Abscess - Horrorhammer
Chronique
Abscess Horrorhammer
Ultrametal will never die ! Tant qu'il y aura de la viande à croquer et des motos à chevaucher, le monde trouvera toujours des barbares prêts à satisfaire leurs envies de cavalcades cannibales. Et ce n'est pas une apocalypse type Fallout qui calmera les choses, bien au contraire : la radioactivité au corps, le sourire jaune sur fond de chair verte et les raids de Ghost Rider pratiqués à grande échelle sont un art de vivre idéal pour qui a le metal dans le sang, la meilleure des drogues des morts pourtant foutrement vibrants.
Vous ne me croyez pas ? Demandez plutôt à Abscess et son Horrorhammer ! Sorte d'Autopsy période Mental Funeral joué « Pedal to the Metal », cet album d'un groupe souvent vu comme le doppelgänger idiot de la formation-phare de Chris Reifert atteint ici l'âme même du metal. Il n'y a pas que dans cet artwork signé Dennis Dread que des liens avec la période récente de Darkthrone peuvent se faire : totalement dédiés au dégueulasse et au viril, les Ricains jouent leur mixture entre death, doom et punk comme la musique des post-apo les plus cradingues et rock 'n' roll. Atrophié, défoncé, carnassier : voilà les maîtres-mots ici, l'abcès étant crevé dès « Drink the Filth » et ses riffs toxiques faisant passer Nekrofilth pour un directeur de la Santé Publique.
C'est que malgré quelques décélérations, Horrorhammer ne lâche jamais son étreinte, attrapant à sa manière cette raideur de biker qui fait le prix des Reign in Blood et autres Kill 'Em All. Pourtant à-part dans leur death metal de junkie touchant parfois au psychédélisme, ces trente-cinq minutes possèdent cette essence donnant envie de se lever de sa chaise pour hurler « Putain, oui » avant d'aller piller ses voisins la gueule détruite et le bonheur au cœur. De nos cellules nécrosées faisant leur vendetta personnelle à nos yeux rêvant de conquêtes urbaines dans une terre en ruine, le plaisir est total, furieux comme ces riffs n'en finissant pas de faire vrombir leur moteur, cette voix dégoulinante et satisfaite, ces rythmiques en overdrive. Si vous avez lu la bande-dessinée La Nuit de Druillet et imaginé le soir avec une pointe d'envie faire partie de ce gang de cadavres s'enfonçant dans le noir à la recherche de leur dope, alors réjouissez-vous : toutes ces images deviennent sensations charnelles avec Abscess !
« Sludge du monde d'après », « Motörhead pour zombie » ? Horrorhammer est tout cela et bien plus encore puisqu'il est, de façon subjective et en accord complet avec moi-même, le metal dans sa définition la plus pure, synthétique, prête à l'injection. De quoi donner l'impression de plier la réalité à ses humeurs, dans une toute-puissance valant bien qu'on y laisse quelques neurones, quelques bouts de peau, quelques kilomètres à tracer la route vers l'obscurité, une main calée sur l'accélérateur, une autre faisant tournoyer sa chaîne. Les freins ? Ils étaient en option et on a préféré se prendre une dose, désolé !
Il y a des groupes de metal qui te donnent le sentiment d'avoir les couilles en mandarine. Certains te les transforment même en pastèque. Horrorhammer en fait des deux-roues en feu n'en finissant plus de crapahuter loin, encore plus loin, accompagnés d'un rire défiant quelqu'un de nous arrêter. Exister, bordel.
| lkea 10 Mai 2015 - 1452 lectures |
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