Flub - Flub
Chronique
Flub Flub
Le récent label The Artisan Era (fondé il y a cinq ans) qui tire la bourre à Unique Leader (tombé dans le vilain brutal deathcore/slam), continue son recrutement de jeunots geeks adeptes de l’astiquage de manche (tout autant abhorrés par d’autres). Pas des noms totalement inconnus ici et qui pourraient donner envie de poser une oreille à certains (comme moi), Michael Alvarez (Alterbeast) au chant, Eloy Montes (ex-Vale Of Pnath) à la guitare et Jared Klein aux fûts (Rivers Of Nihil) pour cette formation de 2013, Flub (« gaffe » en anglais). Deux EP et voici leur premier album à la pochette chatoyante intrigante sortie d’un jeu « heroic fantasy » ou d’un livre de contes féériques (de l’illustratrice allemande Nele Diel).
Flub semble jouer à l’instar de Vale Of Pnath, Alterbeast ou beaucoup d’autres, sur le créneau du The Black Dahlia Murder sous perfusion technique (feu Arsis)… Mais pas que ! Le groupe de Sacramento possède dans sa manche le joker « nawak » (ah j’entends mon ancien collègue lapin jaune qui accoure), en y incorporant black metal, jazz, fusion et même de la musique latino (cumbia citée). Aspect vulgarisé par Between The Buried And Me (référence inévitable pour Flub) mais qui auraient pris ici une bonne dose de substances illicites (il suffit de regarder l’horrible clip hallucinogène de « Wild Smoke » tourné avec un dollar en poche). Le meilleur exemple de ce patchwork était à mon sens « Umbra Mortis » (djent, black symphonique en passant à du Mike Patton « inside »). Tout cela en restant calibré pour titiller l’oreille et rester fluide de bout en bout (morceaux rognés). Comme munitions death tech : les coutumières mélodies chaudes californiennes ou néoclassiques par paquet, blasts-beats, chant modulé puissant (caricatural certes mais avec du guttural pour bien déboucher les conduits) et production évidemment massive.
Septième morceaux… Et c’est déjà fini ?! Oui 27 minutes seulement au compteur ou comment couper court au boulot entamé et prometteur de la bande. Tout n’était évidemment pas dénué de défaut, la musique de Flub restant au final assez formatée. Des expérimentations avec un arrière-goût d’inachevé qui gagnent à être poussées. Typiquement les tentatives progressives de « Rebirth » qui arrivent à faire leur effet (oui même le chant clair). Pour autant les passages plus « conventionnels » n’en demeurent pas moins efficaces, dès l’ouverture imparable « Last Breath », « Rise From Your Grave » ou « Wild Smoke », me rappelant parfois le défunt
With Passion. O combien rageant.
Frustrant. Une durée difficilement acceptable pour ce format (forcément la note en pâtit) et un « délire » trop timide, comme un ornement à ce death mélodique technique standard malgré tout fichtrement efficace (accrocheur et groovy). Le potentiel se pose bien là et pourrait donner un brin de fraicheur à cette scène de plus en plus uniforme et austère. Malgré la note, mettez donc ce nom de côté car la suite pourrait faire des dégâts si les Américains montent en puissance et osent d’avantage.
| Mitch 13 Juin 2019 - 1044 lectures |
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