Harm Done - Harm Done

Fleuron de la nouvelle scène Hardcore nantaise, Raw Justice s’apprête à sortir d’ici quelques semaines un nouveau EP intitulé Artificial Peace. Malgré une activité a priori débordante (festivals, concerts, enregistrement...), certains de ses membres (rejoints par quelques gaillards de Regarde Les Hommes Tomber) ont tout de même réussi à trouver le temps de se lancer dans un nouveau projet répondant au nom de Harm Done. Le groupe s'apprête d'ailleur à sortir un premier EP sur Straight & Alert Records, label du chanteur Alexxx.

Rangez vos sourires Ultra Brite et vos mines réjouies car le groupe n’est pas là pour enfiler des perles ni pour vous embobiner les oreilles à coup de pop song sucrées. Non, Harm Done n’a rien du groupe sympa et son Negative Hardcore mâtiné de Powerviolence expédié en un petit peu moins de sept minutes pour sept titres en dit long sur les intentions du groupe qui compte bien tout éradiquer sur son passage.

Les Canadiens nous avait déjà fait le coup à la fin des années 90 avec les incroyables Acrid, Left For Dead ou encore The Swarm Aka Knee Deep In The Dead avant d’être remis au goût du jour (non sans une grosse dose de Metal et une production en forme de coup de poing) ces dernières années grâce à quelques groupes principalement américains tels que Nails, Heartless, Black Mask ou encore Dead In The Dirt. C’est désormais au tour de la France de s’y coller et parlons bien, parlons vrai, puisqu’à ce petit jeu là, Harm Done fait particulièrement bien le boulot.

Bon, il faudra vous accommoder de peu puisque ce premier EP à l’artwork aussi sinistre qu’un dimanche après-midi sur France 3 ne s’embarrasse d’aucune fioriture, rentrant ainsi dans le vif du sujet dès l’introduction pourtant propice à l’utilisation de samples souvent inutiles. Harm Done préfère ainsi mettre à profit ces trente neuf secondes pour échauffer l’auditeur à l’aide d’un riff teigneux qui transpire déjà la bagarre à plein nez. Un certain goût pour les mid tempo racailleux que l’on retrouve finalement sur presque chacun des sept titres de ce court EP, notamment sur les excellents "Harm Done" (le titre à mosher de ce EP) ainsi que "Me, Myself & I". Une manière évidente pour le groupe nantais de trancher avec les assauts ultra nerveux et presque épileptiques d’un "Lose The Life" ou d’un "Hammer Stomp".
Finalement, ce sont des influences plutôt variées que le groupe avance ici. Un peu de grindcore (les blasts ultra rapides), un peu de Punk/Hardcore pour le côté ultra groovy et le chant véner mais pas trop ("Lose The Life" à 0:11, le break de "Hammer Stomp"...), un peu de Beatdown Hardcore pour le côté mauvais garçons en survêtement Tachini et bien entendu un peu de Powerviolence pour l’atmosphère particulièrement tendue et tout en urgence de ce premier EP prometteur mais beaucoup trop frustrant.

Bah ouais, faut pas déconner, moins de sept minutes c’est beaucoup trop court (j’ai eu le temps de me passer une bonne dizaine de fois ce EP pendant ma chronique). Malgré tout, ne cachons que cette délicate mise en bouche aura probablement eu l’effet escompté sur beaucoup d’entre nous, à savoir celui d’une bonne grosse mandale, vous savez, du genre que l’on n’avait pas vu venir. En espérant que pour la suite le groupe mette les petits plats dans les grands avec plus de dix minutes de musiques. Branleurs!

DONNEZ VOTRE AVIS