Defecrator - Abortion of Humanity
Chronique
Defecrator Abortion of Humanity
Moi, dans le metal traditionnel, j’aime tout. Heavy, speed, thrash, black, death, doom … On peut même s'amuser à faire des croisements que ça ne me dérange pas : death/black, heavy/doom, black/thrash ... Du temps que vous mettez « old school » avant, je mange. C’est comme ça, j’aime le rétrograde, le qui ne vit pas avec son temps, l’archaïque. Et Defecrator, c’est exactement ça. Un groupe de bourrins qui officient dans le black/death à tendance vaguement un peu « war » sur les bords. Sauf que contrairement à ce que l’on pourrait penser à la vue du fameux Gazmask Goat du logo, le groupe ne fait pas du Blasphemy pour autant. Ici, le mot d’ordre serait plutôt Archgoat sur pas mal d’aspects.
Abortion of Humanity est un album de trente-quatre minutes, qui me fait un peu penser au premier Goath dans l’esprit. Du black/death violent et rentre-dedans, avec riffs brutaux mais pas si simples que ça, batterie bagarre (mais pas assez) et grosse voix grondante sur fond de génocide et de rejet total de l’être humain sponsorisé par Satan. Sauf que Defecrator, comme ne l’annonce pas du tout son patronyme, est un peu plus subtil qu’on ne pourrait le penser de premier abord. Les américains aiment mettre des dissonances un peu partout, faire grincer les guitares et poser des breaks malsains entre les charges d’accords écrasants et les trémolos pervers. Sur « Carnal Misanthropy », les accords dissonants en arrière-plan réussissent bien à transmettre cette espèce de malaise, de présence mauvaise avec d’ailleurs une mélodie qui rappelle beaucoup le « Ye Entrancemprium » d’Emperor.
D’Archgoat, Defecrator a gardé l’esprit profondément bestial et satanique, tempéré par une musique plus varié et moins homogène que celle du trio finlandais. Les compositions ont quelque chose de plus fielleux, de moins immédiatement efficaces. C’est d’ailleurs un défaut qu’il faut mettre en avant, les pistes manquent parfois d’accroche. Ce n’est jamais ennuyeux, mais disons que le format demi-heure est adroitement choisie. Plus, on en aurait eu assez. Pourtant, l’accroche, Defecrator arrive à en mettre quand il s’en donne les moyens, comme sur « Wrath of the Anti-God » avec ses trémolos bien méchants. Le souci, c’est que l’équilibre global n’est pas réellement satisfaisant.
Autre souci chez Defecrator, la batterie. Mixée légèrement en arrière, je lui trouve un manque de mordant, de présence et de force, finalement. Surtout que le batteur sort régulièrement des genres de semi-blasts un peu moumous du gland. Je suis d’avis que la musique du groupe aurait été bien plus imposante avec des gros blasts de panzer en première ligne qui massacrent tout, histoire de donner plus de dynamisme aux compositions.
Je râle un peu, mais franchement, Defecrator n’a pas à rougir (sauf de son nom stupide). Une piste comme « Ceremonial Culling » est un gros déglinguage dans les règles, avec accords menaçants qui font encore beaucoup penser à Archgoat et ambiance de profanation constante. Dans l’ensemble, Abortion of Humanity est un disque agréable. Il manque de hargne parfois, il gagnerait à se radicaliser un peu plus sur ses passages les plus brutaux, mais il n’est pas mauvais. Pas marquant, mais pas mauvais. On aimerait quand même bien ressortir du disque avec un peu plus de bave aux lèvres …
Defecrator doit s’aiguiser encore un peu les cornes (et changer son putain de nom), apprendre à charger plus violement et continuer à installer des ambiances peccamineuses. S’il suit cette ligne, je n’ai pas de doutes quant à la capacité du groupe à devenir un très bon groupe de black/death. Qu’il continue son chemin, je garderai un œil sur lui.
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