Fretmiden - Omen
Chronique
Fretmiden Omen
Le Djent, cet inconnu. Depuis qu’il a été “inventé” par MESHUGGAH et “cartographié” par PERIPHERY, le Djent est devenu l'accessoire rêvé pour groupes de Core à la recherche de nouvelles sensations. Il est toutefois difficile de le définir sans tomber dans la caricature de metalleux à lunettes qui compose ses riffs sur Excel ou en évoquant les séquences musicales qui le caractérisent, à base de guitares sursaturées, de sonorités synthétiques, de riffs syncopés. Il est surtout peu aisé de trouver du Djent qui sorte de l’ordinaire. J’ai l’impression de reconnaître d’autant plus facilement le Djent que tous les groupes qui se revendiquent Djent font une musique semblable. C’est paradoxal qu'un genre qui se veut progressif s’emprisonne dans des schémas si répétitifs.
Si vous cherchez une preuve par l’exemple, je vous renvoie à “Dynamic Equilibrium” et “Umbra”, les deux premiers morceaux de Omen, debut album du gang Norvégien de Deathcore / Djent FRETMIDEN. Sur cette entrée en matière, le combo semble recycler les concepts de base du Djent et l’auditeur se dit qu’il est parti pour s’ennuyer pendant quarante minute avec un groupe de metalleux à lunettes sans saveur. Il aura fait ce jugement à l’emporte-pièce après avoir consulté la page Facebook où les cinq membres du combo sont représentés au naturel, dans un hall d’immeuble bourgeois. Avec leur air juvénile, leurs coupes de cheveux bien propres et leurs gentils sourire, les cinq FRETMIDEN sont aussi peu effrayants que les “petits chanteurs à la croix de bois”. Certes, c’est pas le genre d’équipe qui va vous donner des sueurs froides en live, mais vous auriez tort de vous arrêter là. Les deux premières pistes donnent un peu envie de changer de disque, mais ça s’arrange après. Les sept compos suivantes sont beaucoup plus audacieuses et enlevées que l’entrée en matière. Tout en conservant cette sonorité très synthétique et hyper saturée, à base de guitares très graves, percus étouffées, chant death, riffs syncopés, FRETMIDEN tisse une trame qui sort des sentiers battus sur des morceaux vraiment progressifs, notamment le très bon “Omen”. A la longue, on n’échappe pas à une certaine lassitude car malgré les efforts des Norvégiens pour varier les arrangements, le son de ses guitares est constant, comme si un seul riff servait de trame à tout le disque. Et puis les tics Djent, ces petits moments signature caractéristiques déjà entendus ailleurs ne disparaissent pas totalement de la tracklist et font notamment leur retour sur “The Ascent”.
Même s’il est un peu audacieux, le son développé par FRETMIDEN ressemble comme un frère à celui des autres gangs qui font du Djent. C'est sa force, c'est aussi son talon d'Achille car malgré des efforts méritoires pour développer des arrangements riches, le propos donne l'impression de manquer cruellement de variété, la faute à une rythmique hyper répétitive. Omen démontre qu’il est possible de faire du Djent en sortant des sentiers battus mais que c’est pas si facile que ça. Et qu’on a beau sortir des sentiers battus, on ne fait jamais un hors piste total. Le Djent “nouveau” est encore à inventer.
| rivax 30 Novembre 2017 - 689 lectures |
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