Terrorizer - Caustic Attack
Chronique
Terrorizer Caustic Attack
Je ne vais pas te faire de longs discours sur Terrorizer. Tu connais comme moi ces vétérans du death ricain, leur musique bas du front, basée sur des tempi élevés et une rythmique souvent plus punk que réellement metal. World Downfall renvoie une image déformée de ce groupe car, de fait, c’est leur chef d’œuvre et que, derrière, c’est le quasi néant. Darker Days Ahead est une bouse. Hordes of Zombies est légèrement plus attractif mais de si peu. Alors la venue de Caustic Attack ne m’a pas vraiment encouragé à hâter le pas pour pondre cette chronique.
Les premiers titres révèlent des aspects connus du groupe, un death rapide, assez punk, doté d’un son assez banal et d’une voix pas non plus transcendante. Le son claquant de World… n’est plus et on a le sentiment que le combo ne parvient plus à sortir de la nasse. Turbulence, Invasion et Conflict and Despair passent ainsi comme une lettre à la poste, torchés en 2 minutes par tête max, sans être ridicules mais sans être fabuleux non plus. Comme si tout avait été dit il y a 30 ans…
La suite n’est qu’une longue répétition de gammes. En effet, hormis le jeu relativement intéressant de Sandoval, les morceaux s’enquillent et se ressemblent. La fameuse photocopieuse death est en marche car, soyons honnêtes, qu’est-ce qui différencie aujourd’hui Terrorizer de l’immense majorité des groupes de death qui pondent les mêmes riffs depuis 30 ans ? Rien. L’écoute globale de l’album est encore plus cruelle car, de fait, on a le sentiment que le disque ne comporte qu’une poignée de titres, les enchaînements entre les morceaux ne permettant pas de distinguer ceux-ci les uns des autres. Tout se ressemble au point que l’auditeur se coltine finalement une masse sonore informe, somme toute assez banale. Les idées manquent. Les structures sont invariablement les mêmes : blast, ralentissement, blast (Turbulence, Devastate, Crisis). Et la voix ne sauvera rien. Sans être infâmante, elle est juste… horriblement monotone. Sans jus.
Si l’on veut tenter de sauver quelque chose, on notera les efforts du guitariste, Lee Harrison, déjà en poste chez Monstrosity. C’est bien le seul qui semble en capacité de distiller ça et là quelques solis, quelques ponts / ralentissements réellement pertinents (Infiltration par exemple ou The Downtrodden). Sa gratte tranchante, presque thrash par instants, apporte une dynamique, une agression qui permet de varier les ambiances, les tonalités.
Et parfois aussi, Terrorizer redevient intéressant quand il se copie lui-même (Infiltration, Sharp Knives, Caustic Attack, Terror Cycles ou Trench of Corruption, qui copient After World Obliteration et Fear of Napalm de World Downfall)… c’est dire et c’est bien tout.
Enfin, pour être tout à fait honnête, le combo ricain nous surprend parfois avec quelques sursauts d’originalité, comme cette structure un peu étrange sur Failed Assassin et ses petits riffs entêtants, mêlés à la batterie saccadée.
Terrorizer illustre ce que j’appelle le phénomène photocopieuse. Il tabasse à tout crin, le blast pour le blast, à la vie à la mort, la légende World Downfall portée en étendard… mais tout ça dans le vide, sans âme, sans une once d’originalité, à l’image des cohortes de groupes de death déversées sur la scène actuelle et depuis 25 ans. Soyons francs, on ne retire rien ou presque de cet album. Pas un titre, peu ou pas de riffs, pas une ambiance. Même la pochette est insipide. Au sein d’une scène où seuls les meilleurs, les plus originaux émergent clairement, Terrorizer fait office de vieux gâteux sur le retour, de pépé inoffensif. C’est triste. Finalement, c’était bien vrai. La vieillesse est un naufrage…
| Raziel 9 Novembre 2019 - 1457 lectures |
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