« Mardi 31 mai 2011, il est 22h. A ce jour,
Khaos Legions est indubitablement le plus mauvais album d'Arch Enemy et il est peu probable que les Suédois fassent pire ». Constat implacable et difficilement compréhensible du légiste en maillot de bain rouge. Effectivement, quatre années plus tôt, Arch Enemy avait certainement réussi à pondre un opus (
Rise Of The Tyrant) tâtant de près
Wages Of Sin (meilleur album de la période Gossow quoiqu'on en dise) et ça suite à deux galettes bien étriquées (
Anthems Of Rebellion et
Doomsday Machine). Certes le brûlot n'était pas exempt de tout défaut mais beaucoup avait salué ce retour en force. S'en suivra une période relativement calme. Le groupe enregistrera un DVD (
Tyrants of the Rising Sun: Live in Japan) puis enchainera les compilations douteuses qui frôleront parfois l'indécence (€/$/£…) : un best-of inutile (
Manifesto Of Arch Enemy) et l'odieux réenregistrement de titres de l'ère Liiva (
The Root Of All Evil) qui causera bien des traumatismes auprès des adeptes de leurs débuts. Des signes qui pouvaient peut-être présager du ratage complet de leur huitième album
Khaos Legions (au titre et l'artwork aussi risible que leur musique).
Pourtant l'ouverture de
Khaos Legions n'est pas exécrable. Après une introduction instrumentale (assez dispensable), « Yesterday Is Dead and Gone » (titre « teaser » dont on avait déjà pu découvrir le vilain clip) et « Bloodstained Cross » aux refrains et mélodies faciles (dans l'esprit d'un
Anthems Of Rebellion), arrivent à gentiment titiller nos esgourdes. Un début en douceur se dit-on. Mais les morceaux insipides s'enchaînent et l'on va très vite comprendre qu'Arch Enemy a entièrement raté son coup... Riffs en carton, rythmique bateau, soli des frangins Amott torchés entre deux mousses (on connait leurs capacités)… Un gros bloc uniforme où l'inspiration frôle le néant. Rien ne s'en dégage. Comment un groupe qui a pu sortir
Burning Bridges a pu tomber aussi bas ? Imaginez une jeune bande sans personnalité et talent pompant mal Arch Enemy. C'est ce que l'on ressent. Mes tympans souffrent. Sauf que la dégringolade ne s'arrête pas là. Les membres tournent à Lexomil. Une agressivité aussi ravageuse qu'un poney nain en rut malgré quelques vagues plus soutenues (« Cruelty Without Beauty » et son affreux clavier, « Cult Of Chaos » ou « Vengeance Is Mine »). Préparez vous ainsi à 55 minutes de musique soporifique. Impossible d'écouter en entier l'album sans appuyer sur « stop » avec un « ouf » de soulagement. Même les interludes (« bouche trou ») ne pourront apaiser cet affront. Mes tympans saignent. Et puis là vient le coup de grâce. En plus d'un chant excessivement faiblard, comme sur
The Root Of All Evil, Angela va se goinfrer d'effets vocaux en tout genre pour un résultat inaudible. Pourquoi ne va pas avoir continué sur la lancée sans artifice de
Rise Of The Tyrant ? Mes tympans ont rendu l'âme.
Essayons tout de même de grappiller quelques points positifs (histoire d'éviter la défenestration du fan absolu, forcément choqué par tout ce dénigrement) ? Tâche ardue. Au-delà des deux premiers titres cités plus haut (qui ne rendront pas totalement sourd), quelques rares poussées des frangins pourront diminuer la tasse. Des guitaristes d'ailleurs peu aidés par cette production proprette et aux guitares bien trop en retrait. Je pense aux mélodies du FM « No Gods, No Masters », « Thorns In My Flesh » (à écouter cheveux au vent et le regard vers l'horizon, peut-être le meilleur titre) ou au final « Secrets » (pléiade de leads accrocheurs et son solo façon Bach). Tout cela évidemment encapsulé par des passages lourdingues… Je capitule,
Khaos Legions est imbuvable.
Deux mois à peine après l'abject
Unseen de The Haunted (signant clairement le divorce avec ses fans), un autre mastodonte suédois s'écroule plus abruptement dans l'infamie. Comment imaginer un tel revers après un prometteur
Rise Of The Tyrant ? Quatre ans pour composer une chose pareille ?! Incompréhensible... J'ai eu beau écouter en détails
Khaos Legions (un effort herculéen), les moments intéressants relèvent du mirage. Tous les membres d'Arch Enemy sont fautifs, pas un seul n'ira redonner un coup de fouet à leur musique d'une mollesse et d'une pauvreté à toute épreuve. J'espère n'être pas le seul webzine à crier au scandale. Peut-être qu'Arch Enemy nous entendra comme il l'avait fait pour
Doomsday Machine ? Quelle déception…
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