In Malice's Wake - Light Upon The Wicked
Chronique
In Malice's Wake Light Upon The Wicked
Même si plus les années passent et plus le temps libre (le vrai !) vient à me manquer, je continue de parcourir régulièrement, autant que faire se peut, les différents promos que nous recevons en masse afin de ne pas méconnaitre une petite pépite qui aurait tout le luxe de passer au travers des mailles de mon filet aujourd’hui si larges. Je n’irais pas jusqu’à dire que « Light Upon The Wicked » est une ‘’petite pépite’’, faut pas pousser, mais tout de même un album qu’il aurait été dommage de rater et qui j’en suis sûr plaira à nombre de nos lecteurs.
Malgré déjà deux albums au compteur (« Eternal Nightfall » en 2008 puis « The Thrashening » en 2011) et près de quinze ans d’existence, jamais le nom ni la musique d’ In Malice’s Wake n’avait trouvé le chemin de mes esgourdes. C’est donc avec ce troisième opus que j’ai découvert le quartette de Melbourne et la mayonnaise a pris de suite ! Il faut dire qu’avec leur thrash racé et bien musclé, le groupe avait frappé aux bons tympans, et le label italien Punishment 18, au bon goût manifeste, ne s’y est pas trompé non plus.
Qu’est-ce qui rend donc « Light Upon The Wicked » si digne d’intérêt me demanderez-vous ? Le style avant tout bien évidemment ! Si j’apprécie le thrash sous toutes ses formes, j’avoue que les albums uniquement en tchouka tchouka pied au plancher ont facilement tendance à me lasser quelque peu, leur préférant toujours un brin de variation et un minimum de mid-tempo bien brise-nuque. Et je dois avouer que nos Australiens ont su ici savamment ménager la chèvre et le chou. Pour ce qui est du côté rapide, viril voire brutal, pas besoin de trente-six écoutes pour se rendre compte qu’ In Malice’s Wake n’est pas là pour vous faire dodeliner tranquillement de la tête ni pour vous bassiner avec des ballades à base de « baby, baby… Need ta watcha tonight ». Ça va bien souvent vite voire très vite (« A Sign Of The Times », « Annihilation Frost », « In Darkness », « Indoctrinator ») et ça frappe bien souvent fort voire très fort. S’il n’est pas la seule arme du combo, le tchouka-tchouka se taille tout de même la part du lion ici, épaulé ponctuellement de deux ou trois blasts timides certes mais qui appuieront comme il faut la face la plus brutale de « Light Upon The Wicked » (« Hear The Howls » à 1’30, « In Darkness » à 2’50, le début du titre éponyme). Mais pour mon plus grand plaisir, In Malice’s Wake ne se contente pas d’envoyer la purée tête baissée et sait se montrer plus accrocheur (sans aller jusqu’au ‘’groovy’’) en vous assénant de bons petits riffs mid-tempo jouissivement headbanguants (« A Sign Of The Times » à 2’15, « Annihilation Frost » à 1’55, « In Darkness » à 49’’ et 2’04) ? Amateurs de palm mute, comme moi, vous allez vous régaler ! Car même si le groupe ne réinvente rien (non sans blague ?) l’exécution est irréprochable, la composition soignée (des titres avec de vraies intros), le feeling et l’efficacité du riffing sont là, la dynamique d’ensemble assez imparable (merci au marteleur Mark Farrugia qui ne ménage pas sa peine tout au long de ces quarante-deux minutes) et l’intensité telle que l’on serait parfois presque tenté de lui accoler l’étiquette thrash/death. Saluons également les petites pointes de mélodies plutôt réussies qui suintent ici et là, quelques soli et leads souvent trop courts mais pertinents, l’album se clôturant d’ailleurs sur les notes presqu’aériennes de « The Halls Of The Damned ».
« Light Upon The Wicked » n’est bien évidemment pas un album novateur, les influences sont celles de nombre de groupes de thrash d’aujourd’hui, on pense tantôt à Slayer, tantôt à Kreator voire un Testament sous perfusion de testostérone (notamment pour les accents plus gutturaux de Shaun Farrugia rappelant furieusement ceux de Chuck Billy mais aussi parfois dans le riffing) et le tout me ferait finalement assez repenser aux Norvégiens de Harm, mais difficile de cracher dans la soupe devant un album qui, s’il s’essouffle un peu en milieu de disque par une certaine redondance, a le mérite de faire le job plus que correctement à savoir vous balancer une bonne mandale d’un thrash moderne sévèrement burné. D’ailleurs une écoute rapide des deux précédentes offrandes des Australiens confirme bien cette image d’un groupe maitrisant déjà à l’époque parfaitement son sujet. Ça promet pour la suite.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Plus proche de Slayer que de Kreator je trouve, Les extraits sont bien sympas, avec un riffing bien musclé. Bien plus inspirés que le dernier Suicidal Angels dans le genre. |
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1 COMMENTAIRE(S)
17/01/2016 15:17