God Disease - Doom Howler / Abyss Cathedral
Chronique
God Disease Doom Howler / Abyss Cathedral (Compil.)
Encore relativement discret dans le paysage underground hexagonal, South From Here Records est un jeune label originaire du sud de la France. Crée en 2014, celui-ci s’est d’abord cantonné à la "simple" distribution avant de passer aux choses sérieuses grâce à la sortie en novembre 2015 d’une compilation des Finlandais de God Disease.
Formé à Helsinki en 2010, le groupe se sépare deux ans plus tard après l’enregistrement de sa toute première démo. Ilkka Johannes Laaksonen et Henry Randström, seuls rescapés à bord, décident de continuer l’aventure. Très vite, God Disease reprend du service, sortant ainsi en 2014 et 2015 deux EPs intitulés respectivement Abyss Cathedral et Doom Howler. Cette compilation proposée aujourd’hui par South From Here Records n’est donc rien d’autre que la réunion de ces deux sorties sur un seul et même support.
Plutôt que de créer un nouvel artwork spécifique à cette sortie, le groupe a eu la bonne idée de mixer ses deux précédentes illustrations pour un résultat quelque peu chargé mais qui a au moins le mérite d’être clair pour peu que vous soyez déjà familier avec les précédents artworks. Quoi qu’il en soit, entre ce logo sans équivoque et cette pochette en noir et blanc, difficile de ne pas imaginer ce qu’il nous attend à l’écoute de cette compilation avoisinant les cinquante minutes.
Présentés dans l’ordre antéchronologique, on retrouve dans un premier temps les titres du EP Doom Howler suivi par ceux d’Abyss Cathedral. Un choix qui en vérité n’a aucune espèce d’importance dans la mesure où l’évolution du groupe est telle que vous ne verrez probablement pas la différence.
Ce que propose God Disease s’inscrit dans une certaine tradition finlandaise perpétuée depuis le début des années 90. Un Death Metal pataud et construit essentiellement sur des séquences mid-tempo lourdingues et des leads sinistres. A l’écoute de cette dizaine de titres, on pense souvent à une version allégée et plus ou moins accélérée d’Hooded Menace ("Doom Howler", "Sepulchral Swamp", "Abyss Cathedral"). Un sentiment d’ailleurs renforcé par le growl ultra caverneux d’Ilkka Johannes Laaksonen qui participe à donner cette impression de profondeur qui émane de ce Death Metal. Bien entendu, les Finlandais n’ont rien inventé, allant même jusqu’à tomber dans certains clichés avec notamment cette énième reprise d’Entombed et de son "Supposed To Rot", mais dans l’ensemble sa formule se montre tout de même assez convaincante et cela malgré quelques riffs et/ou séquences plutôt génériques (ce break de basse plutôt anecdotiqu sur "Doom Howler" à 2:47 ainsi que les riffs qui s’en suivent, le riff sur "Necromancer" à 2:31 et 4:16, le riff principal de "Only Death Is Real"...).
Une partie de l’intérêt suscité par le Death Metal de God Disease provient alors de cette alternance de séquences rampantes et maladives et de passages plus directs ("Maggots", ces quelques accélérations sur "Necromancer", "The Protector"...). Ce faisant, les Finlandais insufflent un minimum de rythme et de variation à leur musique même si on est bien loin des 300 BPM qu’affichent certains groupes. De toute façon là n’est pas le propos, God Disease cherchant davantage à instaurer une atmosphère lugubre et poussiéreuse plutôt que de réaliser une performance technique. En cela, le travail réalisé sur les leads est l’un des points forts du groupe. Une présence mélodique qui amène beaucoup de saveur à ces compositions qui, sans cela, manqueraient assurément de caractère. Il en ressort, comme pour Hooded Menace, quelque chose d’épique et de sinistre à la fois ("Doom Howler" à 2:24, "Necromancer" à 5:20, "Sepulchral Swamp" à 0:29, le début de "Of Frost And Fear", "Abyss Cathedral" à 0:54) qui rend chaque écoute plutôt agréable en dépit des quelques défauts évoqués plus haut.
God Disease ne suscitera probablement pas un émoi inconsidérable parmi les amateurs de Death Metal. La faute à un riffing inégal, parfois intéressant et efficace, parfois beaucoup trop anecdotique. Un manque de régularité qui relègue d’emblée le groupe parmi la cohorte de seconds couteaux que compte la scène scandinave. Pour autant, le Death Metal de God Disease n’est pas dénué de qualité à commencer par la qualité de ses leads et l’atmosphère qui s’en dégage. Le groupe a encore du chemin à accomplir avant de tirer significativement son épingle du jeu mais ces deux EP regroupés ici sous la forme d’une compilation attestent tout de même de belles prédispositions. Il ne reste plus qu’à confirmer tout cela par la suite. A suivre donc…
| AxGxB 24 Mars 2016 - 740 lectures |
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