Thrashback - Sinister Force
Chronique
Thrashback Sinister Force
Après bien des péripéties au niveau de son line-up le batteur Speedos décidait d’enterrer EVIL ONE au mois de mai 2012 afin de repartir sous un nouveau nom (tiré du disque du même nom des vétérans de WHIPLASH – 1998) en compagnie du bassiste Le Gorg, tout en assurant dorénavant le chant en plus de matraquer ses fûts (visiblement un clin d’œil à Dan Beehler d’EXCITER). Pas de tromperie effectivement sur le style pratiqué même si cela ne le change pas de ce qu’il faisait sous son ancienne appellation, en effet il fallait surtout tourner la page d’une période compliquée pour pouvoir repartir sur des bases saines, ce à quoi il s’est rapidement attelé. Car après avoir recruté avec son acolyte un riffeur le désormais trio sorti les deux très bons albums « Possessed By Thrash » et « Night Of The Sacrifice » qui ont eu droit à un joli succès d’estime, même s’ils restent encore trop méconnus au sein du Thrash hexagonal. Si le frappeur est désormais le patron de la boutique "L’antre du Malt" à Rouen (ainsi que du pub du même nom) il n’en oublie pas son projet musical qui revient auréolé désormais d’une paire de guitaristes et d’un son qui a gagné en puissance comme en accroche.
Evoluant désormais sous la forme d’un quatuor les gars se sont encore une fois fait plaisir tant ce nouvel album sent massivement la nostalgie et le plaisir de jouer ensemble, tout en étant mené comme d’habitude à un train d’enfer. Car durant la majorité des trente-huit minutes ça tabasse fort et vite sans lassitude, c’est le cas dès le départ avec le redoutable « Weapons Of Mass Destruction » qui embraye tambour battant dès la fin de la courte introduction acoustique. Pas de quartier semble être ici le mort d’ordre tant le rythme va être élevé en continu tout en ne faiblissant pas une seconde, et ainsi ouvrir les hostilités comme il faut et surtout sans s’éterniser. Cela va également se retrouver plus loin sur le disque avec le classique et efficace « Exterminate », le presque groovy et redoutable « Chemical Death », le bonnard « Attack Of The Undead » (ultra-énergique et expéditif), et surtout via le déchaîné morceau-titre qui donne une furieuse de taper sur tout ce qui bouge. Mais afin d’éviter de tomber dans le répétitif et le risque de décrochage celui-ci voit en son sein l’apparition d’un mid-tempo remuant, qui permet ainsi d’aérer l’ensemble et de mieux repartir en force par la suite.
Car contrairement à nombre de formations du même genre qui se contentent de garder en permanence la même allure, pour ainsi jouer une musique plus brute et bas du front, les mecs eux n’hésitent jamais à baisser la cadence et ils auraient tort de ne pas le faire tant le rendu est à la hauteur. Cela est flagrant avec le très bon « Stand Up And Fight » qui montre une facette plus diversifiée de leur écriture où l’ajout de ces passages plus posés et massifs donne une furieuse envie de headbanguer et de se lâcher totalement, à l’instar de « No Way To Come Back » tout en variations et où la paire de solistes en profite pour mettre son talent en valeur. Si ces deux compos restaient d’obédience plus classique en revanche la doublette « Resurrected To Devour »/« The Final Hour » nous sort des relents Heavy assumés et assurés techniquement par ses créateurs. Pour la première on a droit à tout l’attirail propre au genre, riffs pêchus et lourds, chœurs harangués et une ambiance hyper épique, le tout sur une vitesse globalement au ralenti (même si quelques fulgurances sont quand même à l’ordre du jour) pour un résultat totalement à part sur cette galette, mais impeccable sur le fond comme la forme. Quant à la seconde elle reste bien calée sur un train de sénateur avec en fond un riffing qui peut légèrement rappeler celui de « Seek And Destroy » de METALLICA, avant que l’ensemble ne s’emballe sur la fin pour une courte période, prouvant ainsi que ses géniteurs savent rester cohérents et convaincants en toutes circonstances, même en jouant de façon plus posée.
Se terminant comme il a commencé par des notes acoustiques (réhaussées par un violoncelle) qui viennent calmer la furia auquel on vient d’avoir droit, ce long-format confirme les bonnes dispositions entrevues déjà par le passé par le combo qui continue à la fois son petit bonhomme de chemin et sa ligne directrice. Avec en prime une production équilibrée et chaude qui évite cependant le côté crade et brut, ainsi qu’une écriture qui privilégie le feeling et le groove à la technique excessive, ce « Sinister Force » est une totale réussite qui s’écoute sans problème tout en se révélant encore meilleure que ces prédécesseurs pourtant forts agréables. Il serait donc franchement dommage de passer à côté (surtout en cette période où le Thrash français est en plein renouveau) tant on est sûr de passer un très bon moment, qui se révèle être un vrai plaisir auditif et aussi un excellent défouloir. De plus ça sera l’occasion de remercier et récompenser son frappeur pour sa longue contribution à la musique sous toutes ses formes, ainsi que pour sa grande sympathie et disponibilité en toutes circonstances.
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