Aposento - No Safe Haven
Chronique
Aposento No Safe Haven
Devenu depuis sa reformation en 2012 un honnête artisan de la scène Death ibérique, le combo toujours mené par l’indéboulonnable guitariste Manuel Sáez García revient désormais de façon régulière avec un nouveau long-format sous le bras, mais dont la qualité est toujours relativement moyenne. Car malgré ses efforts il a toujours manqué un truc à sa formation pour qu’elle puisse véritablement décoller, tant sa musique sans être ratée se fait beaucoup trop basique et inégale pour intéresser au-delà d’un cercle de fans restreint... et hélas ce quatrième opus va rester dans la droite ligne de ses prédécesseurs, sans s’en démarquer véritablement. Ayant pourtant (et une fois encore !) opéré une large revue d’effectif au sein de ses membres depuis la sortie de
« Conjuring The New Apocalypse » il y a quatre ans (arrivées de nouvelles têtes à la basse et la batterie ainsi que le retour d’un ancien chanteur), sa tête-pensante semble tant bien que mal chercher la bonne formule pour sortir du relatif anonymat où son groupe végète depuis ses débuts, même si pour en sortir il va falloir faire plus que ça.
En effet si la précédente livraison avait vu un regain d’inspiration et une homogénéité constante, ce « No Safe Heaven » va retomber dans les mêmes vieux travers qu’on avait pu constater sur le disque éponyme... où quelques passages surnagent au milieu d’un océan de banalité et d’autres moments franchement brouillons. D’ailleurs ce dernier va immédiatement apparaître sur le morceau-titre qui ouvre les hostilités, car même si ça joue sur l’alternance poussée à son paroxysme le rendu sans être raté donne clairement l’impression que tout y est forcé en partant un peu dans tous les sens... n’incitant ainsi guère à l’optimisme pour la suite à venir. Pourtant aussi incroyable que cela puisse paraître « Tortured And Abused » qui arrive juste après trouve le moyen d’être sans doute la meilleure plage de cette galette, tant ici le dynamisme est roi et porté par des riffs et patterns inspirés par CANNIBAL CORPSE et SUFFOCATION qui sont exécutés ici avec brio et simplicité. Gardant en permanence un entrain enlevé avec l’envie d’en découdre le rendu y est excellent et sent instantanément l’influence Américaine des années 90, à l’instar du tout aussi réussi « The Bad Seed » (qui conserve ces mêmes éléments en allant plus loin du côté de la brutalité) et le varié et redoutable « A Texas Funeral », propice au headbanging et où l’ensemble des tempos sont passés en revue.
Mais si on retire ces trois excellentes compositions il ne va pas rester grand-chose de mémorable, comme cela est flagrant pour « Uncertain Death » pas mauvais en soi mais qui a beaucoup de mal à démarrer - ou encore « Where Darkness Reigns » monotone et répétitif, qui s’enlise rapidement malgré sa courte durée. Du coup il n’est pas surprenant que le dernier tiers de cette galette continue sur cette mauvaise lancée... vu qu’entre le quelconque « The Devil’s Bargain » et le pantouflard « As Your Life Ends » on n’aura pas vraiment de raisons de s’enthousiasmer, même si musicalement ça reste bien en place et très professionnel. Si l’ultime tentative de redresser le niveau (« Parásitos ») ne va pas casser des briques, il faut reconnaître néanmoins l’apport d’accents Grindcore réussis et savoureux notamment du fait de ce chant riche en pig squeals et autres victuailles porcines, qui amènent un supplément de noirceur à une conclusion correcte à l’image de ce long-format.
Trop déséquilibré pour captiver au-delà d’une base réduite de fans et traînant en longueur malgré une temporalité jamais excessive ce nouveau cru de l’entité ne changera strictement rien pour elle, vu qu’on ne retient rien ou presque... et que tout sonne interchangeable et recyclé en permanence. Typiquement le genre de sorties que son label adore vu qu’on est exactement dans sa moyenne musicale habituelle qui évolue en plein milieu de tableau de deuxième division, et avec peu de chances d’espérer une promotion à l’étage supérieur. Car si tout cela sera efficace sur scène en ouverture des têtes d’affiche pour le reste en revanche il est certain qu’une fois terminée l’écoute en dilettante on ne reposera pas ses oreilles dessus avant très longtemps, tant l’envie d’aller plus profondément dans les détails n’est franchement et définitivement pas acquise.
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