Foetopsy - Dyspartum

En voilà un album qu'il est bien! Premier opus et déjà grosse tuerie que ce Dyspartum. Pas vraiment étonnant celà dit quand on sait que Jon Engman (Brodequin, Artery Eruption, Liturgy...) y tape les fûts. Une batterie qui est d'ailleurs pour beaucoup dans la réussite de ce brulôt brutal, jouissif et déjanté mais malheureusement trop court.

En effet: 20 titres, 20 minutes. Un calcul complexe et périlleux vous fera arriver au résultat d'une minute par morceau. On se croirait sur un album de grind! D'ailleurs la musique fleure bon le grind. Normal après tout, c'est du grind! Mais pas n'importe quel grind. Un grind barré, original et délirant.

Pourquoi barré? Parce que ça part dans tous les sens, dès le début des morceaux (en même temps le début n'est jamais très loin de la fin ici!). Ca blaste, ça crie, ça gravity-blaste et ça envoie le bois niveau riff. Pas un brin de mélodie, Dyspartum reste brutal du début à la fin.

Pourquoi original? Parce que Foetopsy est pratiquement le seul dans sa catégorie. Sur une base grind avec morceaux courts, rapides, chaotiques et brutaux, le groupe y ajoute d'autres influences, notamment slam death avec un feeling mosh jouissif qui prend la forme de riffs parfois bien lourds ("Drown In Tepid Urea", "Virulent Gestation", "Reduced To Mind Scraps", "Tumorous Impregnation", "Eruption Of Cystic Phallus", "Gagging On The Corpulus", "Ruptured Ectpic Pregnancy"...) et bien groovy ("Outgrowth Of Vomited Worms", "Feeding On Dilapidated Stumps", "Ingest The Cervical Hematoma", "Spilling Of Blood And Urine Into The Body Cavity", "Gibbering Deformity"...).

Pourquoi délirant? Parce que les tortionnaires de pauvres fétus ont de l'humour (très con) à revendre et ne se prennent pas la tête. Les titres de morceaux sont volontairement outranciers au possible, parodies de groupes d'ultra guttural brutal death. Et puis il y a ces vocaux variés dont certains sont à la limite du ridicule. Majoritairement des cris hystériques et des crickets vocals (les fameux "ree-ree" qui ressemblent plus à des sifflements qu'à des growls) qui sont agrémentés de ci de là d'autres growls divers et variés. On notera les nombreux guests de Neil Ruppert de Dyscrasia pour les imitations de criquets d'ailleurs. Et comme les mecs de Foetopsy ne sont pas des ingrats, ils rendent hommage à Hemdale et Anal Cunt, leur deux grands modèles, en reprenant en fin d'album "Brutally Mauled Human Remains" et "Everyone In The Underground Music Scene Is Stupid"!

Dyspartum est cependant plombé par un problème de taille: sa production. Le son sature beaucoup trop au niveau des grattes et du coup il est très difficile de discerner les riffs, rendant encore plus bordélique la musique du combo du Wisconsin. Un sentiment renforcé par la trop faible diversité des compos qui se ressemblent toutes un peu trop. Bizarrement celà dit, la production, qui doit sans doute en rebuter plus d'un, fait en quelque sorte partie du concept foetopsien et je me demande si avec un son irréprochable, Dyspartum aurait été aussi jouissif et à part! On pourra aussi bien sûr reprocher la trop faible durée de l'album (20 minutes c'est marqué là-haut!) qui tient plus du MCD que du full-length!

Quoiqu'il en soit, Dyspartum est une putain de claque dans les mâchoires, un album jouissif comme il devrait y en avoir plus souvent. De la brutalité hystérique sortie tout droit du trou du cul des Etats-unis. Et comme les vrais savent, c'est toujours là qu'on trouve les meilleurs morceaux!

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