Voilà déjà le cinquième album des Suédois de ARCH ENEMY. Ayant connu un gain de popularité impressionant dès l'arrivée de la sublime Angela, le groupe n'a pas laissé retomber la pression et nous propose cet "Anthems Of Rebellion" un peu moins de deux ans après la sortie européenne de
"Wages Of Sin". Toujours fidèle au producteur Andy Sneap, qui leur a donné un son puissant, clair et actuel comme le sont la plupart des grosses productions actuelles, le groupe a composé l'album de la maturité, qui devrait leur permettre de franchir une nouvelle étape.
"Anthems Of Rebellion" est musicalement dans la droite lignée de
"Wages Of Sin", proposant la meme alternance de titres rapides et de titres plus lourds. Les riffs sont moins mélodiques que sur
"Wages Of Sin", privilégiant la puissance et l'efficacité à la mélodie à tout prix. Mais celle-ci reste bel et bien présente, au travers des solos que nous assènent les frères Amott, bien que je les trouve moins inspirés pour le coup que sur leurs anciennes productions. Il n'y a en effet que peu de solos qui m'aient accrochés l'oreille comme avaient pu le faire ceux de
"Stigmata" ou
"Burning Bridges", bien que ceux de "We Will Rise" et de "Dead Eyes See No Future" soient assez fameux. Les principales innovations sur cet album sont la présence plus importante de claviers, qui utilisés avec parcimonie donnent une petite touche macabre à des chansons comme "Exist To Exist", "Deshumanization" ou "Saint and Sinners"; et l'apparition de backings vocals masculines, une grande première, lesquels sont assurés par les frères Amott sur "End Of The Line" et "Deshumanization".
Mais dans l'ensemble, rien de révolutionnaire, ARCH ENEMY joue toujours un thrash mélodique de haute volée, avec ce chant si particulier d'Angela, qui s'apparente à un croisement entre black et death. On entend nettement plus les intonations féminines dans sa voix, et le travail qu'elle a fourni à ce niveau est nettement perceptible. S'il fallait décerner la palme à trois chansons, je citerais en tête "We Will Rise", le tube de l'album, avec ses couplets mélancholiques, son refrain mélodique et ses magnifiques solos; "Deshumanization" pour sa brutalité et ses riffs superbement efficaces; et enfin "Silent Wars", du pur thrash grand cru.
ARCH ENEMY a enfin trouvé sa voie après 4 albums, et applique une recette méticuleusement pensée pour composer quelques excellentes chansons et d'autres passablement plus moyennes. Il manque vraiment le zeste de folie qui aurait fait de cet album un digne successeur des excellents
"Burning Bridges" et
"Wages of Sin", car tout est tellement maitrisé que ça en fait peur, et quand la folie n'est plus là on se retrouve face à un Arch Enemy beaucoup trop conventionnel, qui déçoit un peu par rapport à ce que le groupe avait pu proposer jusque là...
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