Der Weg einer Freiheit - Unstille
Chronique
Der Weg einer Freiheit Unstille
A première vue, Der Weg Einer Freiheit est loin de verser dans le black orthodoxe. Pas de nom blasphématoire, d'imagerie sanglante ou négative, de satanisme avéré… en gros, soit les apparences sont extrêmement trompeuses, soit le propos est tout autre. Auteur d'un convaincant premier album qui révélait déjà un certain potentiel, DWEF envoie avec Unstille une claque aussi inattendue que jouissive.
Les Allemands possèdent cette faculté déconcertante de faire passer leurs compositions comme une lettre à la poste, peu importe la durée de celles-ci. Les Bavarois cultivent un véritable sens de la mélodie qui marque et frappent fort d'entrée de jeu grâce à l'excellente « Zeichen ». L'agressivité du black metal n'est jamais reléguée au second plan mais les musiciens calment le jeu grâce à des moments planants qui aident à mieux digérer l'ensemble. Si cette construction n'est pas des plus originales, elle n'en reste pas moins efficace. Et comme DWEF est intelligent, il conserve cette formule et l'applique à d'autres reprises sans jamais tomber dans la redondance.
Unstille a cette force d'être extrêmement varié tout en restant simple, ne perdant jamais de vue un fil conducteur qui offre une solide cohérence à l'album. « Lichtmensch » et « Zu Grunde » montrent la facette plus agressive du trio, où la section rythmique devient un véritable rouleau compresseur. Pas de ballades sous les étoiles au clair de lune comme on peut en retrouver sur « Nachtsam », uniquement une volonté de se montrer percutant. Seulement, là où tout aurait pu n'être qu'un déballage technique froid et clinique, les Allemands dévoilent une autre facette. Une certaine forme de mélancolie qui transparaît durant toute l'écoute, en particulier via les riffs. Cette façon de transmettre de l'émotion tout en conservant une maîtrise constante de leurs instruments et structures est probablement la plus grande force du disque.
« La voie d'une liberté » porte son nom à merveille. La musique communique constamment avec son auditoire, cherche à toucher et émouvoir sans en faire des caisses. C'est grâce à une telle recette que DWEF sort la tête de l'eau. Jouer sur un tel terrain est risqué. Il peut toujours y avoir LA longueur de trop, qui casse tout l'intérêt d'une piste. Le lead sans intérêt qui fait retomber l'ambiance. Or, non. Unstille est justement dosé. « Zeichen » et « Zerfall », culminant toutes deux à plus de dix minutes, ne souffrent d'aucun essoufflement. Mieux encore, on tient là les deux pièces maîtresses de l’œuvre, où le chant possédé de Tobias enfonce le clou.
Der Weg Einer Freiheit ne plaira peut-être pas aux amateurs de black metal à l'ancienne. Le côté moderne et les incartades atmosphériques risquent de laisser les puristes sur le carreau. Justement dosé mais jamais aseptisé, communicant des sensations diverses entre rage et rêverie, les Allemands se sont surpassés et le résultat de leurs efforts paye.
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