ZGARD n’est peut-être pas le groupe qui soulève le plus les foules... Il se trouve tout de même que les deux albums de lui que j’ai chroniqués jusqu’à maintenant sur Thrashocore ont eu de bonnes notes. Qu'est-ce qui fait que même si certains d’entre vous les suivent ces Ukrainiens ne percent pas véritablement ? Un style qui a le cul entre plusieurs chaises peut-être ? Quoi qu'il en soit ce cinquième album ne devrait pas changer grand chose. Il est très bon pourtant, mais le trio y reproduit sa même formule, cette voie qu'il se trace depuis ses débuts, depuis 2012. Alors il satisfera sans le moindre doute les fans, et convertira quelques âmes sensible au genre qui étaient passés à côté jusqu’à maintenant. .
Peu de changements donc, et c'est la raison pour laquelle je n’ai pas voulu relire mes deux écrits précédents en ces pages, je me suis dit qu’en les relisant j’allais être bloqué pour parler du nouveau car j’aurais eu l’impression de radoter. Je risque donc de réemployer le même vocabulaire pour les étiquettes, et citer les mêmes références. Mais si vous trouvez de lourdes similitudes entre cette chro de
Totem et celles de
Spirit of Carpathian Sunset et surtout
Contemplation, c'est bien parce que ces œuvres se ressemblent.
Les étiquettes et les références donc... En regardant rapidement celles que j’avais utilisée précédemment pour
ZGARD, j’avais parlé de Pagan Black Slave pour le premier album, de Pagan & Atmospheric Black Metal pour le quatrième. Cette fois-ci je serai tenté de faire encore plus long... Je lâche donc un beau « Atmospheric & Epic Melodic Pagan Slave Black Metal ». C’est long, mais au moins c’est précis, et parlant. Et c'est bien ça, l’heure de jeu de
Totem fait la part belle au black metal à la slave avec beaucoup de place aux mélodies, aux accents pagan et aux claviers. Les références permettent de mieux saisir. La base de la musique et du chant se trouvent auprès de
NOKTURNAL MORTUM. Sur chaque titre, des éléments, les couplets avant tout, rappellent leurs compères Ukrainiens, ceux qui tardent véritablement à sortir une suite à
The Voice of Steel tout en l’annonçant pour bientôt ! Des effluves de
Nechrist flottent su ces 8 nouvelles compositions mais avec non seulement une approche et un son modernes mais aussi beaucoup, beaucoup de sucreries par-dessus.
Une nouvelle fois
ZGARD nous enduit de sa pommade mélodique avec énormément de générosité. Il ne faut pas être allergique aux instruments traditionnels telles que des flûtes et guimbardes, sinon l'album ne passe pas. Ils nous renvoient fortement vers
TEMNOZOR ou
KRODA, mais n'apparaissent pas continuellement. C'est par moment uniquement, mais très mis en avant quand c'est leur heure ! Sur d'autres parties ce sont des claviers qui viennent occuper la même place, partant parfois même dans des cavalcades à la
LIMBONIC ART, Comme à son habitude, le groupe ajoute aussi beaucoup de sample, le vent vient souffler, des animaux viennent fureter... Et encore plus qu'à l'accoutumée les chœurs sont à la fête. Discrètement placés en fond sur un morceau, ils volent carrément la vedette au chanteur sur d'autres. Et il faut ajouter quelques vocaux féminins, peu présents, mais eux aussi tout aussi bien intégrés que le reste. Bref, il y a énormément d'ajouts et de variations qui se greffent sur la haine de base. Un résultat qui rappelle même
DARKESTRAH par instant.
Les artifices si nombreux ne sont en rien un handicap. Ce sont au contraire des éléments propres et indissociables de
ZGARD qui font son intérêt, même si les allergiques penseront le contraire. Mais si l'on n'a rien contre les mélanges, on appréciera la réussite car tout l’album parvient à respecter les équilibres. L'équilibre entre les styles tout d'abord, mais aussi entre les rythmes. Certains titres se veulent alors plus agressifs, d'autres plus introspectifs, d'autres plus envolés... Mais l'ensemble est tout à fait logique. Les Ukrainiens poursuivent leur bonhomme de chemin, cherchant toujours à améliorer leurs albums, avec une production de plus en plus claire et une maîtrise toujours en hausse.
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