chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
79 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Sad - Devouring the Divine

Chronique

Sad Devouring the Divine
Depuis 2005, les Grecs de SAD font leur petit bonhomme de chemin, bien cachés dans les miasmes du Black Metal Underground sans jamais briller outre mesure. Toujours plus ou moins considérés comme faisant partie de la longue liste des éternels seconds couteaux, au gré d'albums plus ou moins bons, les méditerranéens pourtant mené par l'émérite Ungod, aux projets de qualité (NARGOTHROND, NECROHELL...) peinaient clairement à m'intéresser : trop de facilités mélodiques dans leurs riffs, trop de mièvrerie dans certains morceaux et une audace soit complètement atrophiée, ne sortant presque jamais des bornes propres au style, soit complètement exagérée... pensons à l'échec lamentable qu'était la reprise de RADIOHEAD, « Street Spirit » ! Du coup, vous devez déjà vous demander ce qui me pousse aujourd'hui à m'intéresser de plus près à ce Devouring the Divine, au point de se l'infliger plusieurs fois en vue d'une chronique ? Je ne vais pas vous le cacher, c'est d'abord son artwork tout bonnement somptueux qui m'a instantanément pris l’œil en otage pour ne le relâcher qu'une fois l'acquisition du vinyl chez l'excellent Hass Weg Productions accomplie. Exit les sempiternels clichés, place à une illustration personnelle et accrocheuse, exposant une sinistre chimère qui affirme à merveille les progrès évidents effectués par SAD qui allait, au travers des extraits qu'on pouvait entendre sur le net avant sa sortie en février, déverser dans cette cuvée 2013 son lot de surprises.

Et pour ce qui est de la surprise, elle est bien présente ! Qui attendait SAD à ce niveau ? Sûrement pas moi. Je n'étais vraiment pas de ceux qui pensaient taper du pied en rythme tout en secouant inconsciemment la caboche et me remplir de frissons à l'écoute de ce Devouring the Divine. « Cursed By The Light » introduite par ses cinglants coups de caisse claire, plante la bannière d'un duo revigoré, à l'atmosphère revancharde. « Vous nous avez pris pour des buses ? Tant pis pour vous ! », semblent-ils rugir au travers de textes certes clichés mais toujours fielleux et désespérés. Les progrès accomplis sur les riffs sont criants, à l'image de l'énorme « Grim Reflexion » et de ses lignes mélodiques déchirantes, à mille lieux des tremolos vaguement mélancoliques qu'on pouvait entendre sur certains morceaux clairement dispensables des précédentes sorties. Ici, les ralentissements (« Grim Reflexion », « Messenger of Corrosion ») sont parfaitement exécutés et ne coupent la dynamique que pour mieux poignarder le cœur de l'auditeur livré en pâture à la beauté et à la grâce évidente de ces riffs, ascenseurs express vers la transe. S'il pourra rester sceptique au début (« non mais calme toi Michel, c'est SAD quoi... ») le fanatique de Black Metal classique à la Finlandaise par exemple ne manquera pas de pousser des cris transcendés (« quand même ! Merde ! ») à l'écoute des rythmes endiablés sur lequel jongle cet album. On reconnaîtra évidemment les influences de combos emblématiques comme SARGEIST ou HORNA dans ces hymnes pleins de profondeur proposés par SAD.

Le point fort de ces Grecs a toujours été la voix ultra criarde de Nadir, contribuant bon-grès mal-grès à leur façonner une identité par le passé. Ici, cette voix trouve enfin des riffs auxquels répondre, et ce sans aucune fioriture malvenue. La douleur de ce vocaliste qui habite avec panache les hymnes Black Metal qui composent ce Devouring the Divine n'en est que plus crédible ! Ses cris sont amples et sa voix reste très sèche, très naturelle : aucun effet ne semble être utilisé pour lui donner un supplément de puissance, qui se suffit à elle-même. Son agonie sur les fins de cris lui octroie une vraie intensité dramatique, maintenue durant tout l'album. Au milieu de ce son fort équilibré et juste, elle n'est que plus marquante et assommante ! Si elle reste toujours assez aiguë, elle explore aussi d'autres registres, lançant notamment avec un dégoût salvateur la sublime dernière piste « I Bleed A Lake ». Même si les textes restent très classiques et assez peu inventifs, jonglant sur les thématiques blasphématoires et guerrières habituelles pour le style, la fougue homogène inhérente à ces sept cantiques les compense assez largement.

