chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Foscor - Those Horrors Wither

Chronique

Foscor Those Horrors Wither
Le premier d’entre vous qui se lance dans l’exercice périlleux d’un jeu de mot autour du nom de ce groupe espagnol peut d’ors et déjà prendre ses clics et ses clacs et s’en retourner écouter Rire & Chansons. Keyser m’ayant déjà fait le coup avec une histoire de résultat sportif erroné, je préfère si vous le voulez bien que nous en restions là.
Foscor, dont le nom signifie ténèbres en catalan, est donc un groupe espagnol formé à Barcelone en 1997. On y retrouve des membres jouant ou ayant joué dans des formations telles que Lucifugum, Graveyard (live), Decapitated Christ (live), Lux Divina ou encore Vidres A La Sang. Un pédigrée relativement intéressant pour ce groupe qui malgré ses presque vingt ans de carrière ne compte pourtant que quatre albums à son actif. Le dernier en date s’intitule The Horrors Wither et est paru l’année dernière sur Alone Records, label jusque-là plutôt spécialisé dans les sorties Doom et Stoner.

Pour ma part, je n’avais encore jamais entendu parler de Foscor avant d’être contacté par leur chanteur/bassiste. Si par faute de temps je préfère en général m’occuper des disques que j’attends et/ou que j’achète, une écoute succincte de The Horrors Wither sur Bandcamp m’a rapidement convaincu qu’il y avait ici matière à disserter à commencer par cet artwork que je trouve particulièrement réussi. On le doit à Manuel Tinnemans qui a déjà collaboré avec des groupes tels qu’Ad Nauseam, Beyond, Mefitic, Necros Christos, Wrathprayer et beaucoup d’autres encore. Un coup de crayon particulièrement inspiré qui, comme c’est souvent le cas, incitera probablement les plus curieux d’entre vous à y jeter un peu plus qu’une simple oreille même si pour l’occasion celui-ci laisse suggérer un autre genre musical que celui adopté ici par Foscor.

Toutefois, je doute que ceux qui ont suivi la carrière du groupe depuis ses débuts en 1997 se contentent simplement du travail de Manuel Tinnemans. En effet, loin de reprendre ses activités là où il s’était arrêté en 2009 avec la sortie de l’album Groans To The Guilt, Foscor prend aujourd’hui ses fans à contrepied avec un nouvel album qui risque très certainement d’en laisser plus d’un sur le bord de la route. Pour ceux qui comme moi découvrent la musique des Espagnols avec cet album, ce changement de direction plutôt radical sera évidemment transparent, pour tous les autres, j’imagine que la déconvenue va être difficile à digérer...
En effet, bien loin du Black Metal qu’il pratiquait sur ses trois précédents albums, et malgré les quelques indices laissés ici et là, le groupe espagnol a opéré avec The Horrors Wither un virage stylistique particulièrement marqué tout en prenant soin de conserver quelques réminiscences Black. Si je n’ai pas le recul nécessaire pour juger pleinement de la métamorphose opérée ici par Foscor, les quelques titres issus des trois premiers albums que j’ai pu écouter sur YouTube montrent en effet un visage bien différent de celui de The Horrors Wither. Aujourd’hui, le groupe espagnol n’a finalement pas conservé grand-chose de son passé à l’exception d’un riffing rappelant la scène Black orthodoxe de ces dernières années (Ascension, Deathspell Omega...). Un riffing lumineux (comme sur les très bons "Whirl Of Dread", et "Those Horrors Wither"), dispensé avec une certaine élégance et surtout une grande parcimonie, qui vient finalement se diluer dans une approche bien plus tortueuse, progressive et mélodique qu’auparavant.
S’il est ainsi facile de tracer un parallèle avec la musique d’Enslaved ou même d’Arcturus, notamment à cause de ces structures à tiroirs plus ou moins alambiquées et de cette ambivalence émotionnelle (séquences agressives/mélodiques), Foscor révèle très vite une vraie personnalité à commencer par le choix d’un chant en catalan (assez proche de l’italien en terme de rendu) sur une petite moitié des titres de l’album. Si on ne s’en rend pas forcément compte lorsque la voix de Joan Fiar se fait plus profonde (rappelons qu’il assure en live le chant au sein de Graveyard), cela vient apporter une couleur tout à fait particulière lors des nombreux passages en chant clair toujours extrêmement réussis qui ponctuent ce quatrième album ("Senescencia", "L.amor.t", "Graceful Pandora"). Des passages qui n’ont d’ailleurs rien de niais ou de sirupeux, bien au contraire ils sont même plutôt assez sombres, et qui apportent au passage une vraie personnalité à la musique de Foscor.
Toujours à la différence d’Enslaved, les Espagnols n’accélèrent jamais la cadence, préférant jouer la carte d’un mid-tempo tranquille mais relativement complexe et torturé. Enfin du moins en apparence car à y regarder de plus près on peut facilement se rendre compte qu’il n’y a rien de particulièrement technique dans la recette déployée ici par Foscor. C’est simplement que la nature plus ou moins saccadée des riffs associée au rythme mid-tempo déroulé tout au long de ces quarante minutes apportent à The Horrors Wither un côté particulièrement labyrinthique et obsédant pouvant parfois paraître hermétique à défaut d’être immédiat. Une sensation probablement décuplée grâce à une production inattendue. Là où on aurait pu imaginer quelque chose d’assez propre et lissé afin de rendre le propos le plus compréhensible possible, Foscor a fait le choix d’une production rugueuse plutôt surprenante mais finalement bien adaptée à l’atmosphère et aux compositions de ce The Horrors Wither qui étonne ainsi de bout en bout.

Malgré toutes les qualités évoquées ci-dessous, je doute que le virage opéré ici par Foscor satisfasse tous les amateurs de la première heure. Néanmoins, on ne pourra pas reprocher aux Espagnols de chercher à se préserver tant les risques pris ici sont grands. Un choix radical et audacieux qui aurait pu être désastreux pour Foscor mais qui s’avère au contraire incroyablement réussi tant le groupe donne le sentiment de maitriser son sujet sur le bout des doigts en s’offrant le luxe de ne sonner comme aucun autre groupe malgré les quelques influences qui ont pu être mentionnées lors de cette chronique. Bref, amateurs de Metal (je ne parlerai pas ici de Black Metal) progressif, sombre et mélodique, il me semble tout à fait judicieux que vous vous intéressiez de près au cas de Foscor qui mérite définitivement une attention toute particulière.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Foscor
Metal Progressif
2014 - Alone Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines : (8)  6.55/10

plus d'infos sur
Foscor
Foscor
Rock / Prog' - 1997 - Espagne
  

vidéos
Those Horrors Wither
Those Horrors Wither
Foscor

Extrait de "Those Horrors Wither"
  

tracklist
01.   Whirl Of Dread
02.   Addiction
03.   Senescència
04.   L.amor.t
05.   Those Horrors Wither
06.   Graceful Pandora
07.   To Strangle A Ghost

Durée : 40:18

line up
parution
25 Novembre 2014

voir aussi
Foscor
Foscor
Els Sepulcres Blancs

2019 - Season Of Mist
  

Essayez aussi
Haken
Haken
Fauna

2023 - InsideOut Music
  
Sleep Token
Sleep Token
Take Me Back To Eden

2023 - Spinefarm Records
  
Vanden Plas
Vanden Plas
The God Thing

1997 - InsideOut Music
  
Novembre
Novembre
Arte Novecento

1997 - Polyphemus Records
  
Tool
Tool
Fear Inoculum

2019 - Tool Dissectional / RCA Records
  

The Haunted
Unseen
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique