Dauþuz - Des Zwerges Fluch
Chronique
Dauþuz Des Zwerges Fluch (EP)
En Allemagne, il y a des forêts, des brasseries, des blonds joviaux ou moins joviaux, des mines de fer et de charbon et un très respectable contingent de groupes de black metal de qualité. L’association des deux derniers éléments de cette liste a donné Dauþuz, un duo né il y a tout juste deux ans qui a déjà sorti deux albums. L’entité se penche sur une thématique peu explorée dans le black metal, à savoir la vie des mineurs, les obscures galeries souterraines et autres récits mythologiques mettant en scène les peuples souterrains. Original, et le groupe semble vraiment prendre au sérieux cette thématique au vu de leur identité visuelle.
Quand on se paye le luxe de sortir un EP qui a la durée d’un album, c’est souvent que l’on a été assez motivé et inspiré pour être capable de composer des pistes qui en valent vraiment la peine. Des EPs courts complétement à jeter, votre serviteur peut en citer beaucoup. En revanche, des EPs longs réellement décevants … Pas tant que ça. Et dans le cas de Dauþuz, la règle ne faillit pas. Les six pistes valent sans hésitation le coup d’oreille.
Les deux germains composent un black metal classique, bien trempé dans la seconde vague, porté par des légions de trémolos et des blasts à n’en plus finir parfois remplacés par des rythmiques plus enlevées et énergiques. On rajoute là-dessus des hurlements bien écorchés et sans retenus, des envolés épiques, des cœurs et on coupe le tout de quelques apartés acoustiques. Du traditionnel de chez traditionnel, tout ce que votre serviteur aime. Dauþuz se distingue toutefois par une influence bien marquée empruntée à la scène de Québec. Dès la première piste, on retrouve ces mélodies tout en noblesse typiques d’un album comme Black Metal Québécois. C’est flagrant, mais ça n’est pas outrageant ni grossier pour autant. Ces petites touches de caribou importées de la Belle Province sont bien digérées et accommodées à la sauce teutonne. La recette est goûteuse, on se retrouve avec un mélange bien relevé de passages épiques et grandioses et d’autres phases plus amères et douloureuses. Globalement, la balance penche plus franchement du côté puissant, voir même guerrier parfois, que du côté mélancolique, mais l’alternance reste très adroitement gérée pour ne pas pousser à l’indigestion.
L’EP met en avant quelques passages particulièrement forts, comme cette mélodie à la fin de la seconde minute de « Unwerk – Des Zwerges Fluch I », ou encore l’entièreté de sa majestueuse dernière piste « Als mein Geleucht für immer erlosch » qui fait figure de pinacle, de clef de voûte bien sentie qui marque par des mélodies bien entêtantes. A côté de ces moments d’excellence, il faut bien noter quelques petits passages à vide où le groupe tente de faire monter sa mixture sur des mélodies moins marquantes, comme sur « Buße – Des Zwerges Fluch II », qui garde un peu la tête au fond du gouffre pour finalement jeter un bien trop timide œil en-dehors que vers le dernier tiers. On s’assoit sur son caillou au fond de la mine, et on s’ennuie un peu.
Naturmacht ne déçoit que très rarement, et ce n’est pas encore aujourd’hui que la coutume changera. Pour votre serviteur qui ne connaissait pas le groupe avant cet EP, ces 35 minutes auront été une excellente surprise. Dauþuz est talentueux, passionné et original. Les deux albums précédents vont devoir rapidement passer dans le casque. Un jeune groupe à suivre de près sans aucun doute, et qui pourrait tout à fait se tailler une place de choix dans la scène germaine une fois les quelques passages passables nettoyés.
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