui nous amène. Si le nom d'Aposento ne vous dit sans doute rien (à moins non plus avant cette sortie), sachez que le groupe n'est pas né de la dernière pluie. Sa formation remonte en effet à 1990! Les Espagnols sortiront deux démos et un EP avant de spliter en 1997 puis de revenir en 2012 avec un nouvel EP. Enfin, 2014 voit la sortie de leur premier full-length éponyme, vingt-quatre ans après la naissance d'Aposento. Un délai bien long, même en enlevant le break de quinze ans!
Pourquoi parler de ce combo de vieux quasi inconnu? Parce que c'est la grosse surprise de l'année? Pas vraiment non mais comme les extraits m'avaient convaincu, j'avais décidé de m'occuper de la chronique. Si Aposento démontre bien ici quelques qualités, l'ensemble de l'album s'avère toutefois assez décevant par rapport au potentiel entrevu sur les meilleurs morceaux. Sachez tout d'abord, même si vous devez vous en douter vu la pochette clichée et tout un tas d'autres indices, qu'Aposento fait dans le death metal, et pas le plus moderne. Du death metal old-school donc, très typé années 1990, avec quelques relents de thrash. Influence principale, les États-Unis, en particulier Cannibal Corpse (old) et la Floride. Riffs en tremolo noirs et méchants mais pas trop, groove gore, rythmiques entraînantes et efficaces à base de semi-blasts, blastouille, tchouka-tchouka et mid-tempo classiques, solos chaotiques au vibrato, growl typique parfois mêlé à du shriek, production adéquate naturelle certifiée d'époque (batterie un peu en carton toutefois), bref toute la panoplie. Alors bien sûr, ça ne sonne pas très frais, encore moins original. Mais ça on s'en fout tant que c'est bien branlé. Le problème c'est que ça ne l'est pas toujours. Les premières écoutes se sont pourtant avérées positives, avant de devoir se rendre à l'évidence. Sans être mauvais (pas mal de bons riffs, une efficacité certaine, un groove assez accrocheur, etc.), Aposento ne tient pas la durée et se montre trop inégal, limité et répétitif. Les deux premières compositions, "Aliens - Seres Del Más Allá" et "Hijos Del Caos", celles qui m'avaient poussé à la consommation, laissaient espérer un album de death metal certes déjà entendu mais inspiré et divertissant. "Muerte Lenta" avec son rythme mollasson et son riff principal banal au possible viendra freiner l'enthousiasme de ce début d'opus prometteur. Une erreur de parcours? Les pêchus et efficaces "La Valla" et "Mutiladora Genital" pourraient le faire penser. Malheureusement, le reste du disque ennuiera quasi autant que cette troisième piste insipide malgré quelques moments de bravoure tels le mid-tempo grassouillet un peu à la Suffocation à 3'55 sur "Avaricia", ce riff assez "marrant" en fin de boucle sur "Sacrilegio Consumado" avant la deuxième minute, les séquences très old-school limite punks de "Inquisidor De Un Falso Profeta" ou encore la petite touche plus mélodique de "Alma Condenada".
Comme quoi Aposento a tout de même quelques atouts à faire valoir. Après tout, ce n'est pas un mauvais album et les insatiables de death metal, en particulier les inconditionnels de Cannibal Corpse et de vieux DM floridien, peuvent y jeter une oreille car il s'écoute sans déplaisir. Mais il reste anecdotique. Face à la tripotée d'albums qui sort tous les mois, il n'a pas de quoi se faire une place parmi les incontournables. Un truc efficace avec du groove et quelques riffs notables qu'on trouvera sympathique sur le moment mais qu'on oubliera vite. Xtreem Music a néanmoins bien fait d'aider ces vétérans de la scène death metal espagnole à sortir enfin leur premier full-length. Cela m'aura au moins permis de découvrir un nouveau groupe. Et moi, j'ai toujours soif de découvertes, même sans importance.
| Keyser 20 Août 2014 - 761 lectures |
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