Terrorizer - Darker Days Ahead
Chronique
Terrorizer Darker Days Ahead
17 ans. 17 ans que World Downfall est sorti. Un véritable monument qui fait encore son effet de nos jours, un album considéré comme culte pour tout bon grinder qui se respecte. Terrorizer a fini par splitter en 1988 (World Downfall est sorti après le split du groupe) ce qui a permis à chacun de se préoccuper de son groupe respectif en l’occurrence Napalm Death, Morbid Angel et Nausea. Mais vient un beau jour de juin 2005 où l’on annonce que Jesse Pintado & Pete Sandoval travaille sur un nouvel album de Terrorizer. Le mythe est déterré, on reforme la bête. On annonçait quasiment le même line-up, mais ce Darker Days Ahead ne compte finalement que la moitié des rescapés de World Downfall. Soit Sandov’ à la batterie, Jesse Pintado à la guitare et 2 nouveaux venus : Tony Norman à la basse (guitariste actuel de Morbid Angel et ex-Monstrosity) et un illustre inconnu pour ma part, un certain Anthony Rezhawk venant tout droit de Resistant Culture.
Ceci étant fait, venons-en directement à ce Darker Days Ahead. Il n’est pas facile de présenter un successeur à World Downfall, le but étant bien sur d’éviter de sortir une copie carbone de ce dernier. On peut dire que Terrorizer a réussi cet objectif car ce Darker Days Ahead est bien loin de son prédécesseur et ce, sur beaucoup de points importants que je vais m’empresser de détailler, pour toi public, pour toi Thrasholecteur et peut-être même apprenti grinder qui est venu t’égarer sur cette page.
Oui, toi qui lis ces quelques mots, tu te demandes sûrement pourquoi un groupe aussi légendaire a une note aussi faible ? Comme je te l’ai dis public, il y a beaucoup d’aspects qui m’ont énormément déçu et ce malgré un grand nombre d’écoutes. Je refusais de croire que Terrorizer jouait réellement ce que j’entendais, je voulais croire que je m’y ferais à la longue. Que nenni ! Le goût de la déception ne devenait que plus amer pour que finalement mon visage devienne aussi vert que la pochette.
Une chose m’a choqué d’entrée : où ont-ils été chercher ce chanteur ? Pourquoi lui ? Pourquoi ? Cette espèce de sous-imitation vocale de Vader possède une voix outrageusement commune et pas originale pour 2 sous. Une voix parmi tant d’autres ni plus ni moins. Certes, on ne peut pas dire que son prédécesseur, Oscar Garcia variait beaucoup son registre, mais sa voix était beaucoup plus hargneuse et revendicatrice. Ici le chant est bêtement posé sur la musique, sans trop d’âme ni de conviction. Bien, je te connais public, et tu te dis que tu peux faire abstraction de tout ça, pour te concentrer sur la musique distillée par nos grinders.
Nos grinders, voilà le problème. Terrorizer ne fait pas vraiment du grind sur cet album, mais plutôt du death simpliste et quelconque. Avant de m’aboyer dessus, il n’y a qu’à regarder la longueur des titres pour s’en convaincre : on oscille entre 3 et 4 minutes, là où World Downfall envoyait le pâté dans un format plus court. La longueur des morceaux est due à la vitesse d’exécution. Que c’est mou ! Les blast-beats se font bien rares, avec un son affreux d’ailleurs, le même que Heretic de Morbid Angel, soit une double grosse caisse « machine à écrire » et des toms qui sonnent comme des bidons vides pour fontaines à eau.
Alors il doit bien rester de bons riffs ? Ces riffs simplistes mais terriblement efficaces qu’on entendait par exemple sur « Dead Shall Rise » (reprise sur cet album, bien anecdotique) ou « Corporation Pull-In » ? Tu n’as pas tort public, les riffs sont toujours aussi basiques, par contre pour l’efficacité, on reviendra plus tard. Les riffs sont banals, ça sent le réchauffé pour être plus clair. Ils seraient peut être un peu plus efficaces si Pete Sandoval s’énervait plus souvent derrière son kit et si les titres donnaient moins l’impression de s’étirer inutilement. Ca manque cruellement de rage, de hargne ce qui est plutôt étrange pour un groupe de prétendu grindcore.
Les compos sont pataudes, ça s’éternise souvent sur un riff qu’on a déjà l’impression d’avoir entendu, les breaks, véritables tueries sur World Downfall, sont prévisibles et surtout trop communs. Aucune prise de risque n’est effectuée dans la structure des titres, c’est plat et encore une fois ça manque cruellement de blast-beat (un comble pour un groupe dans lequel officie le batteur qui prétend l’avoir inventé). A certains moments on retrouve un léger frisson avec certains passages, notamment dans « Nightmare » (qui est un vieux titre présent sur les démos au même titre que « Crematorium » et « Mayhem ») ou encore « Fallout » mais pas de quoi relâcher son sphincter. Et je ne vous parle même pas de la fin, merdique et kitschissime à souhait. Elle m’a fait penser au genre de musique que l’on peut trouver dans Diablo (oui le jeu pc où il faut cliquer plus vite que son ombre).
Le sentiment que j’avais eu lorsque j’ai appris la reformation de Terrorizer s’est malheureusement confirmé. Ce Darker Days Ahead n’est certainement pas un World Downfall part 2. On peut toujours se consoler là-dessus, mais cela n’en fait pas pour autant un bon album. C’est une immense déception, une reformation tout simplement sans aucun intérêt. A part vendre ce cd estampillé du nom de Terrorizer sur un gros label dans un pseudo esprit « grindcore », je ne vois pas trop quel est l’objectif de cet album. J’ai la désagréable impression que la flamme s’est éteinte, cette flamme au parfum punk revanchard qui rendait autrefois la musique de Terrorizer brutale et rentre-dedans. Ami grinder en mal de sensations fortes, passe ton chemin car tu seras terrorisé, mais pas dans le sens que tu espères…
| Scum 21 Août 2006 - 2586 lectures |
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