Quatrième album déjà pour Enforcer qui mène tranquillement la scène heavy revival depuis plusieurs années. Il y a eu tout d'abord
Into The Night en 2008, petit bijou heavy/speed grâce auquel le monde a pu découvrir ces Suédois prometteurs. Puis la consécration avec
Diamonds en 2010 qui reste à ce jour ce que le groupe a fait de mieux. Trois ans plus tard, c'est sur Nuclear Blast que les Scandinaves confirment leur statut de leader grâce à un
Death By Fire certes légèrement inférieur à l'opus précédent mais encore excellent et bien au-dessus de la concurrence. Cette année voit l'arrivée, toujours sur le label allemand au logo radioactif, d'un nouvel album à la pochette sobre et très classe (leur plus réussie),
From Beyond. Enforcer allait-il enfoncer le clou ou commencer à tourner en rond? Voilà l'interrogation qui accompagnait ce
From Beyond.
En toute honnêteté, je n'avais aucun doute sur la capacité du quatuor à me faire vibrer à nouveau. Alors certes, Enforcer a trouvé son crédo et s'y tient, il n'y a donc pas vraiment de surprise. Mais encore une fois, le combo fait preuve d'une aisance, d'une facilité incroyable à composer des morceaux catchy et efficaces. Aucune déception à prévoir donc,
From Beyond s'avère un nouveau coup de maître de la part des Suédois. On retrouve dès lors ce heavy metal vigoureux très typé années 1980 qui prend ses racines dans les deux premiers Iron Maiden (ce riffing nerveux, ces mélodies sautillantes, cette jeunesse fougueuse), quoiqu'Enforcer a su petit à petit s'en détacher et varier son jeu pour développer un son non pas original mais suffisamment personnel pour que l'on reconnaisse tout de suite la patte de la formation, qualité rare dans cette scène revival. Seule petite différence, ce nouvel opus se fait un peu moins speed que d'habitude au profit d'une ambiance plus travaillée. Trois exemples sautent aux oreilles. Le morceau-titre "From Beyond" assez calme, limite triste sur sa mélodie d'intro et qui présente un refrain composé uniquement du titre mais chanté de façon émouvante, presque bouleversante. Une grande réussite pour ce qui s'impose comme mon morceau préféré de l'œuvre. "Below The Slumber" est une sorte de power-ballade introduite par de beaux arpèges et dont les tremolos en deuxième partie dégagent une certaine émotion. Enfin, "Mask Of Red Death" clôt l'album sur une atmosphère assez sombre et menaçante bien illustrée par l'artwork. On pourrait citer aussi l'ouverture de "Farewell" en acoustique auquel viendra se greffer une superbe lead assez triste, avant d'enchaîner sur un riff excellent à la Maiden.
Cette légère évolution vient surtout du fait qu'Enforcer grandit d'album en album et que les musiciens deviennent de plus en plus talentueux, voulant explorer d'autres horizons. Au final cela dit, cela ne change pas grand chose. Car
From Beyond est un pur album d'Enforcer. Le groupe évolue un peu, sans changer sa nature. D'ailleurs, si dans l'ensemble le disque montre des rytmiques plus variées, le speed a encore son mot à dire. Les Scandinaves le font bien comprendre dès l'entame avec un "Destroyer" jouissif joué pied au plancher qui mettra tout le monde d'accord. "Hell Will Follow" ne fait pas semblant non plus. Même si moins véloce, "One With Fire" brille aussi par son côté pêchu, surtout placé entre les titres les plus softs, "From Beyond" et "Below The Slumber". Non, ce
From Beyond est loin d'être mou! Enforcer nous offre encore ces sucreries qui ont fait sa réputation. À commencer par un riffing exquis très old-school mais vigoureux. Les mecs balancent des putain de riffs à la pelle comme si de rien n'était. On en revient à cette facilité dans l'écriture dont font preuve les musiciens qui nous refont le coup de l'instrumental à la plage n°6 avec "Hungry They Will Come". Pas besoin de paroles, les riffs et mélodies parlent d'eux-mêmes. Encore un très bon instrumental qui démontre l'étendu des capacités du combo même si je garde une préférence pour le génial "Crystal Suite" sur
Death By Fire. Les solos et autres leads, une des nombreuses grandes forces d'Enforcer, ne manquent pas non plus. Quelle paire de guitaristes formidables! À nouveau ce talent insolent pour composer. On a donc le droit à pléthore de mélodies entêtantes qui rendent les morceaux mémorables dès la première écoute. Un effet immédiat mais pas éphémère puisque on a beau écouter
From Beyond des dizaines de fois, on en retire toujours le même plaisir. J'ai même envie de dire que plus on l'écoute, plus on l'aime. Un côté addictif qui a toujours accompagné les albums d'Enforcer. C'est ça le secret de la réussite, composer des albums qui font tilt tout de suite mais tiennent aussi sur la durée. Vous pouvez ressortir
Diamonds ou
Into The Night, vous aurez l'impression de les avoir écouté hier et retrouverez vos sensations dès les premières notes!
