Kotha - XI
Chronique
Kotha XI
Quand j'écoute XI, premier album du jeune artiste italien KOTHA, j'ai l'impression d'être dans ma tête pendant une crise de migraine. J'imagine que Dani, l'artiste derrière le projet, a également déjà souffert de migraines mais il peut tout aussi bien être atteint d'un autre mal qui s'exprime de la même manière, en vagues successives. D'expérience, la difficile digestion d'un repas trop riche et trop arrosé, avec le mal de tête qui vous vrille sournoisement les temps et les crampes qui vous nouent le bide ressemble aussi pas mal à XI. Mais à en croire les propos de Dani sur sa page Facebook, les paroles écorchées de ses compos et l'artwork de son disque, c'est plutôt de dépression qu'il est question. Peu importe, toute pathologie qui se traduit par des épisodes de douleur fulgurante et brutale suivie d’accalmies qui vous laissent apathique et pantelant conviennent à décrire le travail de KOTHA.
Pour donner vie à son mal, Dani emploie pas mal d'électronique, des fleuves de saturation et d'effets synthétiques minimalistes et crissants. Les virages sont imprévisibles. De longues plages contemplatives et répétitives sont brutalement interrompues par un court tapis de blast beat. La voix surgit quand on ne l'attend pas pour éructer un texte écrit avec les tripes. Habillé d'une gouache monochrome ressemblant de loin à un X et de près à deux figures torturées qui se vomissent dessus, le booklet minimaliste révèle une photo brumeuse de l'artiste et la tracklist calligraphiée par un gaucher contrarié, un alcoolique a jeun ou un héroïnomane en manque. Tout dans ce projet cohérent sent la maladie, la souffrance dans une posture extrême et très adolescente avec une bonne dose de narcissisme obsessionnel.
A l'instar de There Is A Goddess In The Forest, également créé par un jeune one-man-band Italien, et également publié par le label This Winter Will Last Forever, cet opus de KOTHA est un disque difficile d'accès, plutôt rebutant de prime abord, mais dont le charme agit à la longue, et à condition de se mettre dans de bonnes conditions d'écoute. L'analogie avec la maladie m'a immédiatement frappé et m'a aidé à appréhender le travail de Dani à défaut de le comprendre (car qui peut vraiment comprendre ce qui passe dans la tête d'un ado névrosé).
| rivax 6 Octobre 2017 - 806 lectures |
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