Act Of Impalement - Perdition Cult
Chronique
Act Of Impalement Perdition Cult
Vous ne l’avez peut-être pas remarqué mais j’ai laissé de côtés ces bons vieux albums des années 80 et 90 sur lesquels j’aime toujours me pencher pour faire un focus ces dernières semaines sur les quelques sorties de 2018 méritant d’être abordées ici sur Thrashocore mais sur lesquelles personne ne s’était encore penché. C’est le cas par exemple du premier album des Américains de Act Of Impalement intitulé Perdition Cult et sorti cet été sur Unspeakable Axe Records (label très proche de Dark Descent Records à qui l’on doit d’excellents disques comme ceux de Ripper, Besieged, Mortal Scepter, Nucleus...).
Mis en lumière par Caligari Records qui a sorti en 2014 une compilation cassette de deux EPs intitulée à juste titre Echoes Of Wrath - Hyperborean Altar, le groupe originaire de Nashville dans le Tennessee n’a vraiment commencer à faire parler de lui qu’avec la sortie cette année de ce premier essai longue durée qui d’ailleurs n’a de long que le nom puisque celui-ci ne dépasse même pas les trente minutes…
Illustré par un artwork où se mêlent charnier à ciel ouvert, champignon atomique et bâtiments institutionnels en feu, Perdition Cult semble vouloir nous mettre en garde sur son contenu ou en tout cas nous faire savoir que le groupe n’est pas là pour enfiler des coquillettes. Et en effet, le trio américain entend bien s’imposer par la force grâce à un Death Metal abrasif aux puissants relents de Punk/Hardcore et de Doom. On enterre donc bien profond toute notion d’originalité pour s’intéresser ici à une formule certes convenue mais ô combien redoutable. Servi par une production musclée mêlant le grain des Sunlight Studios, la fougue et à l’intensité du Punk/Hardcore et l’épaisseur suffocante du Doom, les neuf titres de ce premier album sonnent un peu comme une version plus Death Metal (mais également moins radicale, moins Grind) que ce que peut proposer un groupe comme Nails.
On retrouve en tout cas comme chez les Californiens ces délicieux riffs tronçonneuse qui viennent nous gratter les tympans bien comme il faut, cette basse hyper nerveuse qui va s’imposer par la seule force de ses assauts vibrants, ces accélérations Punk/Hardcore ultra jouissives à base de tchouka-tchouka endiablés (les fulgurances presque Grind de "Smoldering Out Of Existence" à 0:35, le début tout en nerf de "Draugr", "Ruins Of Sarnath" à 1:22, "Eternal Frame-Eternal Bliss" et ce cri aigu en guise de préambule, "Chthonic" et ses rythmes chaloupés...) ainsi qu’un certain nombre de ralentissements taillés pour se rompre les cervicales.
C’est d’ailleurs l’une des principales spécificités du son d’Act Of Impalement, cette propension à flirter allègrement avec un Doom crado et dégoulinant tout au long de séquences bien lourdingues et écrasantes (le spectre puant d’Autopsy n’est jamais loin). Car si les titres de ce premier album sont effectivement relativement courts, suggérant ainsi par les chiffres (entre 2:30 et 3:30 en moyenne) cette urgence évoquée plus haut, chaque morceau est pourtant marqué par une sérieuse baisse de régime posant alors sur les épaules de l’auditeur une sérieuse chape de plomb ("Smoldering Out Of Existence" à 1:02, la première partie de "Disembowelment Rituals Of Moloch" ainsi qu’à partir de 2:13, "Draugr" à 0:41, "Ruins Of Sarnath" et son groove perfide, "As Their Temples Burn" à 0:49, "Pax Romana", "S.L.R (Sadistic Lycanthropic Rage)" à 1:35, etc). Une diversité rythmique en forme de montagnes russes va ainsi permettre à Act Of Impalement de varier les plaisirs et aussi de captiver l’auditeur sans jamais le faire bailler à cause d’une séquence mal venue ou tout simplement un peu trop longue. Un équilibre brillamment pensé qui rend l’écoute de Perdition Cult facile et particulièrement agréable.
Vingt-sept minutes c’est sûrement un peu court mais ces neuf titres suffisent à se faire une bonne idée du potentiel de ces Américains qui mélangent ici Death Metal, Punk/Hardcore et Doom à la perfection. Un condensé d’agressivité et de lourdeur capable de se montrer aussi abrasif que poisseux et cela en l’espace de transitions éclairs. Un bon prétendant au podium dans la catégorie "découverte de l’année".
| AxGxB 20 Décembre 2018 - 1229 lectures |
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