Enforced - At The Walls
Chronique
Enforced At The Walls
Un jour, quand j’aurai un peu de temps devant moi et surtout beaucoup moins de trucs à chroniquer, peut-être que je réécrirai la chronique du premier album de Power Trip. Même si c’est probablement une perte de temps, j’avoue que certaines critiques adressées à l’égard de Manifest Decimation continuent de me hanter encore aujourd’hui ("manque d’impact" mon cul, "quelques titres assez quelconques" mais putain !), surtout lorsque je me retrouve à m’agiter systématiquement tel un demeuré sur les excellents "Manifest Decimation", "Heretic’s Fork", "Crossbreaker" et autre "The Hammer Of Doubt"... Oui, promis, je ferai amende honorable.
En attendant ce jour et en attendant surtout que les Texans reprennent du service, j’ai trouvé de quoi étancher ma soif de Thrash/Crossover avec le premier album d’Enforced, groupe américain originaire de Richmond en Virginie qui m’a pris par surprise et m’en a collé ainsi une belle alors que je ne m’y attendais pas du tout. Il faut dire que le groupe va marcher directement sur les plates-bandes de Power Trip et que pour le coup, il le fait sacrément bien.
Paru il y a quelques jours sur War Records, structure californienne fondée par Andrew Kline de Strife, At The Walls ne devrait pas manquer de convaincre les amateurs de Thrash/Crossover biberonnés dans leurs jeunes années à coup de Cro-Mags, Slayer, Nuclear Assault, Vio-lence ou autres Demolition Hammer. Alors oui, les moins enthousiastes d’entre vous auront vite fait de me rétorquer qu’Enforced n’est qu’une simple copie carbone de ce que propose déjà les Texans depuis plus de dix ans (voir plus de trente ans pour les autres groupes abordés un peu plus haut) mais je n’ai qu’une seule chose à vous répondre : "JE M’EN FOUS !" car quand la musique est bonne, bonne, bonne, bonne...
Cependant, la singularité de ce premier album est de ne pas en être un a proprement parlé puisqu’il se compose en fait de titres dont les enregistrements s’étalent sur trois sessions espacées sur à peu près deux ans, la première en décembre 2016, la seconde en décembre 2017 et la dernière en novembre 2018, et que les morceaux qui le compose (à l’exception de "Reckoning Force" et "Skinned Alive") figurent déjà sur les deux précédentes démo du groupe datant de 2017. Aussi, dans un souci d’harmonisation devinez à qui Enforced a fait appel pour procéder à un remixage et un remastering complet de ces neuf morceaux ? Monsieur Arthur Rizk en personne. Oui, celui-là même à qui l’on doit la production des deux albums de Power Trip. Tant qu’à jouer la carte du mimétisme, autant y aller franco.
Expédié en moins d’une demi-heure, At The Walls se concentre sur l’essentiel, réunissant au passage tous les ingrédients nécessaires à la composition d’un album de Thrash/Crossover digne de ce nom : des riffs qui putain de riffent, une bonne grosse dose d’énergie histoire de vous faire transpirer à grosses gouttes et un sens du rythme à rendre fou n’importe quelle personne saine d’esprit. Sachez en tout cas que je plains ceux ayant choisi de rester de marbre face à des titres comme ceux dispensés ici par Enforced. C’est bien simple, tout est taillé pour briser des nuques et casser des bouches. De ces riffs imparables (ces séances de shred particulièrement musclées sur "Reckoning Force" à 0:43, "Skinned Alive" à 0:33, "Born Lost" à 1:15, "The Heat" qui porte définitivement bien son nom et j’en passe, le début de "Retatilation" et son hommage à peine déguisé à "Mandatory Suicide" de Slayer) et autres tours de passe-passe (ces leads infernaux en descente de manche, ces coups de vibratos démoniaques, ces solos ultra Metal à vous hérisser les poils) à ces cavalcades Punk à perdre haleine en passant par ces séquences mid-tempo et autres ralentissements au groove absolument redoutable (les premières et dernières secondes de "Skinned Alive", titre sur lequel Dwid Hellion d’Integrity vient d’ailleurs pousser une beuglante de son timbre rocailleux si facilement reconnaissable, le premier et dernier tiers de "Born Lost", "The Heat" à 0:51, la première moitié de "Relatilation", etc) ou ces quelques chœurs bien viriles et tout à fait obligatoires pour un album de cet acabit, rien n’est oublié tout au long de ces neuf titres. Une formule évidemment vue et revue mais dont l’efficacité n’est certainement plus à démontrer aujourd’hui. Et pour le coup, Enforced n’a de leçon à recevoir de personne tant le sujet est parfaitement maîtrisé. A tel moins que j’ai bien du mal à rester calme pendant que j’écris ces quelques lignes...
Allez, inutile de vous tenir la jambe plus longtemps puisque si vous n’êtes pas déjà convaincu par tout ce que je viens d’écrire c’est qu’il y a de fortes chances pour que vous soyez insensibles à ce genre de petits plaisirs. Et si c’est effectivement le cas, sachez que je vous plains terriblement… Alors bien évidemment, il semble compliqué de ne pas tracer un parallèle avec leurs compatriotes de Power Trip mais franchement, on a vu pire comme comparaison. Et puis merde hein, Power Trip n’a pas sorti d’album depuis 2017 alors en attendant que les patrons soient de retour, je ne vais certainement pas me gêner pour m’enfiler un album aussi rondement mené que celui d’Enforced.
| AxGxB 25 Juillet 2019 - 1672 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | AxGxB 04/08/2019 20:23 | note: 8/10 | Squalala a écrit : Putain merci pour la découverte c'est vraiment bon!
Mais y a pas de quoi |
citer | Putain merci pour la découverte c'est vraiment bon! |
citer | Vraiment excellent oui, ça donne autant envie d'un bon torticolis qu'un Power Trip en pleine forme ! |
citer | Petite pépite que j'ai découverte grâce à la chro, je regrette pas le détour. C'est peut être effectivement le meilleur substitut au Power Trip qu'on attend. |
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4 COMMENTAIRE(S)
04/08/2019 20:23
Mais y a pas de quoi
04/08/2019 13:36
26/07/2019 07:50
25/07/2019 16:11