Arch Enemy - Deceivers
Chronique
Arch Enemy Deceivers
Ah ce
Will To Power ! Enfin non… Le cerveau faisant bien les choses concernant certains traumatismes, cet album “étron” (évacué par les vocaux constipés de sa frontwoman cosplay) a complètement été effacé de ma mémoire et là je n’ai sincèrement pas envie de refaire saigner mes tympans. Pourtant voici une nouvelle chronique pour Arch Enemy ? A la recherche des 800 000 followers Instagram d’Alissa White-Gluz et des 1,5 millions d’abonnés Facebook pour gonfler les statistiques de votre webzine vénéré ? Honteux ! Point du tout. Vous avez vu la note de son onzième “full-length”, cinq années ont passé et le groupe (line-up identique au précédent opus) semble avoir mis de côté son logiciel générateur de riffs metalcore premier prix et cette fois travailler a minima ses compositions.
Mais avant de s’extasier, commençons à contre pied par les choses qui fâchent… C’était la grosse annonce “pétard mouillé” de
Will To Power, bis repetita pour ce
Deceivers (définition qui sied parfaitement au bonhomme). Pour les adeptes du guitariste Jeff Loomis (ex-Nevermore), passez donc de nouveau votre tour. Le bonhomme est toujours aussi fantomatique, crédité uniquement sur quelques leads et soli pour soulager Michael, ce dernier et Daniel demeurent indélébilement les piliers d’Arch Enemy. Concernant le chant “sur le trône” d’Alissa White-Gluz, véritable point noir de la bande depuis 2014, ils paraîtront étonnamment moins poussifs et fatiguant à l’écoute (ou alors je suis aussi vacciné des oreilles). Quelques virées “clair” (uniquement sur l’ouverture “Handshake with Hell”) que l’on avait entr'aperçu sur la précédente galette et qui ne feront pas grincer les dents. Les tares metalcore “remplissage” ne sont pas non plus effacées mais nettement plus diluées.
Ce poids levé, on peut enfin parler de “death mélodique” ! Des riffs accrocheurs dès l’ouverture et le refrain de “Handshake with Hell”, les très “rétro eighties” “In the Eye of the Storm”, “Poisoned Arrow” ou “One Last Time”, quitte à retrouver du riff “Carcassien” (période
Heartwork) sur “House Of Mirrors”. D’ailleurs pour rester dans les débuts de Michael (Carnage parmi les pionniers du swedeath), Arch Enemy proposera un hommage pour L-G Petrov (Entombed) “Spreading Black Wings”... Pas folichon malheureusement. Comme d’habitude vous trouverez des soli sur chaque morceau mais sans trop d’astiquage inutile et même avec une certaine âme (le gros break de “The Watcher”, le iodé (Nightrage ?) “Exiled From Earth”). Tout cela propulsé par le son “mammouthesque” de Jacob Hansen (à des années lumières du précédent opus), aisément reconnaissable (potard des basses réglé au maximum) et mettant bien en avant les frappes “enclume” de Daniel Erlandsson sur le gros thrashcore (quelque peu vide il faut avouer) “Deceiver, Deceiver”, “The Watcher” ou “Sunset Over The Empire”.
Surprise, ce onzième opus d’Arch Enemy ne provoquera pas de défenestration. Catapulté par la production outrancière de Jacob Hansen, on y retrouvera même quelques rappels des débuts ainsi qu’une touche 80’s pas déplaisante. Nous subirons évidemment encore le chant épuisant de la frontwoman et un Jeff Loomis caché au fond de la classe. Néanmoins avec moins de remplissage (particulièrement la fin d’album) et des compositions allant dans ce sens, peut-être que l’on pourra dire sans gêne qu’Arch Enemy a enfin sorti un bon album !
| Mitch 20 Octobre 2022 - 1590 lectures |
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