Ah, ce que j’ai pu passer de bons moments avec
SAD. Déjà 10 ans ont passé depuis le premier album
Total Nothingness (2006), et leur flamme noire ne s’est jamais éteinte. Ils ont toujours poursuivi sur la même fréquence, un équilibre judicieux entre le trve black et le mélodique. Une formule loin d'être unique, mais dont ils sont de fiers représentants. C'est pour nos Grecs une ligne de conduite implacable.
Ils sortent leur 6ème album avec
Utter Nihil Worship, semblant avoir trouvé un rythme de croisière de 3 ans entre deux albums.
Abandoned and Forgotten était sorti en 2010,
Devouring the Divine en 2013. Ce qui ne veut pas dire qu’ils chôment pour autant. Ils sont finalement très actifs, faisant des concerts et sortant des splits. En 2015 ils en proposaient un associés à
SARKRISTA, en 2013 à
PAGAN HELLFIRE.
Des liens semblent s'être tissés avec le Canadien, Incarnatus, qui a été invité par
SAD à prendre le micro sur un titre, « Beneath the Structures’Fall ». Seuls les plus doués d’entre nous auront reconnu son timbre, pas si marqué que cela. Moins que celui de Nadir, chanteur habituel de
SAD, qui fait dans le nasillard criard. Ce qui pourra déplaire à certains d’ailleurs. Ses cris sont des « ouin ouin » continus, sans réelle variation, et vont lasser les plus exigeants. Moi j’aime bien... Geisterber aimait bien aussi d'après sa chronique... On est apparemment plus touchés par des vocaux possédés que des vocaux trop carrés. Si vous n'aimez pas,vous n'aurez qu'à vous concentrer sur « Extended Lysergic Perception »; morceau sans vocaux, mais musicalement identique aux autres. Ce n'est pas un intermède possédé par des éléments ambiant, folk ou acoustique chaipakoi.
Musicalement justement, parlons-en.
SAD ne se réinvente toujours pas. Toujours beaucoup d’énergie, toujours beaucoup de dynamisme, toujours la rage au ventre. Et toujours ces mélodies tristes qui viennent se greffer là-dessus. Les titres deviennent des cavalcades douloureuses qui nous emportent vers la mort... En chantant, en souriant mais avec la larme à l'œil. Le multi-instrumentiste derrière les compositions, Ungod, a toujours le sens du riff qui fait mouche, qui attrape l’oreille et maintient l’auditeur attentif. Il arrive à chaque fois à dérouler des morceaux sur près de 7 minutes de manière très naturelle, sans tomber dans les longueurs. La porte s'est ouverte, on est entré, on est sous le charme?
Par contre, on reprochera des similitudes entre les titres.
SAD reste dans son domaine. Et donc on reprochera aussi des similitudes avec les anciens albums. On peut le voir comme une qualité mais la formation est d’une constance agaçante. Ne me faites pas écouter un de leurs morceaux sans me donner le nom de l’album, je serais sûrement incapable de répondre. « Euh, oui, c'est SAD. Pas le premier album qui est plus rude. Pas le deuxième qui est plus étouffé, mais alors dire entre le troisième, le quatrième, le cinquième ou le sixième... Je donne ma langue au chat ! ».
C’est donc encore une fois une sortie qui respecte les valeurs de
SAD. Ceux qui ne connaissent pas peuvent commencer avec cet
Utter Nihil Worship. Il constitue un bon premier pas dans l'univers crépusculaire des Grecs. Ni moins bon, ni meilleur que les autres albums...
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