Mystik - Mystik
Chronique
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A l’instar d’autres styles revenus dernièrement à la mode le Heavy/Speed qui a eu son heure de gloire dans les années 80 fait lui aussi son retour sur le devant la scène, porté notamment par une nouvelle génération venue des Etats-Unis comme de Suède, d’où est d’ailleurs originaire ce quatuor formé en 2016. Cependant là où la plupart des combos ne sont formés que d’hommes virils et chevelus ici au contraire la gent féminine est à l’honneur, puisqu’on la retrouve au micro comme derrière les instruments à cordes et aidée en cela à la batterie par l’actuel marteleur d’ANTICHRIST, histoire d’ajouter de la testostérone à une musique déjà bien burnée. Car contrairement à leurs compatriotes de DRAIN ou aux brésiliennes de NERVOSA ici on ne s’ennuie pas un seul instant avec ce premier album d’un peu plus d’une demi-heure qui va à l’essentiel et ne s’encombre pas de futilités, tout en proposant néanmoins plus de variété qu’on ne pourrait le croire de prime abord.
Il est vrai que la doublette d’ouverture (« Into Oblivion » et « Nightmares ») est menée tambour battant via un rythme élevé qui ne ralentit quasiment pas une seconde, permettant seulement à de courts moments de mid-tempo d’apparaître et de soulager l’ensemble qui souffrirait sinon d’une monotonie certaine. Sentant le rétro à plein nez sans pour autant que cela soit de la naphtaline la formation donne d’entrée le ton de ce que sera la suite de cette galette où la vitesse sera mise à l’honneur, sans pour autant qu’elle soit présente en continu. Car « Ancient Majesty » va montrer une autre facette des scandinaves qui bien que conservant un entrain communicatif savent alourdir leur sens du riff, en lorgnant principalement vers la paire Glenn Tipton/KK Downing (on retrouve d’ailleurs l’influence de JUDAS PRIEST un peu plus loin avec l’entrainant « Bleed For The Night ») tout en conservant une accroche immédiate. En effet techniquement c’est relativement simple mais cela permet ainsi d’y joindre une grande fluidité, d’abord par l’apport des nombreux solos particulièrement bien exécutés, et aussi par la voix de la demoiselle bien que surprenante de prime abord, mais dont on finir par s’habituer tant elle s’intègre totalement avec le reste. La prestation de la chanteuse est effectivement plus qu’intéressante car elle n’hésite pas à moduler son organe vocal à de nombreuses reprises, comme en montant vers les aigus ou alors en proposant une tessiture générale qui semble avoir été inspirée autant par Doro que par Pat Benatar, le tout sans donner l’impression de forcer outre mesure.
Du coup même quand la musique de ses camarades de jeu se fait plus lourde et recherchée l’ensemble ne dépareille pas, et reste totalement dans la lignée de ce que la bande veut proposer. On s’en aperçoit avec le très bon « Gallows Hill » (où après une première moitié remuante et en cassures la seconde va laisser le tempo s’accélérer avant une nouvelle fois de ralentir à la fin), tout comme avec « Lake Of Necrosis » dont le côté plus massif est mis à l’honneur. Débutant par de l’orgue angoissant la suite va être basée sur une rythmique bien écrasante mais aussi épique, où va venir se greffer des ambiances à la fois plus douces (par l’apparition d’arpèges délicats) et plus sombres qui renvoient aux débuts d’Ozzy Osbourne et ses acolytes, confirmant du coup que même en changeant un peu leur écriture l’entité reste très convaincante. D’ailleurs cela va être là-aussi prouvé avec le très noir morceau éponyme qui va condenser tout ce qui a été proposé jusque-là, et dont la pression monte doucement après une longue et obscure introduction. Proposant ensuite nombre de variations et d’alternances sur les accélérations et ralentissements il montre que même en ajoutant un soupçon de densité et de technicité supplémentaire les quatre membres n’y perdent pas en accroche et en cohésion, et surtout évitent l’écueil de la linéarité quel que soit la compo.
Si le démarrage pouvait laisser croire durant quelques minutes à un tabassage continu et intempestif la suite prouve que le son proposé n’est pas si primitif que cela, d’autant plus avec une production certes naturelle (qui manque parfois un peu de pêche) mais particulièrement homogène et chaude où la basse se fait entendre avec plaisir. Totalement sans prétention et ne prétendant absolument rien réinventer le groupe de Stockholm (à ne pas confondre avec son homonyme local) signe ici un disque qui passe tout seul et qui fait le boulot comme il faut, tout en n’ayant comme but que celui de faire taper du pied et de remuer la nuque. En tout cas de ce point de vue c’est totalement réussi tant on se laisse facilement embarquer par l’œuvre proposée ici, qui montre une fois encore (s’il y’en avait besoin) que c’est bel et bien dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, comme quoi la simplicité et la nostalgie ont du bon.
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