Poison The Well - The Opposite Of December (A Season Of Separation)
Chronique
Poison The Well The Opposite Of December (A Season Of Separation)
Mon dieu que de souvenirs avec ce groupe floridien ! Je me rappelle encore lorsque je surveillais les plages de Miami avec Roberta, j’avais découvert un petit groupe local de metal/hardcore au potentiel immense : un groupe formé en 1997 qui avait forte impression avec son premier EP Distance Makes The Heart Grow Fonder. Le célèbre label de metal/hardcore Trustkill les fait signer sur le champs malgré un changement de line-up quasi-total : seul le batteur reste à la barre... Sauf que le gaillard va recruter de forts bons musiciens. Fini les deux chanteurs du précèdent Poison The Well, un certain Jeffrey Moreira remplace les deux bonhommes et cela avec une facilité assez déconcertante…Un an après l’EP, Poison The Well revient donc tout frais pour enregistrer une pièce angulaire du metal/hardcore ricain, j’ai nommé The Opposite Of December.
Pour les connaisseurs, on pourrait rapprocher le style de Poison The Well à Shai Hulud. Çà vous aide pas on dirait ? Pour vous décrire la chose simplement, imaginez un metal/hardcore relativement violent et sombre (méchants moshparts et gros riffs au rendez-vous), aux multiples changements de rythmes, aux nombreux passages acoustiques et mélodiques ainsi qu’à un chant hurlé/parlé/chanté qui devrait en étonner plus d’un ! La surprise devrait être de taille dès les premières secondes de l’un des meilleurs titres du groupe, « 12-23-93 », titre qui ne pouvait pas mieux exposer le style de Poison The Well : brutal, mélodique, planant et poignant. Dernier point qui se veut des plus important dans la musique du groupe, il suffit de lire les paroles qui se rapprochent plus de poèmes qu’autres choses. « 12-23-93 » vous prendra déjà les tripes et s’accentuera quand vous aurez compris que le titre correspond au suicide de la sœur du chanteur le 23 décembre 1993…. Toutes les paroles de l’album se veulent construites ainsi : impossible de ne rien ressentir face à cet album clairement le plus noir de la discographie de Poison The Well. Pour déverser tout ce chagrin et cette haine, un seul homme : Jeffrey Moreira. Inutile de dire que rarement un chant qu’il soit hurlé, chanté ou parlé (à la manière d’un Morning Again) n’aura été si bluffant et si efficace. Jeffrey hurle du plus profond de ses entrailles à la manière d’un possédé, à en cracher du sang sur scène et passera de manière ahurissante à un chant clair (appuyé de ses guitaristes) des plus sublimes !
Servi par l’un des meilleurs chanteurs du genre, Poison The Well peut aussi rougir d’avoir d’excellents compositeurs. C’est simple chaque titre de The Opposite Of December est à classer au panthéon du metal/hardcore : neuf titres pour un total d’un peu moins d’une demi-heure, court certes mais ce sont vingt-huit minutes des plus jouissives ! Chaque passage a été fignolé aux petits oignons, prenant ses influences aussi bien dans le metal que dans le hardcore et devrait donc ravir autant les métalleux en herbe que nos amis les coreux : headbangs et moshparts sont de mises ! Malgré des titres relativement courts (3 minutes en moyenne), leur richesse est des plus étonnantes, jonglant avec une certaine facilité entre brutalité et douceur. Certains moments me font même penser à un Between The Buried And Me (écoutez ce groupe ! *message subliminal*) dû fait de structures assez barrées. Attendez-vous donc à une musique riche et efficace, que ce soit le chant clair et le passage acoustique de « Slice Paper Wrists », l’intro et les riffs cultissimes de « Nerdy », la schizophrénique « Mid Air Love Message », la planante et magnifique à vous donner des frissons « My Mirror No Longer Reflects »… Bref absolument rien n’est à jeter sur The Opposite Of December et ceci pour notre plus grand plaisir.
Il est clair que l’album se termine un peu trop prématurément et qu’on aurait aimé en entendre encore un peu plus car aucun sentiment d’ennui n’aura été ressenti tout le long de l’album. The Opposite Of December se voudrait synonyme de perfection si le groupe avait ajouté trois ou quatre titres en plus…Reste que Poison The Well nous sort un album sans fautes, avec des titres qui résonnent encore comme des hymnes pour certains. Un album qui me touche assez car il m'évoque plein de bons souvenirs ainsi que mes premiers pas dans le monde du bruit...heu du metal. Un premier opus redoutable qui annoncera le niveau et le style du groupe dans la scène extrême (tournées avec Cryptopsy et consorts!). L’un des meilleurs albums du genre qui devrait plaire à toutes les communautés : un « must-have » pour les amateurs, un « must-listen » pour les autres.
| Mitch 22 Octobre 2005 - 2674 lectures |
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