Arch Enemy fait partie des nombreux sujets de moqueries pendant la pause café chez Thrashocorp (notre chroniqueur transformiste Sakrifiss se déguisera même en Alissa en pleine visioconférence), le groupe aura perdu une grande partie de son auditoire suite à ses derniers méfaits outranciers. Avant la sortie du vilain (mais passable)
War Eternal, le guitariste Christopher Amott quittera la bande (encore une fois) et reformera son projet Armageddon mis en hibernation depuis 2002. Un side-project heavy/power créé en 1997 qui accouchera de trois albums dans une certaine indifférence (malgré la réédition par Century Media). La résurrection viendra outre-Atlantique (nouvelle résidence de Christopher), comprenant le célèbre Van Williams (ex-Nevermore) aux fûts et Matt Wicklund (ex-Warrel Dane, ex-God Forbid, ex-Himsa) à la deuxième guitare. Finalement ce seront de jeunes musiciens inconnus qui rejoindront les rangs du line-up final. Artwork de Paolo Girardi (reconnaissable à des kilomètres), plutôt habitué aux groupes « extrêmes » (Inquisition, Diocletian, Chaos Inception, Brutally Deceased…), une signature chez notre Listenable Records du Pas-de-Calais et un teaser aguicheur death/heavy (morceau éponyme) qui détartre les chicots. Oui, ce
Captivity & Devourment fait saliver.
Le premier extrait annonçait déjà la couleur : vocaux gutturaux sous hormones d’hippopotame pour déboucher les conduits et blasts beats virils « boostés » par une production tout aussi imposante. Oubliez donc de suite le pur power metal 80’s en cuir saillant d’Armageddon débuté sur son deuxième opus
Embrace The Mystery. Un retour aux débuts death mélodique poilu de la bande, autre version d’Arch Enemy ou comme une réponse à son frangin Michael. Malgré tout ce morceau éponyme n’est pas vraiment représentatif de l’album, le groupe calmant nettement ses ardeurs par la suite. On retrouvera ainsi un heavy/death aux feeling rock’n’roll qui rappellera beaucoup
Hearse (pour rester dans la famille Arch Enemy). Le contraste entre les modulations du frontman et la musique mais aussi les quelques lignes claires de Christopher (comme dans le passé) perturbera au début mais passera aisément dans nos tympans (« Rendition » et « Equalizer »). Niveau composition, c’est là que ça se gâte… Quelques passages accrocheurs de côté, je pense aux refrains de « Fugitive Dust » et « Conquer », le soufflé retombe d'un coup. Des riffs modernes basiques sans impact pour boucher chaque morceau voire carrément quelques titres entiers « fond de tiroir » (« Locked In », « Thanatron » ou « The Watcher »), le fantôme
Khaos Legion (mes oreilles saignent encore) refait surface…
Pourtant Christopher n’a clairement rien à envier au jeu de son grand frère (son premier professeur), il le surpasse même par rapport à ses dernières sorties. On retrouvera d’ailleurs pas mal de similarités dans son jeu, bercé de la même façon par Michael Schenker, Uli Jon Roth, Yngwie Malmsteen, John Norum ou John Sykes. Des soli néoclassiques virtuoses (joués à des vitesses supersoniques) sur chaque morceau à imiter seul dans son salon. Mention particulière au titre éponyme, « Rendition » ou les expérimentaux « Equalizer » et « Giants » (à placer au-dessus de la pile). L’interlude acoustique « Background Radiation » à la sauce Rodrigo Y Gabriela enfonce le clou quant à la technicité du gaillard. Pour le reste, des riffs en carton-pâte (indigne de la part de Christopher) et la hargne d’un pékinois nain (malgré les cojones du grogneur et du batteur peu inspiré). Trop inégal, je passe mon tour.
Armageddon comme alternative à Arch Enemy ? Pas vraiment.
Captivity & Devourment ressortira les bavures de l’odieux
Khaos Legion, riffs primaires amateurs et agressivité négative narcotique. Aucun titre ne se démarque clairement, j’ai bien du mal à comprendre l’avis de certains webzines encensant la galette. Les démonstrations techniques et les quelques idées progressives de Christopher Amott sauveront la galette de justesse. Une année 2015 qui débute mal … Dans un même registre, les rares connaisseurs d’Armageddon ressortiront leur premier album
Crossing The Rubicon (Peter Wildoer aux baguettes).
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