La morsure d'énergie créée par l'enchaînement « Unholy Crusade » / « Messenger Of Corrosion » est mortelle. Voilà deux morceaux qui brillent par leur efficacité extrême, véritable maître-mot d'un album qui sait varier les plaisirs sans jamais tomber dans la lassitude. Morceaux plus courts, plus concentrés... même sur « I Bleed a Lake », dernier morceau de l'album caractérisé par sa longueur, SAD ne retombe pas dans ses travers, sachant varier l'assaut tout en restant à la fois binaire notamment au niveau de la batterie et subtil au niveau des riffs. On pourrait croire que l'intensité redescend sur « The Fossilisation Process » ? Pas un brin les gars, l'introduction un peu bateau et en dessous du reste s'efface rapidement au profit d'une déferlante de riffs alternant entre un « poum tchac » salement bonnard et un blast beat surplombé par une mélodie obsédante qui restera durablement en tête. T-E-R-R-I-B-L-E. En plein milieu du morceau, le pont continue l'agression et maintient l'auditeur dans une dynamique constante. Les méditerranéens développent sur cet album une science du riff efficace qui séduira à n'en pas douter les amateurs de ce genre de Black Metal crû et direct tout comme les énergumènes moins rompus à l'exercice qui prendront le temps de poser l'oreille dessus.

« Arrêtes de t'enflammer, Arsène ! », me dit-on dans l'oreillette... Bon sang, mais puisque je vous dis que ce très bon Devouring the Divine relègue les précédentes sorties au rang d'anecdotiques ! À l'évidence, SAD passe de « groupe pas-dégueu-mais-trop-générique » à « groupe sous-estimé » en 2/2. Passement de jambes, dépôt de carte de visite et passe décisive, le tour est joué : leur Black Metal ira dans la lucarne sans se perdre dans des dribbles inutiles ou des combinaisons foireuses. Sans nul doute, ils passeront au travers de n'importe quelle défense préparée à ce genre d'assaut délicieusement régressif. Défauts et clichés mis à part, les Grecs affirment avec leur fière nouvelle offrande qu'on peut encore sortir un très bon disque de ce registre en 2013. En espérant qu'ils parviennent à retrouver la même inspiration brûlante pour un successeur digne de ce nom, pour dépasser ce statut nouvellement acquis et débroussailler davantage les branches envahissante de l'Underground qui les condamnait jadis à stagner.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Sad
Black Metal
2013 - Hass Weg Productions
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (2)  7.25/10
Webzines : (1)  7.5/10

plus d'infos sur
Sad
Sad
Trve Black Metal - 2005 - Grèce
  

tracklist
01.   Cursed by the Light
02.   Grim Reflexion
03.   Satan's Lullaby
04.   Unholy Crusade
05.   Messenger of Corrosion
06.   The Fossilisation Process
07.   I Bleed a Lake

Durée : 46:20

line up
parution
23 Février 2013

voir aussi
Sad
Sad
Misty Breath of Ancient Forests

2020 - Purity Through Fire
  
Sad
Sad
Black Metal Craft

2023 - Purity Through Fire
  
Sad
Sad
Utter Nihil Worship

2016 - Drakkar Productions
  

Essayez aussi
Isgärde
Isgärde
Jag enslig skall gå

2016 - Symbol Muzik
  
Bašmu
Bašmu
Black Sorcery From Within Arcane Caverns

2017 - Autoproduction
  
Dark Fortress
Dark Fortress
Eidolon

2008 - Century Media Records
  
Wyrd
Wyrd
Vandraren

2021 - Wolfspell Records
  
Gorgon
Gorgon
Traditio Satanae

2021 - Osmose Productions
  

Sodom
Agent Orange
Lire la chronique
Atrophy
Asylum
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique