Eternel second couteau de la pléthorique scène Norvégienne le quintet d’Oslo aura pris son temps pour sortir ce cinquième opus, vu que pas moins de quatre années se sont écoulées depuis le sympathique
« Dødsskrik ». Si celui-ci ne nous avait jamais habitué à une si longue attente en interne rien n’a pourtant changé, que ce soit au niveau des membres comme du label, tout à l’air donc d’aller pour le mieux même si comme d’habitude il va lui manquer quelquechose pour devenir incontournable, du fait d’une certaine standardisation. C’est effectivement ce sentiment que l’on ressent depuis le début de la carrière du combo composé de vieux briscards expérimentés qui font ce qu’ils savent faire de mieux, mais sans prendre de risques ni sortir des sentiers battus. Cela est en effet récurrent depuis sa création en 2003 et fait donc que sa discographie, bien que n’étant pas désagréable, est beaucoup trop générique et en roue-libre pour marquer les esprits durablement du fait de ce côté routinier. Si à chaque fois par le passé on se avait le sentiment de n’avoir rien retenu, c’est toujours ce même constat qui prédomine sur cette nouvelle livraison qui à l’instar des précédentes s’oubliera tout aussi vite, même si un léger mieux se fait sentir.
On y trouve en effet une brutalité moins exacerbée que lors d’un passé proche, le groupe ayant décidé de lever le pied en misant moins sur les blasts, ceux-ci étant compensés par une variété plus présente qui relève donc l’intérêt global d’un disque agréable, à défaut d’être marquant. Car malgré cette tentative de se diversifier l’entité montre des compositions toujours relativement inégales qualitativement, et ça n’est pas l’ouverture effectuée avec « Prince Of Disgust » qui va prouver le contraire. N’hésitant pas à jouer massivement sur l’alternance entre mid-tempo remuant, blasts destructeurs et passages plus lents, l’ensemble montre une maîtrise parfaite des instruments, mais s’essouffle aussi très rapidement du fait d’un côté redondant et générique inévitable chez ses créateurs. Sans être raté ce démarrage n’est guère engageant pour la suite, et pourtant une bonne surprise va émerger via « Ment Til Å Tjene » aux accents Punk et Thrash affirmés, qui vont donner instantanément l’envie de headbanguer. A la fois sobre et rentre-dedans, tout en étant particulièrement pêchue et accrocheuse, elle se montre redoutablement efficace, tout comme « Frost Embalmed Abyss » qui va arriver un peu plus loin dans l’écoute. Tout aussi réussie et agréable elle dévoile une facette épique certes convenue mais diablement entraînante, où le riffing simple et direct se retrouve porté par une rythmique du même acabit, et cela sans compter sur un excellent solo joué à l’arrache. Nul doute en tout cas que ces deux compos trouveront facilement leur place lors des futurs concerts de ses géniteurs, qui démontrent qu’ils savent rester consistants même en ne tabassant pas en continu. Cela leur créé d’ailleurs de nouvelles perspectives intéressantes que l’on retrouve également sur le très bon « Ravish Me » à l’équilibre parfait entre brutalité et parties plus lourdes, lié notamment à une durée qui ne s’éternise pas, contrairement à d’autres titres.
C’est d’ailleurs un des reproches que l’on va retrouver au fur et à mesure de l’avancée de ce long-format, vu que certaines plages pourtant initialement bien foutues vont se retrouver plombées par une longueur excessive, ceci est d’ailleurs flagrant sur « Melodies Of Lust » et ses six minutes au compteur. Pourtant tout avait bien commencé, au départ via une très bonne introduction froide et mélancolique tout en arpèges (qui n’aurait pas dépareillé chez DISSECTION), avant que le tempo ne reste bridé quasiment en continu histoire de renforcer cette sensation glaciale des plus oppressante. Malheureusement à force d’étirer à rallonge on risque de se répéter, et c’est exactement cela qui se produit ici, faisant ainsi progressivement décrocher l’auditeur qui se demande quand cela va finir. Et quand ça n’est pas le temps qui s’éternise inutilement c’est l’écriture en elle-même qui se fait défaillante comme avec « Ta Dets Drakt » et « Shame Is Just A Word ». Bien que n’étant pas mauvais en soi ils tournent cependant beaucoup trop vite en rond à cause d’un évident manque d’idées, et de parties entendues des tonnes de fois auparavant sur d’autres disques d’artistes différents. Sans être totalement ratés ces deux morceaux sont hélas trop neutres et basiques pour captiver et marquer les esprits, heureusement les nordiques ont eu la bonne idée d’intégrer une reprise de « Bonded By Blood », le classique absolu d’EXODUS. Jouée de façon fidèle par rapport à l’original elle confirme encore une fois que dans son versant Thrash SVARTTJERN a des qualités indéniables qui ne demandent qu’à être mieux (et plus souvent) exploitées, peut-être que cela sera le cas la prochaine fois, l’avenir le dira.
En attendant cette éventuelle orientation le gang reste encore et toujours calé dans la deuxième division du genre (à l’instar de ses compatriotes de RAGNAROK), faute de proposer quelquechose de véritablement marquant du début à la fin. Comme toujours il y’a du bon et du moins bon, du marquant comme du neutre, c’est certes agréable à écouter et donne envie par moments de taper du pied, mais ça rentre par une oreille distraite avant d’en ressortir immédiatement de l’autre. On pourra quand même saluer le fait que les mecs se sont éloignés de la brutalité intempestive proposée encore récemment par leurs soins, pour oser un peu plus de grand-écart rythmique sans pour autant briller dans ce style local à la concurrence exacerbée. Autant dire qu’après une existence aussi longue tout cela reste encore trop juste pour franchir un cap, et il fait désormais peu de doutes (sauf improbable retournement de situation) qu’ils resteront définitivement confinés aux premières parties des têtes de gondole, faute de pouvoir espérer autre chose et surtout viser plus haut.
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