Riffing deluxe, check. Solos endiablés, check. Chant, pas check. Eh oui, voilà l'élément le plus reconnaissable chez Enforcer, les vocaux aigus et juvéniles d'Olof Wikstrand. Pareil que pour les riffs et les solos, Enforcer possède une facilité déconcertante à trouver les notes justes. C'est donc encore à un festival de lignes de chant ultra catchies que nous convie
From Beyond, autant sur les couplets dynamiques que les refrains entêtants. Outre celui de mon chouchou "From Beyond" qui me colle des frissons, "Destroyer", "Undying Evil" et "Below The Slumber" tiennent la corde pour le podium. Celui de "The Banshee" avec ses petits cris aigus se démarque aussi mais, et c'est une des rares critiques que je peux émettre, les couplets tombent un peu à plat, ils n'ont pas sur moi le même effet que les autres. Du coup, il s'agit en ce qui me concerne du morceau le plus faible, ou plutôt le moins bonard. C'est loin d'être une merde cela dit si l'on se réfère à son début ultra old-school avec solos direct et groove bien rock 'n roll suivis d'une accélération speed savoureuse. Le riff qui suit le deuxième refrain, très Maiden, n'est pas non plus pour me déplaire, tout comme le nouvel enchaînement de solos par la suite. Comme quoi, même quand Enforcer se montre un peu moins inspiré, il arrive tout de même à tirer son épingle du jeu! À noter également une nouvelle intonation au registre du guitariste frontman, plus "adulte". Elle n'apparaît que deux-trois fois au début de "Undying Evil" et de "Below The Slumber"et n'a donc pas d'impact général mais elle m'a marqué de par sa ressemblance avec un chanteur de légende du nom de Blackie Lawless (WASP pour les incultes)! Du coup, je ne peux qu'applaudir à nouveau car à une certaine époque, Blackie comptait parmi les plus belles voix heavy metal.
Je sens que je me répète sur chaque chronique d'Enforcer mais que voulez-vous?! Ils n'ont qu'à sortir des albums pourris et j'oublierai mes superlatifs et autres dithyrambes! Bien sûr, ce n'est pas ce qu'on demande. Ce qu'on demande, ce sont des albums efficaces, catchy, blindés de riffs bandants, de solos déments et de lignes de chant à tomber. Et
From Beyond, c'est tout ça! Les Suédois utilisent toujours aussi bien leur recette, tout en évoluant un peu par-ci par-là (ici un peu moins de speed et plus d'ambiance) pour éviter qu'on leur dise qu'ils tournent en rond. Remarquez, des groupes qui tournent en rond comme Enforcer, j'en veux bien tous les jours, moi! Des groupes qui ont cette capacitié à générer des tueries heavy/speed en mode automatique. Des groupes qui confirment album après album que ce sont eux les patrons. Pour moi, les Suédois sont depuis bien longtemps passés du statut de simple groupe de revival à celui de grand groupe tout court. Voilà donc encore un album d'Enforcer qui va truster mon bilan de fin d'année. Pour savoir si
From Beyond sera l'élu de 2015 par contre, il faudra attendre le nouveau Satan. Faut pas déconner non plus!
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