Direwolves - The Great Year
Chronique
Direwolves The Great Year (EP)
J'avais immédiatement aimé Direwolves en posant mes oreilles sur leur premier effort,
Me From Myself, To Banish, y retrouvant avec joie (pas sûr que le mot soit bien choisi) la violence et l'énergie du désespoir emo-screamo-hardcore présente chez des groupes comme Birds In Row ou No Omega. Les bretons laissaient apercevoir un fort potentiel qui fut ensuite affirmé avec leur premier album,
Aegri Somnia. Après trois ans d'attente, les revoici avec un nouvel EP, dont le titre et le bel artwork encore et toujours signé par
Fortifem résument parfaitement l'année 2016.
On se rend très vite compte que la violence se place de plus en plus en retrait chez les loups-garous, permettant à l'émotion qui n'était jamais loin de prendre la place forte. Chaque chanson possède son feeling propre, sa petite touche personnelle, sa mélodie qui fait mouche et qui chope l'auditeur par le colbac pour lui crier de redescendre les pieds sur terre. Que ce soit la rage combattante de 'Unpoisoned', le cri de désespoir amoureux de 'Oaths & Duality', ou encore le nihilisme de 'Ascent' avec son passage de blast épique, Direwolves est au bord de la rupture, se baladant sur la corde raide, sans savoir de quel côté il va tomber.
A l'inverse des albums précédents, c'est maintenant la violence qui ne traîne jamais loin. Elle resurgit à tout moment, et en paraît encore plus dévastatrice, frappant à grands coups de poing sa fatalité sur 'Unpoisoned', et terriblement oppressante lors du quasi-breakdown de 'Paths To Metnal' où moment où P. hurle paradoxalement
"I'll come out of the cave, I'll live free from the call of the grave". Rahh, ce frisson !
Et comment ne pas mentionner cette grandiose dernière piste ? 'From Tomb To Womb' est une de ces chansons que je pourrais écouter en boucle tant ce qu'elle dégage fait vibrer ce qu'il faut chez moi. Ses paroles pleines de désillusions, son couplet speed et mélo et surtout son refrain à la guitare aussi entêtante que désabusée me feraient sortir sous la pluie battante, le casque sur les oreilles. Ne serait-ce que pour savourer le retour du soleil en même temps que la fin de la chanson, qui sort la tête de l'eau pour conclure l'album sur une touche d'espoir malgré tout. Rideau.
The Great Year est cruellement court, normal pour un EP, mais c'est une leçon de hardcore emo. Constamment à fleur de peau, c'est un disque que l'on ressort les jours de vague à l'âme, comme un petit bouquin de poésie un peu cru, pour se libérer un peu,
"like the mask you let down when you're finally alone for good".
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