"Come Spring of next year, we’ll be putting the band to rest. There isn’t some huge explanation to give. To put it simply, we all decided that we would rather end it on our terms and when we want to, rather than fade off. We’ve never been the type to only play a few shows here and there or sit dormant for any amount of time. Expire started as a band that didn’t know how to slow down and that’s the way we’ll end it."
Ainsi, c’est par ces quelques lignes que les Américains d’Expire ont annoncé début août la fin prochaine de leurs activités. Un choix surprenant étant donné la notoriété qu’avait réussi à gagner en l’espace d’un seul album ce petit groupe originaire de Milwaukee dans le Wisconsin. Ceci étant, on ne peut que saluer le geste d’un groupe qui préfère s’en aller la tête haute en ayant dit ce qu’il avait à dire plutôt que de finir par tourner en rond, sans énergie et sans passion.
Sorti en septembre dernier sur Bridge Nine Records (soit quelques mois seulement après la sortie de
Old Songs, compilation regroupant les deux premiers EPs du groupe),
With Regret est donc le troisième et dernier album d’Expire. Deux ans après un
Pretty Low qui en avait malheureusement déçu plus d’un, le groupe vient (re)mettre les points sur les "i" comme pour mieux nous faire regretter son départ quelque peu prématuré.
Du haut de ses vingt-deux minutes (pour treize titres),
With Regret prend le même chemin que ses deux prédécesseurs. Un disque expéditif qui ne s’embarrasse d’aucun superflu. Pour se faire, Expire utilise la même recette que les années précédentes soit un riffing nerveux et abrasif tout en efficacité (en dépit de quelques petites choses un petit peu perturbantes à l’image de ce riff dissonant sur l’introduction de "Vultures" et qui n’est pas sans rappeler certains groupes de Hardcore Chaotiques des années 90 ou bien encore ce passage un rock’n’roll à la Every Time I Die sur "The Harsh Truth"), une basse aux rondeurs affolantes qui n’hésite pas à voler la vedette à ses petits camarades, une voix arrachée gorgée d’amertume et enfin pour terminer une production musclée et plus compacte qu’auparavant signée Andy Nelson (Weekend Nachos, Harm's Way) qui a néanmoins le bon goût de ne pas trop en faire.
Disque moderne construit sur les bases d’un Hardcore new-yorkais à la manière d’un Backtrack, ce nouvel album ne surprendra personne. Ni ceux qui ont déjà posé leurs oreilles sur la musique de ces jeunes Américains ni ceux déjà familier avec la scène Hardcore et qui découvriraient pour je ne sais quelle raison Expire avec cet ultime album. Car soyons honnête, cela fait belle lurette que l’on a ici laissé de côté la notion d’originalité pour se concentrer sur l’essentiel, des riffs, du groove et de l’énergie.
Et pour le coup, les quatre garçons de Milwaukee en ont à revendre. Sans rien bousculer des codes en vigueur, Expire enchaîne les brûlots de moins de deux minutes avec une énergie folle ainsi qu’un sens du groove toujours aussi redoutable (à ce petit jeu-là, "Fighting The Slip" commence d’ailleurs très fort avec ces riffs abrasifs et ultra-découpés même si, rassurez-vous, la suite n’est absolument pas en reste). Attendez-vous ainsi à arpenter en long en large et en travers votre salon lors de mosh-part ou de séquences viriles sacrément bien senties ("Divide And Conquer" à 1:07, "Hidden Love" à 1:20, "Regret" à 1:18, "Medicine" à 1:28, "Live Or Die" à 1:04 et ainsi de suite...) entrecoupées d’ailleurs pour la plus part de franches accélérations. Bref, si vous êtes amateur du genre, vous connaissez la chanson sur le bout des doigts.
Grâce à une production plus agressive qui a su conserver la nature abrasive des compositions d’Expire tout en y apportant davantage de puissance,
With Regret vient surpasser son prédécesseur et (re)donner espoir à ceux qui avait été quelque peu déçus par un
« Pretty Low » peut-être moins nerveux et incisif que le Expire de
Grim Rythm,
Suffer The Cycle ou bien encore
Pendulum Swing. Ce troisième et dernier album est en tout cas une franche réussite qui se plait ainsi à aller à l’essentiel avec ce qu’il faut de hargne, de groove et d’agressivité. Un équilibre parfait qui nous fera regretter à coup sûr le split des Américains en dépit d’une scène qui demeure particulièrement active en la matière.
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