Being As An Ocean - How We Both Wondrously Perish
Chronique
Being As An Ocean How We Both Wondrously Perish
Vous savez quoi ? Je crois que c'est la première fois que je chronique un groupe ouvertement chrétien. C'est vrai que ce mouvement est connu, notamment dans le Black Metal (le fameux mouvement « Unblack » qui n'a pas engendré grand chose de correct, si l'on excepte Antestor) ou encore dans le Deathcore / Metalcore (bien souvent renommé « Christian Core » puisque dans le Metal, c'est comme ça, on renomme automatiquement les chrétiens...). Mais pas de ces styles susnommés ici aujourd'hui puisque le groupe du jour, Being As An Ocean, fait un mélange plutôt savoureux de Hardcore-Mélodique à la Defeater, de Spoken-Word / Screamo « The Wave » et d'Emo-Rock, avec des refrains chantés rappelant les bonnes heures de Texas Is The Reason, voire même de Weezer en extrapolant un peu (« My Name is Jonas, nananinana »).
Soyons clairs dès le début, une seule chose m'a attiré vers ce disque lors de mes errances sur Internet : la pochette. Absolument sublime, classieuse sans être racoleuse (l'avantage du christianisme sûrement) et surtout parfaitement en accord avec la musique de ce disque. Pochette superbe, définition stylistique prometteuse, il n'en fallait décidément pas plus pour que je me jette à corps perdu dans ce « How We Both Wondrously Perish » au titre lui aussi plutôt bien fichu. Autant être prévenant : ce style de groupe n'est pas pour tout le monde puisqu'il contient des refrains chantés qui peuvent en freiner beaucoup d'entre vous. Surtout que l'Emo-Rock n'est franchement pas connu pour faire l'unanimité en terme de chant, beaucoup d'auditeurs trouvant les mélodies très niaises. Si c'est votre cas, vous pouvez aller lire la chronique du dessous ou du dessus.
Maintenant qu'on se retrouve enfin entre cœurs-guimauves aimant les couchers de soleil, les jours de pluie, les villes la nuit et autres introspections amoureuses, plongeons-nous dans le premier titre de ce disque. « Mediocre Shakespeare » est une entrée correcte qui, si elle n'est définitivement pas la meilleure piste de l'opus, a le mérite de nous faire comprendre illico où nous mettons les pieds. Couplet hurlé à vous fendre le cœur, leads parfois distordus, parfois très clairs, rythmique Hardcore et surtout gros refrain lacrymal sur fond de déceptions sentimentales et d'amour de Dieu. Et ça c'est beau et c'est surtout très bon puisque textuellement parlant, les américains savent trouver les mots touchants et ne tombent ni dans le cliché, ni dans l'absurde. On est donc déjà très bien installés au sortir de ce premier morceau.
Et dire que ce n'est que le début puisque le deuxième titre « Death's Great Black Wings Scrapes The Air » est une monstrueuse tuerie belle à en pleurer. Croyez-moi, des couplets comme ça et des refrains épurés de cette manière, je veux bien n'écouter plus que ça jusqu'à la fin de ma vie. Et si c'est ça voir Dieu, je comprends aisément l'attachement du groupe à la Foi. Cette piste, comme quelques autres de l'opus, est de la trempe de celle qui font défiler les images, les souvenirs, les scènes de films, de séries que l'on a pu voir. L'impact émotif est si fort qu'il permet d'aller très loin, très vite et de s'envoler dans nos pensée. Ce n'est pas rien, c'est clair. Alors qu'on est encore tout chamboulés par la déferlante de sentiments qu'on vient de se manger en plein trogne, voilà que déboule « L'exquisite Douleur », qui se paye tranquillement le luxe de taper un coup de plus sur notre pauvre petite caboche encore endolorie.
Est-ce-que ça va s'arrêter un jour ? La réponse est non. Being As An Ocean continue pendant la totalité de ce disque à nous en mettre plein la poire, tant en terme de dynamisme (les tempo élevés côtoient tranquillement des ralentissements bien sentis) que d'émotions. « Mothers » par exemple, se paye le luxe d'aller faire un petit tour dans l'univers du cultissime « Summer Ends » d'American Football et de sa trompette totalement mythique. De même, « The Poets Cry For More » qui se livre juste après une courte interlude, nous ré-attaque de plus belle, proposant un quota d'émotion ahurissant tant sur ce refrain décharné que sur le break final qui confirme l'ambiance, tout en la noyant dans un sample Noise. « How We Both Wondrously Perish » est beau et noir à la fois, triste et pourtant si émerveillé par le monde qui l'entoure. Le disque saute dans le vide et se raccroche à la moindre branche lui évitant de s'écraser par terre, comme un suicide sans cesse bouclé dans une faille temporelle. Comme un suicide que Dieu reporterait à l'infini multiplié par l'infini.
Vous l'aurez compris, ce dernier disque du quintet Californien est une des excellentes sorties de cette année 2014, trustant en passant la place des More Than Life ou autres Heart in Hand (même si ces derniers ne sont tout de même pas loin derrière). Un disque assurément fort, à conseiller chaudement à tout ceux qui aiment rêvasser en regardant distraitement par leur fenêtre.
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