God Disease - Apocalyptic Doom
Chronique
God Disease Apocalyptic Doom
S’il n’a jamais été le plus productif des groupes Finlandais GOD DISEASE a quand même fait très fort sur ce coup-là en mettant quatre années pour sortir ce nouvel opus, période seulement entrecoupée par un court Ep très sympathique publié quelques mois après cette dernière livraison en date et où pas mal de choses ont changé pour l’entité. Car si cette longue période a été marquée par son arrivée chez la jeune structure Portugaise de Gruesome Records c’est surtout le départ des deux guitaristes qui a marqué les esprits, ce poste semblant décidemment être compliqué à conserver chez elle tant il y’en a eu un paquet depuis ses débuts en 2010. Du coup à l’instar de ses compatriotes de RANGER celle-ci a décidé de s’entourer de membres de session pour cet album, histoire de ne pas encore faire plus poireauter des fans qui se finissaient par se demander si le trio restant allait être capable de faire aussi bien que le réussi « Drifting Towards Inevitable Death ». Et de ce côté-là l’attente en valait la peine tant les nordiques nous livrent ici un bon disque de Death/Doom très classique dans l’esprit mais parfaitement exécuté, et cela est amplement suffisant. Si tout ça n’atteint pas le niveau de CORPSESSED et LIE IN RUINS (tiens encore la Finlande !) on va passer quand même un très bon moment avec ces six morceaux de très bonne tenue générale, à la fois violents et rampants à l’envie communicative d’en découdre et de faire mal aux cervicales.
Cependant il va falloir attendre un peu pour être totalement convaincu de l’efficacité de ce long-format car à ses deux extrémités cela va être un peu redondant et quelconque, que ce soit via l’ouverture « Ashes » qui peine vraiment à décoller ou la clôture « Serenity Abandoned » qui au contraire traîne en longueur, et ne donne pas la sensation de vouloir se finir. Si ces deux plages souffrent d’un manque de couilles évident et d’un rythme bridé qui ne varie pratiquement pas, les quatre autres au contraire vont être nettement plus dynamiques et emballantes et en premier lieu l’excellent « Built By Dead Hands », qui ne va pas hésiter à accélérer un peu la cadence au milieu d’ambiances compressées où lumière et noirceur se côtoient en bonne intelligence. Si techniquement tout cela reste assez sobre force est de reconnaître que cela sied parfaitement au style de la bande qui alterne entre missives écrasantes et passages solaires, où les notes des deux guitares se mêlent parfaitement l’une dans l’autre pour sortir ainsi du brouillard et de l’obscurité totale. D’ailleurs si ici on se surprend presque à taper du pied de par ce groove consistant qui émerge à plusieurs reprises, celui-ci va d’ailleurs apparaître de manière plus flagrante sur le varié et impeccable « Remembrance » de par du mid-tempo entraînant ponctué de ralentissements pachydermiques pour un rendu nickel, même si cela aurait gagné en densité en étant un peu raccourci.
Néanmoins cela n’est pas du tout un souci vu que la suite va encore grimper en intensité et en accroche via tout d’abord le magnifique « Leper By The Grace Of God », qui mise majoritairement sur le médium et la vitesse et qui écrase tout sans faire de quartier tout en donnant une furieuse envie de headbanguer (notamment par l’ajout d’un long solo mélodique riche en harmonies et qui déchire le ciel au milieu des ténèbres toujours impénétrables). Si elle ne s’éternise pas cette composition trouve le moyen de dévoiler tout le panel de ses créateurs qui prouvent que même en accélérant franchement l’allure ils sont capables de faire de belles choses (tout en conservant une densité permanente), à l’instar de « Futile Effort To Breathe » qui joue autant sur les dissonances que le grand-écart. Là-encore les invités réalisent une prestation de haute-volée avec leurs instruments qui lorgnent autant vers les pendants stellaires que nocturnes, et dont le ressenti est accentué par ces variations rythmiques permanentes. Si le combo a densifié son écriture comme sa musique - en y incorporant plus de variété qu’auparavant, il n’en a cependant pas perdu le classicisme qui lui sied totalement, même si malgré toutes les qualités qui lui sont siennes il en faudra plus pour espérer grimper au-delà de la deuxième division où il est confiné et d’où il ne sortira pas… du moins dans l’immédiat. Car outre être un peu inégal cet enregistrement a parfois du mal à s’emballer et à être franchement mémorable, bien que l’appréciation globale soit plus que convaincante et qu’on pourra facilement poser une oreille dessus sans craintes d’ennui ou de mal de crâne. Bref tout cela reste cohérent et appréciable vu qu’il n’y aucune trace d’ennui ou d’envie de sieste… un détail souvent récurrent dans ce style, et du coup on peut espérer voire même supposer que les mecs en ont gardé sous la semelle pour leurs futures livraisons et qu’elles seront encore meilleures que ce cru déjà de très bonne tenue… à suivre donc pour le meilleur sans doute !
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