Putrid Offal - Anatomy
Chronique
Putrid Offal Anatomy (EP)
Quand on pense à des vétérans du Death hexagonal venus du Nord-Pas de Calais un nom vient tout de suite, celui de LOUDBLAST, cependant la bande à Stéphane Buriez n’a pas eu le monopole dans la région car PUTRID OFFAL a également œuvré dans l’underground du début des années 90, sauf que le destin de ces derniers n’a pas été aussi flamboyant que celui de la tête gondole locale. Car après deux démos et un Split entre 1991 et 1994 la formation articulée autour du chanteur Franck Peiffer et du bassiste Fred Houriez arrêta totalement ses activités jusqu’à se faire progressivement oublier, avant que la machine ne se remette en route quasiment deux décennies plus tard. En effet ce fût à la surprise générale qu’en 2013 les deux compères désormais épaulés à la seconde guitare par Philippe Reinhalter de DIVISION ALPHA, annoncèrent leur retour et la sortie dans la foulée d’un nouvel EP, suivi peu de temps après d’une compilation regroupant leurs compositions de l’époque et de la sortie d’un tant attendu premier opus, qui allait recueillir d’excellentes critiques de la part du public comme des journaux et webzines spécialisés. Désormais remis en selle et armé d’un batteur à plein-temps (l’excellent Laye Louhenapessy de DEHUMAN) le quatuor en a depuis profité pour écumer les scènes nationales et d’Europe (en compagnie de MERCYLESS), s’offrant même un passage à l’Obscene Extreme, au Fall Of Summer l’an dernier, et au Hellfest il y’a quelques jours.
En attendant son deuxième disque longue-durée le groupe a décidé pour faire patienter les fans de sortir un nouveau mini-album où l’on va trouver à la fois de la nouveauté et de l’ancien remis au goût du jour. Car avec désormais un vrai frappeur l’occasion était belle pour la bande de modifier un peu son répertoire sans le dénaturer totalement, du coup on a droit à six morceau répartis en trois-tiers : de l’inédit, du réenregistré avec l’actuel line-up et du live pour s’apercevoir de la puissance scénique des anciennes compos. Cependant dès que débute les premières secondes de « Anatomy » on s’aperçoit que celle-ci (et sa petite sœur qui va suivre « Didactic Exploration ») va aussi faire un carton lors des futurs concerts du combo, car bien que ne prenant pas de risque et restant dans son terrain de Death/Grind gore, cette première nouveauté démarre avec une batterie bien tribal où le jeu sur les toms durant l’intro permet de faire monter la pression, avant ensuite d’exploser en mille morceaux. A partir de ce moment-là ça va alterner entre blasts furibards, parties rapides déchaînées et gros boulot sur les voix, car l’ensemble passe sans problème du growl le plus profond aux cris les plus effrayants, le tout mis en exergue par le marteleur Belge qui amène une vraie profondeur par sa précision et son jeu tout en variations. La plage suivante reprend grosso modo le même schéma en se faisant plus lourde lors du passage central qui permet d’être remuant à souhait et de donner une grosse envie de headbanguer, le tout avec une production puissante et moderne où tout le monde est mixé de manière à peu près équitable. S’ensuit « Rotted Flesh » et « Gurgling Prey » qui bien qu’étant déjà connus retrouvent une seconde jeunesse grâce au nouveau-venu qui étale toute sa classe, et permet ainsi de faire gagner en puissance la musique de ces acolytes qui l’était déjà auparavant, malgré une boîte à rythmes agréable et très bien réglée. Le constat est le même pour « Requiem For A Corpse » et « Purulent Cold » qui écrasent tout sur leur passage et y gagnent en profondeur, comme les prestations scéniques de la bande qui font l’unanimité.
En à peine plus d’un quart d’heure on constate que l’âge n’a aucune prise sur les vétérans, qui se bonifient au contraire avec le temps et nous offrent de la nouveauté très classique sur le fond et la forme, mais dont l’énergie et la puissance conforteront dans l’idée que les gars ont trouvé leur vitesse de croisière et semblent bel et bien décidé à rattraper le temps perdu et à profiter au maximum des occasions qui s’offrent à eux. Avec une notoriété grandissante et méritée ils auraient tort de ne pas se faire plaisir et de refuser les occasions qui se présentent, comme quoi il n’est jamais trop tard et que dans la vie tout reste toujours possible.
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