Dire Omen - Wresting The Revelation Of Futility
Chronique
Dire Omen Wresting The Revelation Of Futility
2015 est déjà bien commencé que je n’en ai pas encore terminé avec les sorties 2014 de Dark Descent. Parmi celles qu’il me reste encore sur les bras, on compte le premier album des Canadiens de Dire Omen intitulé Wresting The Revelation Of Futility.
Formé en 2008 dans la région d’Alberta, le groupe a d’abord connu quelques changements de line-up avant de se stabiliser courant 2011 après le départ du guitariste Chris Dolan. Suite à la sortie de deux démos et un EP intitulé Severing Soul From Flesh paru sur le label canadien Serpents Head Reprisal (Antediluvian, Nuclearhammer, Vassafor...), le groupe s’est vu proposé un deal avec Dark Descent pour la sortie de ce premier album à l’artwork familier. En effet, celui-ci est l’œuvre d’Haasiophis, chanteur/guitariste d’Antediluvian a qui l’on doit d’ailleurs pas mal de travaux à commencer par les artworks de son propre groupe.
Sans grande surprise étant donné les quelques liens de parentés évoqués ci-dessus, Dire Omen s’adonne à la pratique d’un Death Metal dense et organique effectivement assez proche de celui de ses compatriotes d’Antediluvian, à une différence près, la production. Moins étouffante mais aussi plus lisible, elle rend l’écoute de Wresting The Revelation Of Futility évidemment plus aisée, facilitant ainsi sa compréhension et son assimilation. Attention, elle n’en reste pas moins dense et difficile à appréhender de par le caractère qui lui est donnée. L’album jouit en effet d’une production assez crue, avec une batterie qui claque pas mal (une couleur que l’on retrouve beaucoup chez les groupes de Grindcore), une basse informe (malgré quelques apparitions plus nettes) et un chant en retrait, loin derrière le reste des instruments. Un parti pris évident au service de l’atmosphère chaotique et plutôt intense qui règne à l’écoute de ce premier album.
Car loin de prendre l’auditeur par la main, Dire Omen est plutôt du genre à le maltraiter, proposant ainsi de nombreuses séquences de blast, celles qui attaquent le crâne tel un marteau-piqueur (à ce petit jeu-là, Kevin Trueblood s’en donne à cœur joie), sur lesquels viennent se poser des riffs tordus et dissonants à rendre fou n’importe lequel d’entre vous. Rien de bien nouveau, surtout pour une scène canadienne qui semble depuis maintenant quelques années habituée à ce genre de sonorités exigeantes (Antediluvian, Mithocondrion, Paroxsihzem, Auroch…), mais un album aux compositions redoutables car efficaces dès les premières mesures. Rolando Rodas, désormais seul guitariste à bord, malgré des séquences chaotiques pas toujours très faciles, se fend d’excellents riffs bien sinistres et ambiancés rappelant des groupes comme Incantation ou Dead Congregation dans ce qu’ils ont d’obscurs et blasphématoires. Bref, Dire Omen n’est pas là pour amuser la galerie et cela se sent dès les premières secondes d’"Here And Hereafter (Overture)" déguisé de par son titre en vraie/fausse introduction. D’autant que les dix compositions de ce premier album ont tendance à s’enchaîner sans discontinuer. Préparez-vous à retenir votre souffle pendant les quarante minutes que dure celui-ci.
Et si c’est une forte impression de chaos qui règne définitivement à l’écoute de Wresting The Revelation Of Futility, il faut également faire mention de ces nombreux passages plus ambiancés où le trio décide alors de calmer le jeu. Une bonne idée qui permet à l’album de révéler son extrême dynamisme tout en offrant ce qu’il faut de relief pour que l’auditeur puisse ne pas se sentir mis à l’écart par la nature hermétique de ce genre de Death Metal particulièrement intense et foutraque. Des séquences en forme de mid-tempo envoûtants et non dénués de mélodies. Des mélodies tordues, dissonantes et surtout inquiétantes qui contribuent à l’atmosphère générale de ce premier album vraiment maitrisé malgré peut-être un certain manque d’originalité (mais bon, vous connaissez mon avis sur le sujet, tant que la musique est bonne pourquoi s’en priver?). Le chant, un growl profond, lointain et diffus, vient lui aussi contribuer à cette ambiance par cet aspect insaisissable qui place ainsi les instruments au premier plan alors que la voix donne le sentiment d’avoir été enregistrée dans une autre pièce.
Familier de cette nouvelle scène canadienne, ce premier album de Dire Omen devrait assez facilement réussir à vous séduire. Le groupe propose en effet un Death Metal dense et chaotique assez complexe et dissonant (pas au sens technique pur) mais plus évident à appréhender qu’une bonne partie des autres groupes du même genre grâce à une production moins étouffante. Malgré un manque de personnalité, Dire Omen réussi à convaincre par des compositions toutes plus efficaces les unes que les autres mais aussi grâce à une très bonne dynamique générale. En effet, Wresting The Revelation Of Futility est constitué de séquences particulièrement intenses et d’autres plus en retenues. De quoi contenter à peu près tout le monde pour peu que vous soyez sensible à ce type de Death Metal.
| AxGxB 16 Février 2015 - 529 lectures |
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