Poison The Well - You Come Before You
Chronique
Poison The Well You Come Before You
Je dois vous avouer avoir longtemps hésiter sur la chronique de
You Come Before You… Difficile en effet de chroniquer d’une part un album extrêmement déroutant et d’autre part un album synonyme de clash, faisant signer le divorce entre les Floridiens de Poison The Well et leurs nombreux fans de la première heure. Le très bon mais trop inégal
Tear From The Red annonçait le changement du groupe vers un emo/rock atmosphérique, un an et demi à peine après, Poison The Well revient déjà avec un nouvel album ainsi qu’un nouveau label et pas des moindres (Atlantic Records ou le label de Pantera, Ray Charles, Led Zeppelin..). Niveau line-up, pas de changement si ce n’est le recrutement d’un bassiste (instrument qui manquait cruellement sur l’opus précèdent).
« Déroutant », un mot effectivement on ne peut plus juste pour décrire ce troisième album des Américains. Un paradoxe éprouvant à noter sur
You Come Before You : c’est l’album le plus brutal et en même temps le plus mélodique de leur discographie. Poison The Well n’y va effectivement pas avec le dos de la cuillère : les passages metal/hardcore sont d’une violence sans équivoque que n’importe quel brute apprécierait ! La faute d’abord à l’acteur principal, Jeffrey Moreira, au chant hardcore très puissant et encore plus poignant qui tape cette fois-ci d’avantage dans les graves (bien jouissif !). Les musicos ne sont évidemment pas en reste, çà joue beaucoup plus énervé (gros riffs et tempo rapide) et plus barré (rythmique de pieuvres et riffs techniques) : « Zombies Are Good For Your Health » et « Crystal Lake » en sont les parfaits exemples. Et puis il y a ce côté pesant régnant sur tout l’album causé par un accordage plus bas mais surtout une production bien grasse privilégiant les basses (quel bonheur pour le bassiste que je suis) !
A côté de ces passages lourds et violents, viennent se greffer ce qui avait fait grincer les dents sur
Tear From The Red. Pour vous situez la chose, imaginez le croisement entre un groupe de metal/hardcore et un Deftones fusionné à un Dredg. Je tiens avant tout à m’excuser auprès des fans de cette comparaison mais les passages rock atmosphérique dépressif aux moult effets (et arrangements) ainsi que le chant clair de Jeffrey, ne pourront qu’appuyer mes dires. Malheureusement nous sommes très loin des groupes suscités, en particulier de la comparaison avec le gros Chino… Jeffrey aura une nouvelle fois la facheuse manie de vouloir trop en faire et de pousser son chant à ses derniers retranchements : écoutez donc « Meeting Again For The First Time » ou « The Realist » (Armande de la Star Ac en ferait une syncope). Le problème c’est que ce chant clair exagéré prend tout l’album (43 minutes !) et que çà a beaucoup de mal à coller, difficile donc de récupérer et de l’oublier (vos oreilles en siffleront encore)…
Assez rageant car l’album démarrait de bien belle façon (les trois premiers titres) avec bien évidemment le hit inévitable « Ghostchant » ! Lorsque l’on décortique les autres titres, on se rend compte du travail exceptionnel de compositions malgré une certaine inégalité sur tout l’album. Peut-être suis-je le seul à faire une fixette sur le chant ? Même si j’ôte ce chant poussif de ma tête, les enchaînements et certains passages (poussifs eux aussi) ne sont pas vraiment dignes d’un groupe de calibre. Reste que si on oublie un monument tel que
The Opposite Of December, l’album se veut plutôt bon et donne encore espoir pour leur prochain album (qui sait ?).
| Mitch 2 Octobre 2006 - 2170 lectures |
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