Et si le talent de Uncle Acid and the Deadbeats était parti chez Beastmaker après
Bloodlust ? Question stupide, j'en conviens (ou alors il existe une boite d'intérim de l'inspiration où je dois signer immédiatement, étant donné le mauvais démarrage de cette introduction), mais qui surgit directement à l'esprit quand
Inside the Skull commence.
Car le groupe de Californie comble tellement les attentes déçues par deux fois durant
Mind Control et
The Night Creeper qu'il devient le parfait exemple de la formation Rise Above ayant tout compris à ce que doom et rock ont de commun. Déjà avertis par le sympathique
Lusus Naturae, les amateurs de ce son devant tout à Pentagram et Black Sabbath seront aux anges avec
Inside the Skull, cochant toutes les bonnes cases : chant langoureux, guitares groovy et enlevées, passages où la lourdeur s'oublie au profit d'un psychédélisme flirtant avec l'occulte, format court et percutant, refrains prêts à faire de nos cerveaux leurs lits. Un bonheur qui semble assumer ces références connues et reconnues, jusqu'à une façade que l'on croirait sortie du meilleur des illustrations horrifiques d'une certaine époque.
Sauf que. S'il est clair que Beastmaker plaira en premier lieu à ceux adorant aussi bien les ambiances surannées d'un temps révolu qu'un certain type de doom rétrogradant là où beaucoup préfèrent aller de l'avant,
Inside the Skull n'est pas uniquement un album où les pisse-froids pourront déclamer qu'il est « taillé pour ceux guettant chaque année les préventes du Roadburn », la mesquinerie au bord des lèvres. Certes, les quelques notes utilisées pour faire ce disque sont celles adoubées par les Grands Anciens du doom/rock, de même que l'aura que les morceaux transmettent, faite de cimetière, encens, sabbat délicieux et monstres allant du squelette au vampire. Seulement, une fois dépassé ce côté traditionnel flirtant avec le cliché qu'inspire une écoute lointaine de ce deuxième longue-durée, les Ricains développent leur propre univers sur lequel ils règnent en maîtres sans donner à dire qu'ils ont loué le terrain.
« We get a lot of reference to Sabbath, but I’m more influenced by Danzig, Metallica, and Pentagram. », déclarait récemment Trevor William Church dans
une interview accordée à Decibel Magazine. Un fait qui se ressent une fois que le rideau épais, fait d'adoubement par Lee Dorian et rappels évidents, se dérobe.
Inside the Skull, derrière tout ce que l'on voudra appuyer d'imagerie ésotérique et cramée issue des années 70, sonne furieusement metal. Un détail qui finit par être une diablerie, se nichant dans des riffs où le libellé thrash ne se rate que sur une question de rythme (le morceau-titre notamment), jusqu'à une pochette au jaune finissant par faire penser à Judas Priest. Prenant intelligemment le contre-pied d'un
Lusus Naturae rock et écroulé, Beastmaker se présente cette année à son plus éclatant et sauvage, sans pour autant abandonner cette sensualité qui habite ses sorcelleries (les séductions « Now Howls the Beast », « Nature of the Damned » ou encore « Give Me a Sign »).
Aussi rigoureux qu'arraché, la constance virant à l'incandescence,
Inside the Skull donne l'impression de voir à chaque fois Beastmaker écrire son morceau définitif. Un sentiment tel qu'il devient difficile de citer une composition surplombant les autres ! Malgré un coup de mou en début et en fin, façon démarrage et atterrissage sur des pistes un peu trop déjà vues (« Evil One » et « Sick Sick Demon », sans être mauvaises, ne sont clairement pas au niveau de leurs sœurs), ces trente-huit minutes font étrangement vivre plus rapidement sur un tempo lent. Il faut dire qu'avec un chanteur aussi étincelant, à la fois drogué et bellâtre, sorte de satyre en guenilles de metalleux à l'ancienne, impossible de ne pas se laisser prendre ! Un dernier élément (mais certainement le premier quand l'écoute se fait), qui appuie l'idée que Beastmaker, pour tout classique et inoffensif qu'il peut paraître, est en vérité l'inverse de tout cela, cherchant à se loger « à l'intérieur du crâne » les turbines en feu.
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