Falaise - My Endless Immensity
Chronique
Falaise My Endless Immensity
Pas forcément un grand friand de cette vague post-black uniforme et opportuniste, encore plus réfractaire lorsque le premier album (
As Time Goes By) du groupe en question est dézingué par un collègue… A vrai dire je ne l’ai pas écouté, je découvre le duo italien Falaise grâce à l’algorithme des recommandations YouTube (bien fichu tout de même) et le morceau single « You Towards Me » (dévoilé il y a un an) laissant présager d’une future musique plutôt délectable (et très accrocheuse). Puis arrive le promo de
My Endless Immensity via le sous-label d’Aeternitas Tenebrarum Musicae Fundamentum (ou comment réviser ses déclinaisons de latin), A Sad Sadness Song, écurie plutôt focalisée dans ce style post-black me laissant perplexe (Lascar, Ygfan ou An Autumn for Crippled Children entre autres). Tentons.
N’attendez pas que Falaise révolutionne le genre, le groupe d’Ombrie comme une pléiade d’autres formations, reprend ces mêmes ingrédients, à savoir du black metal atmosphérique à tendance dépressive couplé à du post-rock (et du léger shoegaze). A une différence près, et pas des moindres, Falaise sait composer et faire frissonner (Ghost Bath, suis mon regard). Plus de 50 minutes au menu de
My Endless Immensity et cela sans aucun réel moment de flottement. Outre le format condensé des titres (une moyenne de 5 minutes), les structures et diversités de riffs en font même un « grower » pour ma part. Des riffs dans lesquels je retrouve parfois l’aura et les émotions de mon vénéré Woods Of Desolation (toujours en hibernation), production « lo-fi » et mixage approximatif porté par un chant hurlé typé « dépressif » en fond. Des hurlements déchirés qui associés aux mélodies poignantes sont redoutables. En plus de la bonne entrée en matière « You Towards Me » (très catchy), l’enchaînement « Dreariness », « The Abyss » et « Sweltering City » demeure une exposition parfaite de cette efficience.
A l’instar de ses références, on retrouve les aspects lumineux et aériens typiques du post-rock (tremoli montant en puissance avec effet « delay »). Des références un peu trop calquées mais évitant l’odieux « copier-coller » et assumées par le groupe (la reprise d’Amesoeurs « Les ruches malades »), je pense « A Veil Of Stars » (Caspian ?) à écouter allonger dans l’herbe pour finalement muter vers un black plus virulent. Falaise arrive à trouver le juste équilibre, la musique des Italiens ne tombe pas dans le mièvre ou la surenchère. Mêmes les interludes instrumentaux (« Crimson Clouds » et le spatial « Pristine Universe ») ne font pas « bouche trou ». Petit bémol malgré tout sur le clavier (en mode piano notamment), dispensable à mon humble avis, les couches de guitares étant suffisantes. Des blocs de riffs intenses répétitifs (influencés par leurs voisins suisses de Darkspace et Paysage d’Hiver) que l’on aurait aimés peut-être plus présents. Des détails et des touches personnelles qui devraient selon moi s’affûter dans la suite de parcours de Falaise.
Déçus par le prétentieux et synthétique dernier album de
Ghost Bath et attendant un prochain Woods Of Desolation,
My Endless Immensity pourra certainement vous rassasier. Certes Falaise ne bouleversera en rien la scène post-black mais la sincérité tout en réserve du groupe ainsi que les émotions dégagées sont bien palpables contrairement à beaucoup de sa concurrence. Le potentiel de Falaise semble grand, un nom à retenir.
| Mitch 23 Août 2017 - 1153 lectures |
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