Non, Deuil n'est pas qu'une formation ayant sorti un EP touchant juste sans trop savoir comment avec
Acceptance / Rebuild. Autrefois petite anomalie rafraîchissante tirant de sa production fragile ce qu'il fallait de sincère pour rendre ses aventures entre post black metal et screamo convaincantes, il est désormais un groupe, perdant certes un peu en candeur, mais gagnant énormément en maîtrise. C'est ce que montre
Shock / Deny, nouvelle trentaine de minutes une fois encore dirigée par l'objectif d'illustrer les différents stades nous traversant après la mort d'un être cher.
Un concept paraissant pompeux pour une musique s'annonçant tête-à-claque, que les Belges parviennent pourtant à rendre crédible. Il faut dire que la courte durée du format EP permet de mettre les choses à l'échelle, sans fioritures ou déballages abscons, grâce à une modestie qui parcourt
Shock / Deny et sa tambouille évoquant aussi bien les musiques post de ceux semblant aduler les débuts d'
Altar of Plagues (les Français de
Paramanesia par exemple, dont les tremolos intenses, mélodiques et drus se retrouvent ici) que ces coreux susceptibles de se briser à chaque instant, pleins d'innocence screamo. Ainsi, si les deux titres composant l'essai se perdent parfois trop dans leurs envies de porter une bure noire type Sunn O))), Deuil rattrape toujours ses moments par une interprétation ciselée de ses passages typiquement black metal, épiques et plombants au point de se rapprocher du meilleur de
Világvége des Suisses de Rorcal.
Des étincelles qui, bien qu'elles mettent un peu de temps à apparaître, font croire encore au potentiel des Belges. Deuil n'offre rien de novateur avec
Shock / Deny mais, comme lors de la sortie de
Acceptance / Rebuild, il n'en a apparemment pas la prétention : sortir sa peine comme elle vient, hurler, accélérer le tempo et s'arrêter sans penser à l'avant et après, les seules réflexions suivies à la lettre étant d'être honnête et clair (à la manière de ce chant, constamment éperdu), voilà ce qui semble véritablement guider le quatuor. Ce qui, malgré des compositions à l'équilibre précaire, malgré une production plus professionnelle qu'avant, permet de renouer avec cette magie qui fait son attrait.
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