En presque trois décennies de carrière le combo mené par les inoxydables Arkadiusz "Maly" Sinica et Jarosław "Mister" Misterkiewicz a toujours fait preuve d'une motivation intacte malgré les nombreux changements de personnel et de labels, conjugués à des disques inégaux qui l'ont toujours condamné à la deuxième division de la pléthorique scène Polonaise. Car après un début de millénaire particulièrement réussi servi par un « Suffocated In Slumber » de haute tenue, la formation va atteindre son sommet avec la monstrueuse doublette
« Imperfect Like A God » et
« DetermiNation », où puissance et surtout inspiration étaient alors à leur paroxysme. Si la suite a conservé un certain attrait via les agréables « Neurotic Mass » et « Archetype Of Chaos » le décevant « Karma Obscura » confirmait hélas que le groupe était sur la pente descendante, chose qui va être encore de la partie sur ce « Ominous Black » qui ne va pas relever le niveau.
Car malgré sept ans d'attente (un record pour le trio) il faut bien reconnaître que ce huitième opus est probablement un des plus faibles jamais sorti par ses géniteurs, qui à l'instar de leurs dernières réalisations ont la fâcheuse idée de vouloir en caser le maximum sur chaque titre. C'est ce qui différencie les deux bijoux de 2003 et 2005 à ce qui a été proposé par la suite, vu que sur ces deux galettes la musique était plus bas du front et directe, alors que la suite a été en revanche marqué par plus de ralentissements, une technique globale plus poussée compensée par un trop-plein généralisé qui faisait décrocher l’auditeur en marche.
On s'aperçoit d'ailleurs de cela dès les premières secondes de « Inside The Devils Heart » qui bien que proposant de bonnes choses en jouant sur la brutalité et la force de frappe (le tempo restant très élevé), se voit étiré inutilement finissant du coup par montrer une linéarité précoce. Bien qu'étant très classique sur le fond comme la forme ce début de galette va hélas rapidement montrer ses limites, comme via « Insanity Of Holiness » pas dégueulasse en soi mais trop passe-partout pour captiver jusqu'au bout, vu qu'on a la sensation d'avoir déjà entendu cela chez les Polonais, mais en nettement mieux. Car même quand ils vont à l'essentiel et offrent une durée courte et raisonnable les mecs affichent un manque d'idée flagrant, comme sur « Among The Lies » qui trouve le moyen de se répéter encore plus rapidement, alors qu'il ne dure qu’à peine plus de trois minutes. Et quand ça n'est pas une écriture redondante qui est la cause de cette faiblesse lancinante, ce sont les excès temporels qui finissent de gâcher des compositions pourtant bien foutues à la base. On peut citer dans ce cas le sympathique et différent « Astral Misanthropy », porté par une rythmique lente et écrasante (dont le riffing lorgne vers le CANNIBAL CORPSE en mode poids-lourd), mais plombé par un temps nettement trop important et surtout inutile. Ce constat étant partagé sur l'étouffant et massif « I Am Universe » qui finit par jouer dans le vide à force de ne pas vouloir se clôturer.
Pourtant alors qu'on finissait par totalement désespérer la fin de ce long-format va heureusement prouver que les gars en ont encore sous la semelle quand ils se décident à lâcher les chevaux (registre dans lequel ils sont décidemment beaucoup plus inspirés), et à abandonner ces passages lourdingues présents en trop grande quantité. En effet malgré ses imperfections « The Black Maggots » montre de par son côté plus mélodieux et lumineux que la bande arrive encore à pondre des choses qui en valent la peine, sentiment conforté par le couillu « The Godless Abyss » où arpèges froids et parties tribales s'agglomèrent à merveille avec les déferlantes de blasts qu'on aurait apprécié entendre plus fréquemment. Et ça n'est pas le redoutable et rentre-dedans « Colossus » (qui arrive malheureusement beaucoup trop tard), qui clôt les hostilités et fera ainsi changer le ressenti définitif, malgré un retour inespéré de l’inspiration, de l’explosivité et du tabassage (où l’écrasement et le brise-nuques se fait aussi entendre), qui n'auront pas eu trop l'occasion de se mettre en valeur.
Du coup un sentiment bizarre et de frustration ressort une fois arrivé au bout de l’écoute, car si on reconnaît sans peine le son de l'entité et ses excellents solos toujours aussi inspirés et travaillés, il est regrettable que le tout manque autant de cohérence et de moments forts. Dommage également que la mise en route soit si difficile à lancer vu qu’une fois que le rythme de croisière trouvé ça reste de bonne facture à défaut de marquer les esprits et l'année de son empreinte. Il est effectivement évident qu'avec un résultat si quelconque et bancal (où l'ennuyeux côtoie le très bon), il fait peu de doutes que cette nouvelle livraison passera tout aussi inaperçue que celles qui l'ont précédé. Bref il semble que l'époque où ses géniteurs rivalisaient sans peine avec ses compatriotes de VADER soit aujourd’hui définitivement révolue, et que désormais pour eux hormis jouer en première partie des têtes d'affiche il ne leur soit pas possible d'espérer mieux et de viser plus haut, même après tant d’années d’expérience.
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