Poison The Well - Tear From The Red
Chronique
Poison The Well Tear From The Red
Avec seulement un EP et un album des plus talentueux, les floridiens de Poison The Well sont devenus très vite un des groupes du gratin du metal/hardcore américain. Fiers de leur style assez unique dans la scène, le groupe nous revient deux ans et quelques mois après le cultissime The Opposite Of December pour confirmer sa place sur le trône. Afin de ne pas faire un simple clone de leur précèdent opus, Poison The Well accentue ses influences emo/rock pour un Tear From The Red encore plus gorgé d’émotions. Ce deuxième album marque aussi un changement dans la line-up avec le départ du très bon bassiste de Poison The Well (qui ne sera pas resté bien longtemps) qui va malheureusement priver la musique de basse (je sens les bassistes crispés).
Poison The Well oriente c’est vrai sa musique différemment, mais je rassure tout de même les sceptiques c’est du Poison The Well pur jus malgré les apparences ! Tenez pour vous convaincre, écoutez moi donc le premier titre « Botchla » (nom d'une fille que Jeffrey a rencontré en Inde) pour vous faire un avis là-dessus. Trente secondes d’un chant tourmenté qui laisse place à une voix hardcore et un chant clair encore mieux maîtrisés (vous serez déjà au courant du niveau sur le précèdent album), alliés à des paroles toujours aussi sombres à vous nouer le cou jusqu’à mourir étouffer. A côté de çà, des riffs simples mais ultra redoutables ainsi qu’une production très lourde et très propre. Avec ce titre d’ouverture c’est simple, on a affaire à l’un des meilleurs titres de metal/hardcore jamais sorti : ouais rien que çà ! Remis de vos émotions, vous en aurez encore pour vos oreilles car Poison The Well place la barre aussi haut que sur The Opposite Of December avec des titres tels que la très noire et agressive « Turn Down Elliot » (pour casser le portable de sa copine avec sa tête çà convient parfaitement et quel final mes aïeux !), la toute aussi brutale « Rings From Corona », la démentielle « Sticks And Stones Never Made Sense » ou encore la magnifique « Parks And What You Meant To Me » qui ne pouvait pas mieux conclure ce Tear From The Red.
Et le reste me direz-vous ? C’est là que ça coince en fait…Bien que la comparaison avec le sans faute de The Opposite Of December soit inévitable si bien sûr on connaît cet album (honte à vous sinon !), des baisses de régimes se font grandement sentir sur certains passages. Evidemment si il n’y avait que çà tout irait pour le mieux, sauf que comme précédemment dit, Poison The Well met bien en avant ses influences emo et rock mais la maîtrise n’y est pas encore malheureusement… « Lazzaro » vous mettra en alerte quant au nouveau chant clair de Jeffrey, niveau qualité on est assez loin du précèdent opus : le chant est donc assez horripilant surtout lors des transisitions avec le côté violent du groupe. Le meilleur exemple reste à mon sens « Moments Over Exaggerate » où le chant emo bancale atteint son paroxysme et ne pourra que vous casser les esgourdes. Bien sûr nous n’avons pas affaire à du brutal gore death mais un minimum d’effort n’aurait pas été de trop car lorsqu’on écoute la ballade acoustique « Horns And Tails » ou « Pieces Of You In Me » il est clair que l’on ressent un fort potentiel dans le nouveau chant de Jeffrey. D'autant plus que son chant clair est encore plus poignant qu'avant si l'on écoute les hits de cet album... Mais il ne reste cependant pas encore assez maîtrisé pour que Jeffrey pousse sa voix vers l'emo…
Au final on se retrouve avec un album fort inégal qui expose aussi bien les meilleurs titres du groupes que d’autres assez médiocres, gâchés par un chant clair assez dispensable ou encore le manque d’idées des musicos. On regrettera de même l’absence de groove d’un The Opposite Of December où le départ du bassiste se fait cruellement sentir malgré un son se voulant très lourd pour combler ce manque (même si c’est un bassiste qui vous parle, les connaisseurs le noteront aussi). Du haut de ses 30 minutes, l’album se veut donc très court si on lui ampute ses mauvais passages…Reste que malgré çà, la sincérité, la sensibilité et le travail de composition de Poison The Well résident encore, nous offrant un très bon album et cela rien qu’avec un titre comme « Botchla ».
| Mitch 26 Octobre 2005 - 2145 lectures |
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