Into Coffin - The Majestic Supremacy Of Cosmic Chaos
Chronique
Into Coffin The Majestic Supremacy Of Cosmic Chaos (EP)
Dans un milieu Metal aujourd’hui de plus en plus concurrentiel il est indispensable d’avoir le bon nom, celui qui claque directement aux oreilles et qui indique facilement le style pratiqué par ses membres, et de ce point de vue là on ne peut pas dire qu’il y’a tromperie sur la marchandise pour le trio allemand. En effet celui-ci depuis ses débuts en 2015 assène un bon gros Death/Doom bien lourd et putride qui aime bien prendre son temps afin de s’éterniser sur la durée, via des compos qui tournent toujours autour du quart-d’heure. Cela était déjà visible sur l’album « Into A Pyramid Of Doom » sorti en 2016 (uniquement au format cassette), et c’est encore le cas avec cet EP d’une demi-heure où l’on trouve certes seulement deux nouveautés, mais particulièrement inspirées et très différentes l’une de l’autre.
En effet bien que conservant la même base musicale le combo de Marburg va offrir un grand écart stylistique, même au sein de chacune des compos, afin d’éviter une redondance trop flagrante et un ennui qui serait malvenu et surtout regrettable vu la qualité de l’ensemble. Car « Crawling In Chaos » va emmener celui qui écoute dans des contrées lointaines, mystérieuses et inexplorées, il faut dire que ses créateurs s’inspirent tout autant de l’occultisme, que de l’espace ou encore de H.P. Lovecraft, ce qui renforce cette impression de naviguer quelque part sans trop savoir où l’on se trouve ni où l’on va. Avec ces gros riffs glaciaux et particulièrement gras (où seule la grosse caisse vient poser le rythme) l’introduction donne le ton et y ajoute une noirceur supplémentaire par un chant caverneux au possible. Doucement mais progressivement la pression va augmenter tout en conservant son aura si particulier, avant l’arrivée d’une zone de turbulences marquée par une explosion de blasts ultra-rapides servant ainsi à sortir l’auditeur de sa torpeur et d’éviter qu’il ne tombe également dans une sorte de léthargie propre au genre pratiqué. Cependant comme pour surprendre encore une fois celui-ci ces parties énergiques ne vont pas traîner trop en longueur, vu qu’à nouveau la bande va ralentir fortement l’allure jusqu’à offrir un break où seules quelques notes glaciales vont se faire entendre, avant que les instruments ne repartent tous ensemble. Mais ici encore l’éloge de la lenteur va être maximale car le rythme va encore se traîner, même si la batterie va jouer un long moment sur les toms comme pour annoncer le retour imminent de la fureur, qui intervient à la toute fin et décide de s’allonger plus qu’auparavant (tout en alternant avec des parties rapides à la double) histoire d’offrir une alternance plus forte et une puissance décuplée. Si cette compo reste majoritairement bloquée sur le frein, elle n’oublie pas de s’aérer et de s’exciter, tout en offrant une part de mystère via entre autres par une production naturelle et brumeuse, qui s’avère excellente et en raccord à l’ambiance voulue par ses géniteurs.
Cependant au contraire de son prédécesseur, « The Evanescence Creature From Nebula’s Dust » va lui privilégier l’explosivité aux ambiances, car ici le démarrage est rondement mené et sera joué à fond sans discontinuer pendant plusieurs longues minutes, oscillant entre blasts surhumains et passages remuants (surplombés toujours par les voix obscures au possible), juste interrompus par de courts passages doomesques, histoire de rappeler que ceux-ci ne sont pas oubliés totalement. D’ailleurs ils vont rester présents par la suite (juste après un break où la basse massive va servir de détonateur aux parties jouées au ralenti), avant une ultime rasade de vitesse qui reprend le même schéma qu’au début du titre, et conclut les débats et son concept réussis haut la main.
En effet à la fois oppressante et envoûtante l’œuvre du combo d’outre-Rhin possède de nombreux atouts qui envoient son auditoire aussi bien vers les abysses et les grands fonds, que du côté de l’infini de l’espace et de ses mystères qui l’accompagne. Aidé en cela par une écriture fluide, et une technique à la fois simple et efficace, ce court format s’écoute très facilement et ne donne jamais la sensation de se répéter ni de s’étirer inutilement en longueur, tout en faisant passer un très bon moment tant il passe bien le cap des écoutes. Si les trois compères ne sont pas encore connus actuellement ils méritent qu’on s’attarde sur cette galette, car celle-ci a tout pour lui faire passer un cap, et on déjà hâte d’entendre ce qu’il prépare pour son prochain album, tant les étoiles et les planètes (mises en valeurs et recherchées sur cet EP) semblent être bien alignées pour eux, signe d’un futur qui s’annonce radieux.
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