Black Label Society - Grimmest Hits
Chronique
Black Label Society Grimmest Hits
Le BLACK LABEL SOCIETY nouveau est arrivé. Et à l'instar de notre Beaujolpif national, il ressemble comme un frère au précédent millésime, Catacombs of The Black Vatican (2014). Entre les deux, Zack Wilde nous a gratifié d'un album solo (pseudo) acoustique, Book Of Shadows II (2016) puis, en 2017, Zakk a publié EP live hommage à BLACK SABBATH avec son tribute band ZAKK SABBATH. Enfin, le blond guitariste accompagne la tournée de Ozzy Osbourne en 2018. Cette complicité avec Ozzy Osbourne, c'est l'aspect qui me fascine le plus dans la carrière de Zakk Wilde. Car c'est Ozzy qui a fait Zakk, en lui mettant le pied à l'étrier à ses débuts, en le congédiant par la suite, laissant ainsi au guitariste le temps nécessaire pour peaufiner et améliorer BLACK LABEL SOCIETY, side project devenu projet principal, puis en ré-embauchant le guitariste, et en le ré-congédiant avant de le ré-ré-embaucher cette année. Même si la relation artistique de ces deux là est faite de hauts et de bas, on sent que le le lien qui les unit est suffisamment fort pour résister aux aléas de leur collaboration sur scène.
L'influence de Ozzy sur Zakk se lit à travers l'évolution de BLACK LABEL SOCIETY au fil du temps. Fondé à la fin des années 1990, c'est au début un groupe bourrin, bas du front et violent : Sonic Brew (1999) et Stronger Than Death (2000) sont les vibrants témoins de cette période à laquelle le bouillant Zakk fixe son style et développe ce célèbre fan service calqué sur l'organisation des Hell's Angels : les fans clubs locaux sont organisés en chapitres, les fans portent les couleurs (la célèbre veste avec le gros patch dans le dos) et respectent les dix commandements figurant dans le booklet de Stronger Than Death :
God, Family, Beer (dieu, famille, bière)
Suicide is not an option (le suicide n’est pas une option)
Complaint Dept. closed (le service des réclamations est fermé)
Live life stronger than death (vis ta vie plus intensément que ta mort)
Thou Salt Not Spilleth Thy Beer (tu ne dois pas renverser ta bière)
Refuse to lose / borne to booze (refuser de perdre, né pour picoler)
Respect Is To be Shown to all Society Dwellers Worldwide (tu montreras du respect à tous les porteurs de nos couleurs à travers le monde)
Colors must be worn at all Black Label Society shows and events (tu porteras nos couleurs à tous les concerts de BLS)
Fear No Beer (tu ne craindras aucune bière)
Après ces débuts prometteurs, Zakk apprend à chanter comme Ozzy et adopte le même ton nasillard, les mêmes syllabes étirées, les mêmes tics vocaux. Difficile de ne pas reconnaître l'influence du père dans le chant du fils spirituel. Le guitariste change également de braquet en termes de structure d'albums, ajoutant des ballades, beaucoup de ballades, vraiment TROP de ballades à ses disques. Enfin, le guitariste place des soli de guitare un peu partout et un peu tout le temps. Des soli qui lui donnent l'occasion de multiplier les performance solo en concert, pour le bonheur des amateurs de branlette guitaristique.
A partir de 2001, les albums se suivent à un rythme soutenu et finissent par tous se ressembler. Aucun opus n'est affligeant mais aucun n'est vraiment génial non plus, vu qu'ils sont tous semblables, malgré quelques fulgurances ici et là. On se prend à regretter les deux premiers opus qui sont peut-être maladroits et approximatifs dans leur réalisation mais sont au moins frais et inédits dans leur intention. Désormais, Zakk est sur une route bien balisée et la prise de risque est minimale.
Le dernier né Grimmest Hits ne déroge pas à la règle. Douze chansons inédites (contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre), mais guère originales. Il y a de la grosse intro bien bourrine, du riff comme s'il en pleuvait, un solo par morceau et plusieurs ballades. Zakk chante plus que jamais comme Ozzy et l'impression qui se dégage de cet ensemble est un indicible ennui, car toutes les chansons se ressemblent : même structure, même scénarisation, même genre de riffs, même genre de chant, rien qui ne vienne rompre la continuité du disque. Bien sûr, il y a quelques bons moments et un ou deux single sur lequel vous aurez envie de battre la mesure avec le pied ou bouger gentiment la tête, mais tout cela manque sérieusement d'audace et de jus. Zakk sert la soupe en mode fan service, dans un disque low effort et complaisant. Ce vrai faux best off qui sent très fort le réchauffé ne restera probablement pas dans les annales.
| rivax 1 Février 2018 - 1670 lectures |
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